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    J.-H. Rosny Ainé - La guerre du feu

    L'histoire se situe au cœur de la préhistoire. Depuis des générations, la vie de la tribu des Oulhamrs s'est organisée autour du feu. Mais s'ils savent conserver les braises et attiser les flammes, ils sont en revanche incapables d'allumer le feu, qu’ils conservent précieusement dans trois cages gardées jour et nuit. Or un jour, au cours d'un affrontement sauvage avec une tribu ennemie, les cages où brûlait le Feu, source de vie, sont détruites. C'est la catastrophe. Vaincu, le clan fuit derrière son chef Faouhm, en proie au froid et à la nuit. En désespoir de cause, celui-ci promet alors sa fille Gammla ainsi que le bâton du commandement au guerrier qui rapportera le feu à la tribu.
    Le lendemain, chaque groupe part de son côté affronter les multiples dangers du monde hostile qui les entoure… Au cours de leurs quêtes, ils devront échapper aux mammouths et aux aurochs, au Lion Géant et à la Tigresse, aux Dévoreurs d'Hommes, aux Nains-Rouges et à l’ours Géant qu'ils croiseront en chemin. Après un ultime combat contre Aghoo et ses frères, ils rapportent finalement le feu au peuple Oulhamr.

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    J.-H. Rosny Ainé - La guerre du feu

    Écrivain d'origine belge, J.H. Rosny ainé est un des grand fondateur de la science fiction et du roman préhistorique. C'est a lui que la langue française doit le mot "astronautique" inventé en 1928 au cours d'une réunion avec des hommes de science qui considéraient cet écrivain comme un des leurs beaucoup plus que comme un banal romancier.
    Son œuvre est à découvrir ou a redécouvrir d'urgence.

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    La description du feu est particulièrement savoureuse :

     

    Extrait :

     

    " La vie du Feu avait toujours fasciné Naoh. Comme aux bêtes, il lui faut une proie : il se nourrit de branches, d’herbes sèches, de graisse ; il s’accroît ; chaque feu naît d’autres feux ; chaque Feu peut mourir. Mais la stature d’un feu est illimitée, et, d’autre part, il se laisse découper sans fin ; chaque morceau peut vivre. Il décroît lorsqu’on le prive de nourriture : il se fait petit comme une abeille, comme une mouche, et, cependant, il pourra renaître le long d’un brin d’herbe, redevenir vaste comme un marécage. C’est une bête et ce n’est pas une bête. Il n’a pas de pattes ni de corps rampant, et il devance les antilopes ; pas d’ailes, et il vole dans les nuages ; pas de gueule, et il souffle, il gronde, il rugit ; pas de mains ni de griffes, et il s’empare de toute l’étendue… Naoh l’aimait, le détestait et le redoutait. Enfant, il avait parfois subi sa morsure ; il savait qu’il n’a de préférence pour personne — prêt à dévorer ceux qui l’entretiennent — plus sournois que l’hyène, plus féroce que la panthère. Mais sa présence est délicieuse ; elle dissipe la cruauté des nuits "

    J.-H. Rosny Ainé - La guerre du feu

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    Jean-Jacques Annaud en a réaliser une bonne adaptation, avec une reconstitution qui se veut à jour des connaissances alors disponibles sur cette période de l'histoire de l'humanité.

     

     


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    Barjavel René - Ravage

    Dans une société mécanisée à l'extrême où les hommes ne font plus rien qui ne puisse être fait pour eux par une machine, l'électricité vient à disparaître subitement. Tout est paralysé : les lumières s'éteignent, les voitures s'immobilisent, les pompes qui distribuent l'eau assèchent les robinets, la radio n'informe plus, les secours se déplacent à chevaux mais déjà des meutes de citoyens affamés commencent à attaquer les animaux au couteau. C'est la loi de la jungle qui s'empare de la cité. François Deschamps, jeune étudiant chimiste d'origine familiale agricole, décide de quitter la ville qui sombre dans la violence et le crime.

