• Les hommes du capitaine Flint poursuivent le vieux Billy Bones, qui possède la carte d'un trésor caché sur une île perdue. Or Bones vient à mourir dans l'auberge de Mme Hawkins. C'est Jim, son fils, qui s'empare du précieux et convoité document. Il le montre au Dr Livesey et au chevalier Trelawney, qui décident, pour sa plus grande joie, d’affréter au plus vite l' "Hispaniola" et de partir à la recherche du trésor. Mais après quelques semaines de navigation, Jim surprend une conversation entre plusieurs hommes et leur chef, John Silver, redoutable malgré sa béquille.   

    Ce sont d'anciens hommes de Flint qui se sont glissés dans l'équipage afin de s'emparer du trésor et du navire. Jim, Livesey et leurs hommes auront du mal à en réchapper. En accostant l'île, les hommes de Silver sont pressés de toucher terre...  

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    Pour amuser un enfant, pendant un été pluvieux, Stevenson dessine la carte d'une île imaginaire, coloriée avec soin : sa forme l'enchant, et il l'appelle "L'Île au trésor" : les futurs personnages du livre, écrit-il, commencèrent à apparaître dans des bois imaginaires, et leurs visages basanés, et leurs armes brillantes... Ils allaient et venaient, combattaient un trésor, sur ces quelques centimètres carrés d'un plan géométral. 

    Trouver une carte au trésor et conquérir celui-ci à la barbe de tous le monde est un rêve que partagent tous les enfants. Le jeune Anglais Jim est entraîné dans une grande aventure sur les mers, dans les régions chaudes et ensoleillées des tropiques. En découvrant le monde, il rencontre aussi l'univers des adultes. Ils ne se distinguent pas toujours en bons et en méchants. Certains ne connaissent, certes, pas de lois, mais d'autres les oublient par nécessité, pour survivre.

    Jim l'apprend à ses dépens, lorsque son existence est directement menacée et qu'il doit parfois tuer pour ne pas être tué. Lorsqu'il a atteint cette île, qui a l'apparence d'un gros dragon debout, et y a remporté plusieurs victoire pour la conquête du trésor, Jim a sa place parmi les hommes. L'Île au trésor mérite sa place parmi les plus grand romans d'aventures. 

    Pour notre plaisir, le romancier reprend tous les éléments de la "vieille histoire romanesque". La goélette, l'or caché, les chansons de matelots, et le drapeau noir et les termes de navigations, le vocabulaire enchanté de la marine à voile. Stevenson a eu l'idée de faire voir et conter par un enfant. Dès lors tout reprend une fraîcheur nouvelle, et l'aventure, dans sa réalité, ne se distingue pas de la rêverie du jeune garçon d'humble condition qui découvre un monde adulte qui l'enchante et le terrifie. 

     

     

     


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  • Un général séjourne au grand hôtel de Roulettenbourg en compagnie de Pauline, sa belle-sœur, d'Alexei Ivanovitch, le précepteur de celle-ci, et de sa "suite" cosmopolite, dans l'attente imminente de l'héritage d'une grand-mère gravement malade à Moscou.

    Sur les ordres de Pauline, dont il désire gagner l'amour, Alexei Ivanovitch se rend d'abord au casino pour elle. 

    Un beau jour : stupéfaction ! La grand-mère apparaît en grande pompe, avec malles et porteurs, sur le perron de l'hôtel. Le vrai jeu commence. Avec Alexei comme bras droit, "la vieille comtesse tombée en enfance" va se venger à la roulette de la convoitise du général... En y laissant sombrer sa fortune sous ls yeux horrifiés de ce dernier.

      Tour à tour, Alexei joue pour gagner, pour aider, pour sauver enfin l'honneur de Pauline délaissée par Des Grieux, ce joli cœur de Français... Après s'être fait jeter à la figure l'argent de sa victoire par sa bien-aimée, il se laissera progressivement envahir par la passion des martingales et des coups de cœur, par cette roulette de la vie qui rend prince un jour, domestique le lendemain...

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    Si Dostoïevski s'est ruiné pendant quinze ans sur les tapis verts, de Moscou à Baden-Baden, si Pauline ressemble étrangement à Pauline Souslova, de vingt ans sa cadette, avec laquelle il connut une passion mouvementée, on ne peut limiter Le Joueur a n'être qu'un court roman autobiographique. Sous une description étonnamment vivante du jeu, on retrouve bien toute la problématique du héros en quête de lui-même plus que de son bonheur. 

    A la recherche de son salut, par le jeu vu comme une espérance, il quête une possibilité de donner un sens à une vie morcelée, de rassembler ses forces pour demain, de pouvoir vraiment recommencer...

