• Aventurier errant et vagabond sur la Terre, Solomon Kane traque et tue impitoyablement ses ennemis dans un monde pris de folie. Instrument de Dieu ou puritain fou habité par des forces qui le dépassent, qui est Solomon Kane ?

    Bras vengeur de Dieu armé d'une épée et de ses deux pistolets, le personnage est un véritable fanatique à l'obstination proche de la folie quand il s’agit de traquer le Mal sous toutes ses formes. Il n'est pas rare de voir Solomon se jeter dans la bataille avec une confiance aveugle (voire suicidaire), l’œil étincelant d’excitation. Prêt à mourir pour son Dieu, certain de jouir du bonheur éternel pour sa bravoure, obéissant à un dessein dépassant – du moins le croit-il – sa propre volonté. Son combat est juste, il ne peut donc échouer. Et quand il s’agit d'administrer son juste châtiment à l’assassin, il considère que Dieu l’autorise à tuer. 

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    Avec Solomon Kane, Howard démontre encore qu'il sait créer des personnages complexes et intéressants. Kane est un justicier, certes, mais il a un côté sombre, il est presque aussi inquiétant que les démons qu'il combat. Un héros sans identité , sans passé, qui arrive d'on ne sait où pour repartir on ne sait où, qui agit comme la vengeance de Dieu faite homme, une véritable incarnation de la justice immanente venant châtier les malfaisants.

    Parmi les personnages crées par Howard, Solomon Kane est peut-être le plus maléfique mais également le plus pur.

    Il n'a compagnie que lui seul, mais il n'est pas indifférent aux autres. Même s'il est froid dans ses mots il peut se montrer d'une douceur insoupçonnée. Il sait ce qui est bien et mal. Il lui manque des mots pour expliquer tout cela, son vécu et son ressenti. Mais qui le comprendrait ?

    Au fil des nouvelles qui composent ce recueil, Kane prend de l'ampleur, mais en même temps, l'aura fantastique et surtout de surnaturel qui planent dans ces histoires s'estompent. La fantasmagorie maléfique laisse place à l'aventure pure, puisée aux sources des grands mythes.

    C'est ainsi que Robert Howard développe une version personnalisée de l'Atlantide et de son prolongement, et qu'il nous fait côtoyer la piraterie sans vraiment mettre la mer à contribution.
    Un intégral indispensable à seulement 10 euros pour quiconque veut connaitre les aventures de ce personnage extraordinaire. 

     


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  • Publiées initialement comme le récit authentique d'une expédition de navigation au pôle Sud, Les Aventures d'Arthur Gordon Pym se composent en fait de trois contes mis bout à bout. Le premier relate l'escapade maritime du jeune Pym à bord d'un petit canot à voile. L'aventure, qui faillit lui coûter la vie, n'empêche par Arthur d'embarquer clandestinement à bord du "Grampus", quelques mois plus tard. Après dix jours passés au fond d'une cale étroite et sombre, il doit faire face à une mutinerie affreusement meurtrière dont il est l'un des quatre survivants. Une terrible tempête jette bientôt les rescapés dans la plus tragique des famines ; l'un des leurs est tiré au sort, est sacrifié. Un horrible festin s'ensuit... Enfin, Arthur est recueilli par la goélette anglaise le "Jane Guy", en route pour le pôle Sud. En décembre de la même année, le cercle Arctique est franchi. Un monde de blancheur aussi invraisemblable qu'extraordinaire s'offre aux explorateurs qui vont de découvertes en découvertes : eau magique, albatros noirs apprivoisés, biches de mer, cochons aux jambes d'antilope, et surtout, le mystérieux peuple de Too Wit...

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    Mais le rêve s'achève brutalement. Le pacifisme du peuple primitif n'était qu'apparence trompeuse : le "Jane Guy" est assiégé et pillé. Aucun survivant  sauf... Arthur et un compagnon. Le lecteur les quitte brusquement alors qu'ils sont embarqués sur un canot fragile, petite tache sombre et chétive sur un océan de blancheur.

    Les Aventures d'Arthur Gordon Pym a souvent été considéré comme un roman d'initiation. Le long voyage de Pym, semé d'épreuves de plus en plus difficiles à surmonter et en outre, ce voyage qui dure symboliquement neuf mois, confirme tout à fait ce point de vue. Le voyage de Pym, c'est en fait le long et périlleux voyage à l'intérieure de soi-même, aventure solitaire où le bien et le mal, la peur et le salut, le blanc de la pureté et le blanc du néant se livrent une bataille sans merci.

    Géographie et métaphysique, psychologie et politique se trouvent ici mêlée, Poe avoue lui-même son obsession du "mystère des mystères". 

    Le voyage, chez lui, est une exploration de soi. S'il ne l'a pas inventé, c'est lui qui a le mieux répandu ce besoin de se chercher et de se suivre jusqu'au fond de soi, au risque d'y périr enseveli.

     

     

     

     


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    Dans la prison d'Etat de Californie, à San Quentin, Darrell Standing s'apprête à être pendu. Il y a huit ans, il a été condamné à perpétuité pour crime passionnel.

    Sur les huit années incarcération, il a passé cinq ans dans les ténèbres d'un cachot, surnommé la "mort vivante". Victime d'une dénonciation calomnieuse, il est maintenant condamné à mort. En attendant l'heure fatale, il pratique l'auto-hypnose et s'évade par la pensée au gré de son imagination dans le passé.

    Il se voit ainsi au cœur de Paris de Louis XIII sous les traits d'un escrimeur ; comme enfant rescapé d'une caravane de pionniers massacrés par les Indiens ; en marin anglais marié à une princesse coréenne du XVIè siècle ; comme matelot viking bientôt reconverti en centurion de Ponce Pilate au moment du procès de Jésus ; en homme des cavernes à l'aube de l'humanité.

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    Jack London ne cessera de dénoncer la brutalité des prisons. Et pour cause : il a lui-même été enfermé pour vagabondage, au pénitencier du comté d'Erié.

    A sa parution, le livre eut un tel retentissement que l'administration pénitentiaire américaine fut contrainte d'interdire l'effroyable pratique de la camisole.

    Passant du réalisme au fantastique, l'univers monotone et exigu d'une geôle aux rebondissement multiples, Le Vagabond des étoiles est à la fois un procès contre l'univers carcéral et un hommage à l'imaginaire.

    Alors, vies antérieures ou pouvoir de l'imagination ? Darell est convaincu que même si le corps meurt l'esprit demeure. Face à sa condamnation à mort, il est plus rassurant de savoir qu'une autre vie l'attend.

    Un roman plein d'espérances malgré la violence quotidienne subie par notre héros.

    Un livre captivant, une lecture fluide, toute en beauté et en poésie, ce livre est certainement l'un des plus grand chef-d'oeuvre de Jack London 

     


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