• C'est l'histoire d'un hameau, les Bastides blanches, situés à l'ombre des monts de Lure, dans lequel vivent une douzaine de personnes, rassemblées dans les quatre maisons situées autour de la fontaine du village.

    Janet est le plus vieux des Bastides. Ayant longtemps écouté la nature, il a appris beaucoup de choses et connait sans doute des secrets. Maintenant paralysé et couché près de l'âtre, il parle sans arrêt " ça coule comme un ruisseau ", et ce qu'il dit finit par faire peur aux gens des Bastides. Puis la fontaine tarit, une petite fille tombe malade, un incendie éclate. C'en est trop ! Le responsable doit être ce vieux sorcier de Janet. Il faut le tuer...   

    **********

    C'est le premier roman de l'auteur, qui est alors âgé de 34 ans, et le premier de la trilogie de Pan. Les deux romans suivants seront " Un de Baumugnes " et " Regain ".

    "Colline " n'est pas un roman mais un poème onirique. Giono a su concentrer en si peu de pages une histoire aussi dense qu'un trou noir. quand les forces de la nature se réveillent et soumettent les hommes à leur bon vouloir, c'est le destin de chacun qui se révèle. 

    « Colline », un petit roman où Giono se montre comme un fabuleux conteur de la Nature et des relations qu'elle entretient avec les paysans et leurs superstitions. La force de l'observation de l'auteur, renforcée par un art sans pareil du détail et du mot juste font de ce texte une ode à la nature… une ode à la vie…

    La prose de Giono nous accompagnera longtemps. Par quel artifice arrive-t-il à dépeindre les sentiments, les lâchetés, les états d'âmes de ses personnages adossés à la colline. La beauté des mots est présente tout au long du texte, elle envoûte le lecteur pour le plonger dans cette ambiance paysanne.

    Une oeuvre incroyable qui mêle Nature, croyances, Fantastique et mythologie. La Nature est un personnage à part entière, sensible, violent. Un style simple, fluide et poétique. 

     

     

     

     


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    L'action se passe en -80 à Rome. Un jeune avocat qui doit plaider sa première affaire charge un enquêteur de recueillir des informations pour l'aider à défendre son client, accusé de parricide, l'un des pires crimes dans la Rome antique. Un trame somme toute très classique, puisqu'on va suivre à la fois l'enquêteur, Gordien, dans sa recherche de terrain, et l'avocat, dans la préparation de sa plaidoirie. Au fait, l'avocat en question se nomme Marcus Tullius Cicéron...

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    Gordien est le personnage principale de la série Les Mystère de Rome de Steven Saylor, dans la République romaine. Il se sert de son intelligence pour vivre, enquêtant sur des crimes et d'autres affaires pour des avocats romains comme Cicéron.

    Pour une transparence de l'Histoire, l'éditeur a pris soin, à chaque tome, de rétablir les frontières entre réalité et fiction.

    Les détails sont nombreux sur la vie quotidienne des Romains à cette époque, quelle que soit leur couche sociale : habitudes culinaires, loisirs, jeux du cirque, thermes, littérature de l'époque,... Le lecteur est embarqué dans cette époque fascinante grâce à la plume de l'auteur riche en description précises et sensitives. Rome devient un personnage à part entière et les quartiers qui la composent font l'objet de multiples descriptions et analyses.   

    L'intrigue policière est certes présente mais n'oublions pas le cadre ou elle se déroule et les personnages plus ou moins célèbres qui interviennent. En effet, Gordien entre en relation avec des personnages historiques non-fictif comme Sylla, Crassus, Catulle, Pompée, Jules César ou Marc Antoine.

    Ce premier roman où apparaît Gordien, s'inspire d'un authentique procès pour meurtre dans lequel Cicéron a défendu Sextus Roscius accusé de parricide. Par la suite, ses aventures suivent de grands événements des dernières décennies de la République qui sont reconstituées de manière minutieuse.  

     

     


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  • La Besace ou l'Ego littéraire

    Saint Luc emploie l'image de deux objets opposés en taille et volume pour accentuer notre aveuglement envers nous-même et notre prétendue lucidité envers autrui : " Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l’œil de ton frère et n'aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton œil à toi ? "

    La Fontaine choisit une autre image, celle utilisée par Esope : 
    " Deux sac ", portés " le premier par devant ", contenant les défauts d'autrui, " l'autre par derrière " contenant nos défauts, et réunit dans une besace (un " bi-sac " à l'origine) portée par tout homme nommé donc " besacier ".

     

    Les deux besaces - Esope

    Jadis Prométhée, ayant façonné les hommes suspendit à leur cou deux sacs, l'un qui renferme les défauts d'autrui, l'autre, leurs propres défauts, et il plaça par devant le sac des défauts d'autrui, tandis qu'il suspendit l'autre par derrière. Il en est résulté que les hommes voient d'emblée les défauts d'autrui, mais n'aperçoivent pas les leurs.

    On peut appliquer cette fable au brouillon, qui, aveugle dans ses propres affaires, se mêle de celles qui ne le regardent aucunement

     

    La Besace - La Fontaine

    Jupiter dit un jour : Que tout ce qui respire
    S'en vienne comparaître aux pieds de ma grandeur.
    Si dans son composé quelqu'un trouve à redire,
    Il peut le déclarer sans peur :
    Je mettrai remède à la chose.
    Venez, Singe ; parlez le premier, et pour cause.
    Voyez ces animaux, faites comparaison
    De leurs beautés avec les vôtres : 
    Etes-vous satisfait ? Moi ? dit-il, pourquoi non ?
    N'ai-je pas quatre pieds aussi bien que les autres ?
    Mon portrait jusqu'ici ne m'a rien reproché ;
    Mais pour mon frère l'Ours, on ne l'a qu'ébauché :  
    Jamais, s'il me veut croire, il ne se fera peindre.
    L'Ours venant là-dessus, on crut qu'il s'allait plaindre.
    Tant s'en faut : de sa forme il se loua très fort ;
    Glosa sur l'Elephant, dit qu'on pourrait encor
    Ajouter à sa queue, ôter à ses oreilles ;
    Que c'était une masse informe et sans beauté.
    L’Éléphant étant écouté,
    Tout sage qu'il était, dit des choses pareilles :
    Il jugea qu'à son appétit
    Dame Baleine était trop grosse.
    Dame Fourmi trouva le Ciron trop petit,
    Se croyant, pour elle, un colosse.
    Jupin les renvoya s'étant censurés tous,
    Du reste, contents d'eux ; mais parmi les plus fous
    Notre espèce excella, car tout ce que nous sommes
    Lynx envers nos pareils, et taupes envers nous,
    Nous nous pardonnons tout, et rien aux autres hommes : 
    On se voit d'un autre oeil qu'on ne voit son prochain.
    Le Fabricateur souverain
    Nous créa Besaciers tous de même manière,
    Tant ceux du temps passé que du temps d'aujourd'hui : 
    Il fit pour nos défauts la poche de derrière,
    Et celle de devant pour les défauts d'autrui.


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