•  

    Barjavel René - Le voyageur imprudent

    Le héros a inventé un scaphandre qui lui permet de voyager dans le temps. Il va faire un tour dans le futur : l'humanité y est devenue si spécialisée qu'il y a les "mangeurs" d'un coté et les "buveurs" de l'autre. Il plonge ensuite dans le passé, devant Toulon assiégée par le jeune Bonaparte. Une idée lui vient : Et si je tuais Bonaparte, que deviendrait l'histoire ? Seulement un homme s'interpose et tombe à la place du futur empereur. C'était un ancêtre du héros, qui tout à coup, se met à ne plus exister.

    **********

    Barjavel René - Le voyageur imprudent

    Et voici le fameux paradoxe énoncé pour la première fois par Barjavel :
    Il a tué son ancêtre ?
    Donc il n'existe pas.
    Donc il n'a pas tué son ancêtre
    Donc il existe.

    Donc il a tué son ancêtre
    Donc il n'existe pas....

    **********

    En fait, ce n'est pas le meilleur Barjavel. Le livre vaut surtout pour le paradoxe cité plus haut.

    Barjavel René - Le voyageur imprudent


    votre commentaire
  •  

    Alain-Fournier - Le grand meaulne

     Augustin Meaulnes, que ses camarades surnomment " Le Grand Meaulnes ", est pensionnaire dans un village solognot, chez un directeur d'école, M. Seurel, père de François, le narrateur. Peu de temps avant les vacances de Noël, Meaulnes qui est parti chercher les grands-parents de François à Vierzon, s'égare dans " l'endroit le plus désolé de la Sologne ". Le lendemain d'une nuit passée dans une bergerie, attiré par un manoir abandonné, il s'engage dans une allée où il voit des petites filles habillées de costumes anciens. " Y aurait-il une fête en cette solitude ? " se demande Meaulnes. Pour ne pas effrayer les enfants, il entre dans une chambre qui lui semble inoccupée et s'endort. A son réveil, un costume d'autrefois est posé sur le lit. Le soir, un peu angoissé à la longue de tout ce plaisir qui s'offrait à lui, il se réfuie dans un petit salon où une jeune fille, Yvonne de Galais, joue du piano devant les enfants. Les jours suivant, il la revoit une dernière fois avant une longue séparation. Grâce à son ami François, il retrouvera Yvonne et l'épousera. Mais, au lendemain de son mariage, Meaulnes partira pour un long voyage, appelé par Franz, le frère...  

    **********

    Henry Fournier, qui prendra le pseudonyme d'Alain-Fournier, a tout juste vingt-sept ans quand, en 1913, est publié Le Grand Meaulnes. Mobilisé dès le début de la guerre, il est porté disparu le 22 septembre 1914. Sa correspondance et quelques poèmes et contes seront publiés après sa mort, mais l'oeuvre d'Alain Fournier, c'est Le Grand Meaulnes. Tous les grands écrivains de ce siècle s'accorderont à reconnaître l'importance de ce roman unique, dans lequel le rêve et le mystère sont l'essence même de l'histoire. L'auteur a choisit la Sologne comme décor car il a été élevé dans cette région, et aucune autre n'offre autant d'étrangeté à ses yeux. Alain Fournier est sensible à la terre et à la beauté de ces paysages campagnards que la brume matinale rend oniriques et lointains.

    Le Grand Meaulnes est un roman poétique. Il échappe aux classifications, il est autre chose. Et il est surtout un chant de son auteur, qui veut faire revivre son enfance. Il est une confession lyrique tentée par les moyens du roman. Les héros sont des figures détachée de la nébuleuse qu'est la rêverie du poète, ils baignent dans cette lumière intérieure et les mouvements de l'action reproduisent les cadences sentimentales dont il s'enchantait. 

    **********

    Alain Fournier - Le grand meaulne

    Gustave Lanson, célèbre critique littéraire du début du XXe siècle, voyait dans Le Grand Meaulnes « un conte bleu qui prétend s’inscrire dans le réel ».

    Ce roman d’Alain-Fournier publié en 1913 relève en fait de plusieurs genres : le roman de terroir, le genre onirique, le récit autobiographique, le roman d’aventures et bien sûr le roman d’adolescence.

    Alain Fournier - Le grand meaulne


    votre commentaire
  • Georges Perec - La disparition

    Mais qu'est-ce qui a bien pu disparaître dans le livre de George Perec.
    Il nous donne une indication : « un rond pas tout à fait clos, fini par un trait horizontal ».
    Je dois avouer que je ne me rappelle plus du tout la trame de ce roman. Mais est-ce bien cela l'important ? Ne serait-ce pas le tour de force d'avoir écrit tout un roman en omettant volontairement la lettre "e" ?

    **********

    Il s'agit avant tout d'un roman racontant la disparition d'un quidam, Anton Voyl. Son nom, à coup sûr, fait allusion au truc disparu. Quant à la construction du roman, on dirait du polar (plutôt noir a priori, il y a un mort, puis moult assassinat)

    Il s'agit d'un roman inouï. Savoir bâtir tout un roman sans jamais saisir un trait si vital au patois du français, aux allocutions, aux rapports, à la narration, tout un roman sans l'important truc qui surgit avant F, qui naît à l'aval d'A, B, C, D, ... dont G. P. disait : " un rond pas tout à fait clos, fini par un trait horizontal ". Trop fort !