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    Barjavel René - Ravage

     Publié en 1943, ce livre inaugure la grande vogue de science-fiction en France. Ravage est bâti en diorama sur trois plan : science-fiction, histoire d'amour, conte philosophique, et suscite autant d'interprétations que de lecteurs. On peut en discuter à l'infini, avec n'importe qui, n'importe quand.

    Barjavel est-il un héritier de Jules Verne ? Sa réponse ne laisse aucun doute. 

    " J'ai baigné ma sensibilité, mon imagination, mes désirs, tout mon mécanisme mental naissant dans les eaux de Jules Verne, et j'en suis sorti avec des ailes... "

     


    Barjavel propose toujours une vision discontinue de l'histoire : alternance d'apocalypses et genèses brisant la continuité du "grand fleuve de la création", civilisation disparaissant sous les cendres d'un incendie grandiose (Ravage) ou bien s'engloutissant au fond des mers (La Nuit des temps), tandis qu'une poignée de rescapés garde en main le flambeau de la vie et invente un monde nouveau.
    Un grand livre.

    Barjavel René - Le voyageur imprudent


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    Milena Agus - Mal de pierre

     L’histoire poignante de cette jeune femme Sarde solitaire, au comportement quelque peu singulier. En total décalage avec la vie réussi à nous émouvoir.
    Mariée par raison, elle vit sa vie de couple d’une manière passive. Sa sexualité est assimilée à des
    prestations de filles de joies. Seul un étranger rencontré sur le continent « le rescapé » et son fils prennent à ses yeux une importance toute particulière.

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    Milena Agus - Mal de pierre

    On s'attendri au récit que sa petite fille, narratrice de cette histoire, fait de sa grand-mère.
    On est troublé, bouleversé car il y a totale empathie entre cette femme et nous.
    C’est un récit court qui réussi le pari de nous toucher et en même temps à nous piéger car la fin du livre est encore plus étonnante. Une fin tout à fait délicieuse et inattendue.


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    Jean Paul-Sartre - Hui Clos - France

    Après leur morts, Garcin, Inès et Estelle, sont introduits dans un salons second Empire. Dans cet " enfer ", où nulle torture, ils s'interrogent sur leur damnation commune ; seul le récit de leurs fautes passées pourrait expliquer leur réunioon, mais chacun se cache sous le masque de la mauvaise foi. L'atmosphère devient plus tendue. Chacun avoue enfin sa responsabilité dans la mort d'êtres qui les aimaient. Après ces révélations, l'apaisement n'est plus possible : des couples tentent de se former mais en vain, car la présence du troisième ne peut être éludée. Ils comprennent alors qu'ils sont à jamais inséparables, à la fois victimes et bourreaux les uns des autres.
    En un mot : l'enfer c'est les autres 

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    Jean Paul-Sartre - Hui Clos - France

    Drame sans intrigue. La damnation de trois personnages en quête de reconnaissance, permet d'illustrer la complexité du rapport à autrui.
    Un rapport dans lequel ni l'amour, ni la pitié, ni l'indifférence ne permettent l'accord harmonieux. Chacun a besoin de l'autre pour exister, mais le regard d'autrui le menace constamment.


    Ce cycle infernal de la dépendance prive les personnages de tout avenir : damné pour n'avoir pas osé assumer la liberté, pour s'être laissé aliéner au lieu de conduire leur vie, ils sont livrés à une attente sans fin et sans but.

    Simone de Beauvoir, la compagne de Sartre, raconte la genèse de Huis Clos, d'abord intitulé " Les Autres " : " L'idée de construire un drame très bref avec un seul décor et seulement deux ou trois personnages tenta Sartre. Il pensa tout de suite à une situation à huis clos : des gens murés dans une cave pendant un long bombardement ; puis, l'inspiration lui vint de boucler ses héros en enfer pour l'éternité. "

    Une pièce de théâtre très courte en un seul acte. Un seul décor. Trois personnage et une damnation aussi terrible que les flammes de l'enfer.
    Terrible.

    Jean Paul-Sartre - Hui Clos - France


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