• Les Roses de Saadi

    J'ai voulu ce matin te rapporter des roses ;
    Mais j'en avais tant pris dans mes ceintures closes
    Que les noeuds trop serrés n'ont pu les contenir.

    ...

    Les noeuds ont éclaté. Les roses envolées
    Dans le vent, à la mer s'en sont toutes allées,
    Elles ont suivi l'eau pour ne plus revenir ;

    La vague en a paru rouge et comme enflammée.
    Ce soir, ma robe encore en est tout embaumée...
    Respires-en sur moi l'odorant souvenir.


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  • Maurice Carême

    La tranche de pain
     

    Un enfant seul,
    Tout seul avec en main
    Une belle tranche de pain,
    Un enfant seul...
    Avec un chien
    Qui le regarde comme un dieu
    Qui tiendrait dans sa main
    La clé du paradis des chiens.
    Un enfant seul
    Qui mord dans sa tranche de pain,
    Et que le monde entier
    Observe pour le voir donner
    Avec simplicité,
    Alors qu'il a très faim,
    La moitié de son pain
    Bien beurré à son chien. 

     


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  • Maurice Fombeure

    AIR DE RONDE

    On dansa la ronde,
    Mais le roi pleura.
    Il pleurait sur une
    Qui n’était pas là....

    On chanta la messe,
    Mais le roi pleura.
    Il pleurait pour une
    Qui n’était pas là

    Au clair de la lune,
    Le roi se tua,
    Se tua pour une
    Qui n’était pas là.

    Oui, sous les fougères
    J’ai vu tout cela,
    Avec ma bergère
    Qui n’était pas là.

     


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    Une demeure où le vent s'agite
    M'est plus chère qu'un château élevé.
    Un modeste manteau dont je me drape
    Me sied plus que des habits de lin.
    Je préfère le murmure du vent
    Au son du tambourin.
    La vie fruste à la campagne
    Plaît à mon âme plus que le style gandin.
    A ma patrie je ne veux guère de substitut,
    Qu'elle soit honnête me suffit.


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    " En ce monde, contente-toi d'avoir peu d'amis.
    Ne cherche pas à rendre durable

    La sympathie que tu peux éprouver pour quelqu'un.
    Avant de prendre la main d'un homme,
    demande-toi si elle ne te frappera pas un jour. "

     

    " Bois. Tu devras sous terre dormir plus que ton content
    Sans compagne et sans confrère, camarade ou confidents.
    Il est un profond secret qu'il ne faut dire aux profanes :
    La tulipe qui se fane ne refleurira jamais. " 

     

    " De temps à autre se lève un qui clame : Me voici !
    Il déploie monts et merveilles : le grand homme que voici !
    Et quand il a réussi sa petite affaire, un jour
    La mort surgit à son tour qui murmure : Me voici ! "

     

    " Hier est passé, n'y pensons plus
    Demain n'est pas là, n'y pensons plus
    Pensons aux doux moments de la vie
    Ce qui n'est plus, n'y pensons plus "

     

    Omar Khayyâm (1048 - 1131)

    " Je veux boire tant et tant de vin
    que l'odeur puisse en sortir de terre quand j'y serai rentré,
    que les buveurs à moitiés ivres de la veille qui viendront sur ma tombe
    puissent, par l'effet seul de cette odeur, tomber ivre-morts. "

    Omar Khayyâm (1048 - 1131)

    Un rossignol, ivre d'amour pour la rose, étant entré dans le jardin et voyant les roses et la coupe de vin souriantes, vint me dire à l'oreille, dans un langage approprié à la circonstance : Sois sur tes gardes, ami, et n'oublie pas qu'on ne rattrape pas la vie qui s'est écoulée. 

     

     


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