    Un travail colossal mais amusant, où il faut bannir un mot, nom pas qu'un mais à foison. Il s'agit d'un boulot long mais jouissif lorsqu'on a su ou pu saisir un bon nom puis un prochain garantissant un final accompagnant la loi qu'on poursuit. Il n'a pas bâti son roman d'un coup, durant un jour ou dix. Non. Il lui a fallu pas moins d'hardis longs mois pour sa fabrication.  

     

    Georges Perec - La disparition

    Extrait :

    " Anton Voyl n'arrivait pas à dormir. Il alluma. Son Jaz marquait minuit vingt. Il poussa un profond soupir, s'assit dans son lit, s'appuyant sur son polochon. Il prit un roman, il l'ouvrit, il lut; mais il n'y saisissait qu'un imbroglio confus, il butait à tout instant sur un mot dont il ignorait la signification.
    Il abandonna son roman sur son lit. Il alla à son lavabo; il mouilla un gant qu'il passa sur son front, sur son cou.
    Son pouls battait trop fort. Il avait chaud. Il ouvrit son vasistas, scruta la nuit. Il faisait doux. Un bruit indistinct montait du faubourg. Un carillon, plus lourd qu'un glas, plus sourd qu'un tocsin, plus profond qu'un bourdon, non loin, sonna trois coups. Du canal Saint-Martin, un clapotis plaintif signalait un chaland qui passait.
    Sur l'abattant du vasistas, un animal au thorax indigo, à l'aiguillon safran, ni un cafard, ni un charançon, mais plutôt un artison, s'avançait, traînant un brin d'alfa. Il s'approcha, voulant l'aplatir d'un coup vif, mais l'animal prit son vol, disparaissant dans la nuit avant qu'il ait pu l'assaillir."

    Georges Perec - La disparition

     


    votre commentaire
  •  

    Erle Cox - La Sphère d'or

    En Australie au début du siècle dernier, un jeune homme, Alan Dundas, creuse une banale citerne dans son jardin lorsque sa pioche heurte une matière très dure...
    Il met ainsi à jour le sommet d'une sphère faite d'un or plus résistant que tous les matériaux connus. Au prix de nombreuses ruses, qui transforment sa descente en une sorte de orage initiatique. Alan pari lent au cœur de la sphère. Là. il découvre de véritables trésors culturels et scientifiques témoins d'une très ancienne civilisation auxquels Alan consacrera désormais tout son temps, négligeant, non seulement les travaux de sa ferme, mais également sa jeune fiancée.
    Car le véritable joyau du trésor souterrain, c'est une jeune femme d'une beauté incomparable qui vit là, en état de stase, depuis vingt-sept millions d'années. Avec l'aide de son ami le docteur Barry, Alan la ramène à la vie. Hiéranie - tel est son nom - leur livrera alors les clefs fantastiques de son monde et de son histoire, mais aussi et surtout le terrifiant contenu de la mission pour laquelle elle a été placée dans cette sphère...

    **********

    Erle Cox - La Sphère d'or

    Être promu au rang de "classique" grâce à un seul et unique ouvrage pour disparaitre ensuite à jamais, sans laisser la moindre trace n'est pas une aventure banale. C'est même un exploit qui n'a guère d'égal dans la littérature fantastique et de science-fiction.
    Cet exploit a été réalisé par Erle Cox, l'auteur de la quasi légendaire Sphère d'or.
    Histoire au seuil d'un cauchemar racisto-eugénique.
    Par la puissance de son imagination Erle Cox nous aura fait prendre conscience d'un problème auquel certains traits nationale-socialiste ont fait perdre son caractère d'utopie et de fiction : au nom de l'amélioration de l'homme, peut-on sacrifier certains hommes ?
    Un pur chef d’œuvre dont c'est largement inspiré René Barjavel pour son roman "La Nuit du temps".

    Erle Cox - La Sphère d'or


    votre commentaire
  •  

    Eric Faye - Nagasaki

    Shimura-san mène seul dans une maison soignée une existence sans aspérités, faite d’habitudes bien rôdées... Mais, depuis quelque temps, il ne dort plus. Il a l’impression qu’en son absence, les bouteilles changent de place, le niveau du jus de fruit diminue, que des yaourts disparaissent. Pour en avoir le cœur net, il pose une webcam, puis visionne sa cuisine depuis son bureau : sur l’écran, la silhouette d’une femme apparaît...

    *********

    Eric Faye - Nagasaki

    Ce récit est un roman inspiré d'un fait divers ayant eu lieu au Japon en juillet 2008. L'écriture d'Eric Faye est nette, précise et rapporte bien l'ambiance japonaise. Le travail, le bruit, l'intérieur et son espace sont décrits avec beaucoup d'authenticité comme le rappel du poids de la mémoire dans ce pays.


    votre commentaire