• C'est en 1929 qu'a germé le personnage du commissaire Maigret dans l'imagination de Simenon, qui le met en scène dès 1930 dans Pietr-le-Letton. Il est présent dans une centaine de romans ou de nouvelles. Les Editions Fayard commandent en 1931, un "Maigret" par mois à l'auteur. C'est le début d'un succès mondiale. Dès 1930, la figure du commissaire au flair infaillible était déjà campée : il a 45 ans, a perdu sa mère très jeune et s'est forgé une personnalité de solitaire. 
    Physiquement, il est gras, a une imposante stature, porte un pardessus, un chapeau et une célèbre pipe. 

    Les "Maigret" ne s'apparentent ni au genre du roman à énigme, inspiré des premiers auteurs d'intrigues policières, ni au roman noir à la Chandler. La personnalité et les méthodes d'action de Maigret sont loin de celle d'un Sherlock Holmes ou d'un Poirot. En fait, il n'a pas de méthode. Sa première démarche est de s'imprégner de l'atmosphère des lieux, la sensibilité des personnages. Il accorde peu de place aux indices. Son but est de décortiquer le crime, afin de comprendre pourquoi et comment il a eu lieu. La recherche de l'assassin est en fait secondaire. Sa démarche n'est ni rationnelle ni scientifique, mais intuitive : c'est son "flair" qui le guide. 
    Humble, compréhensif, il éprouve de la pitié et se sent plus proche du peuple que de la bourgeoisie. 
    Résoudre une enquête, c'est comprendre le crime et, par conséquent, se présenter aux yeux du monde comme un vrai justicier.

     


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  • L'ouvrage est sous-titré Discours du très excellent homme Raphaël Hyhloday sur la meilleure constitution d'une
    république ; ce personnage plein de science et d'expérience semble être le porte-parole de l'auteur.

    Dans la première partie, il dresse un tableau fort sévère de l'Angleterre, dénonce les abus du au pouvoir, la conjuration des riches contre les pauvres, la misère des paysans, expropriés au profit des favoris du roi. 

    La seconde partie s'attache à décrire un pays imaginaire, l'île de nulle part ("Nusquama") et à étudier les mœurs de ses habitants, les Utopiens ; cette démocratie, gouvernée par le prince Utopus et fondée sur la justice entre les citoyens, "connait une brillante prospérité". Suit l'examen minutieux d'un mode de vie standardisé : l'éducation, le mariage, le temps de travail, le vêtement, la nourriture, et jusqu'à l'architecture des maisons obéissent à des règles strictes dans ce pays où l'on ne voit ni pauvre, ni mendiant et où "quoique personne n'ait rien à soit cependant tout le monde est riche".

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    Sous le couvert d'une allégorie dans le goût de La République de Platon, More n'a-t-i pas voulu proposer un modèle de société dont quelques principes auraient pu inspirer la monarchie d'alors ? Plus qu'un autre, More avait une perception aiguë des problèmes de son époque, où la misère, le chômage, l'écroulement du monde féodale et l'incertitude religieuse sèment le trouble et le désespoir.

    Cette "république étrange" dont l'auteur reconnait, non sans humour, l'absurdité de certaines pratiques, apporte néanmoins le bonheur aux hommes épargnés par l'ambition et le goût du profit puisque la propriété est supprimée, l'argent aboli et que chacun oeuvre pour le bien commun. L'ouvrage ne se présente pas comme un austère traité d'économie politique ni comme une fiction désincarnée, mais bien comme une fresque colorée et ironique dans laquelle More affiche une vision prémonitoire des temps modernes.

    De tous ces anticipateurs, le plus lucide fut incontestablement Thomas More, l'auteur d'Utopie. C'est au succès de ce livre que le mot a dû d'être utilisé dans le sens que nous lui donnons. 
    Grand homme politique, âme sainte que l'Eglise catholique a portée sur les autels, c'était un esprit singulièrement vaste et profond, et qui, il y a quatre siècle, semble avoir prévu la plupart des grands problèmes qui se posent à l'homme moderne.   

     

     

     

     


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  • Silvia, jeune fille de bonne famille, attend la venue de son prétendant, Dorante. Leur mariage ayant été arrangé de convenance, elle ne connait pas le jeune homme. Avec l'accord de son père, M. Orgon, elle imagine d'échanger les rôles avec sa servante Lisette : elle se feront passer l'une pour l'autre, ce qui permettra à Silvia d'examiner Dorante à loisir et de décider si le parti lui convient.

    Mais Dorante a eu exactement la même idée : dans une lettre au père de Silvia, il l'avertit qu'il échangera les rôles avec son valet Arlequin. M. Orgon accepte complaisamment ce " jeu " qui doit permettre aux jeunes gens de se choisir selon les affinités de leur cœur, et non selon les apparences...

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    Le jeu de l'amour et du hasard séduit par la finesse des répliques, la cocasserie des situations, la subtilité de l'analyse psychologique, le charme et la drôlerie des personnages. Marivaux sait saisir avec grâce et naturel l'éveil de l'amour dans le cœur des protagonistes ; le spectateur se délecte en suivant la progression de Silvia et de Dorante, qui passent de la déception à la colère, et de la contrariété à la surprise. Les obstacles ne sont que passagers : dès la première ligne, on est assuré que l'amour triomphera. 

    Les termes " marivaudage " et " marivauder " se manifestent pour la première fois vers 1760. Dans un article d'histoire littéraire sur Marivaux, Jean Fabre définit ainsi le marivaudage : "une façon de faire et de dire l'amour" 

     

     


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