    Le joueur est aussi une nouvelle occasion pour l'écrivain de défendre l'âme russe, séduite presque malgré elle par la culture d'un monde pourri.

     

     

     

     


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  • Dans les années quarante, à Oran, "ville ordinaire", insouciante et inconsciente du bonheur de vivre en paix, la tragédie s'installe sans bruit, matérialisée par les rats, porteurs de la peste, qui sortent de l'ombre et envahissent la ville. Désormais, la mort n'est plus anonyme ou privée, elle devient l'affaire de tous. 

    Face au fléau, il y a d'abord le docteur Rieux ; son seul souci est d'être efficace, de bien faire son métier, de mener la lutte en faisant le geste approprié au moment approprié. Réservé, il cache un secret : celui de la révolte face à la mort de ses semblables et à l'absurde d'un monde chaotique, sans règle ni ordonnateur, sans foi ni Dieu. A côté de lui, Tarrou refuse tout ce qui, de près ou de loin, apporte ou justifie la mort. 
    Joseph Grand lui, n'a qu'une seule passion : écrire, alors que Rambert est un jeune journaliste de passage à Oran. 

    Tous ces personnages sont autant de facette de l'auteur lui-même : l'homme d'action, l'homme révolté, l'artiste, le journaliste. En face d'eux, un collaborateur et un mystique représentent la résignation : Collard, un nihiliste, reprend goût à l'existence en voyant le malheur de ses concitoyens, tandis que le père Paneloux, un jésuite, estime que la peste est un châtiment.   

    La Peste est sans doute une allégorie de la résistance au nazisme, mais si les compagnons finissent par gagner , c'est pour livrer demain un nouveau combat. Face au mal, à la haine, au nihilisme, face au nazisme ou à l'absurde, l'homme ne dois pas être complice, mais lutter, être solidaire, secourir, ne pas se mettre à genoux. Tel est exactement le sujet de la Peste. 

    En somme, la Résistance réclamait une véritable oeuvre d'art. Prendre distance à l'égard des faits récents, les projeter dans une allégorie qui fut le contraire d'un mensonge puisqu'elle permettait d'éclairer l'Histoire, déplacer ces années dans le temps et dans l'espace, les rendre par cela reconnaissables à toutes les générations, voilà sans doute, ce que nous attendons d'un écrivain plus intuitif que les autre. Il fallait la chronique et la légende, le réel et le surréel ; il fallait le soleil et l'histoire. Notre attente ne fut pas déçue. En 1947 parut La Peste, fable historique et prophétique. 

     


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  • Nous sommes dans l'ère du pléistocène et nous suivons l'histoire d'une horde familiale de pithécanthropes. Il y a le père Edouard, sorte d'Archimède qui porte l'innovation et le progrès à une nature de l'homme ; la mère Mathilde qui invente la cuisine après la découverte du feu par son mari ; Ernest qui est le narrateur et ses frères et sœurs. Plus tard, des femmes de hordes étrangères apparaissent. On suit pas à pas les progrès que font cette horde sous la houlette du père : le feu, la cuisine, la taille du silex, le début de la religion, la domestication... Le tout sous le regard réprobateur de l'Oncle Vania qui ne voit ces progrès sous un bon œil...

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    Ernest, le narrateur, nous raconte sa vie : le boulot, la famille, les amours. Ce qui marque à la lecture de ce roman, c'est la langue utilisée, dans la narration comme dans les dialogues. Ces pithécanthropes pas encore sortis de leurs cavernes, s'expriment avec un vocabulaire extrêmement riche et dans une syntaxe parfaitement maîtrisée. 

    Tout cela nous est raconté avec un humour qui fait mouche à chaque page. Ne vous arrêtez pas à l'illustration de la couverture, ce livre vous fera hurler de rire ! Mais ce rire est salutaire, nous interroge sur les débat de la société moderne comme la technique, le progrès, l'éducation, la place des femmes au sein du foyer l'art, l’intérêt des échanges avec d'autres clans... Grace à l'humour, Roy Lewis propose une approche ludique de débats actuels. Il nous met en garde contre le progrès pas maîtrise : exemple, le feu source de confort qui précède le désastre d'un grand incendie peut être perçut comme une analogie avec l'énergie nucléaire et... la bombe nucléaire.     

    Extrait

    " Que cela vous serve d'exemple, grand cornichons que vous êtes. Faites marcher vos cervelles ! Il nous reste beaucoup à réfléchir, dit-il sentencieusement, encore plus à apprendre, et un très long, très long chemin à parcourir. Mais pour allez où ? murmura-t-il d'un ton soudain songeur. That is the question. "

     


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