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    Il était un grand nombre de fois
    Un homme qui aimait une femme

    Il était un grand nombre de fois
    Une femme qui aimait un homme
    Il était un grand nombre de fois
    Une femme et un homme
    Qui n'aimaient pas celui et celle qui les aimaient
    Il était une fois
    Une seule fois peut-être
    Une femme et un homme qui s'aimaient

     


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    Si... (Tu seras un homme mon fils)

    Si tu peux voir détruit l'ouvrage de ta vie
    Et sans dire un seul mot te mette à rebâtir.
    Ou perdre en un seul coup le gain de cent parties
    Sans un geste et sans un soupir

    Si tu peux être amant sans être fou d’amour, 
    Si tu peux être fort sans cesser d’être tendre, 
    Et, te sentant haï, sans haïr à ton tour, 
    Pourtant lutter et te défendre ;

    Si tu peux supporter d’entendre tes paroles 
    Travesties par des gueux pour exciter des sots, 
    Et d’entendre mentir sur toi leurs bouches folles 
    Sans mentir toi-même d’un mot ;

    Si tu peux rester digne en étant populaire, 
    Si tu peux rester peuple en conseillant les rois, 
    Et si tu peux aimer tous tes amis en frère, 
    Sans qu’aucun d’eux soit tout pour toi ;

    Si tu sais méditer, observer et connaître, 
    Sans jamais devenir sceptique ou destructeur, 
    Rêver, mais sans laisser ton rêve être ton maître, 
    Penser sans n’être qu’un penseur ;

    Si tu peux être dur sans jamais être en rage, 
    Si tu peux être brave et jamais imprudent, 
    Si tu sais être bon, si tu sais être sage, 
    Sans être moral ni pédant ;

    Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite 
    Et recevoir ces deux menteurs d’un même front, 
    Si tu peux conserver ton courage et ta tête 
    Quand tous les autres les perdront,

    Alors les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire 
    Seront à tous jamais tes esclaves soumis, 
    Et, ce qui vaut mieux que les Rois et la Gloire 
    Tu seras un homme, mon fils.


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  • Victor HUGO   (1802-1885)

     

    Un jour je vis, debout au bord des flots mouvants,
    Passer, gonflant ses voiles,
    Un rapide navire enveloppé de vents,
    De vagues et d'étoiles ;

    Et j'entendis, penché sur l'abîme des cieux,
    Que l'autre abîme touche,
    Me parler à l'oreille une voix dont mes yeux
    Ne voyaient pas la bouche :

    "Poète, tu fais bien ! Poète au triste front,
    Tu rêves près des ondes,
    Et tu tires des mers bien des choses qui sont
    Sous les vagues profondes !

    La mer, c'est le Seigneur, que, misère ou bonheur,
    Tout destin montre et nomme ;
    Le vent, c'est le Seigneur ; l'astre, c'est le Seigneur ;
    Le navire, c'est l'homme."


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  • Vittorio Alfieri ( 1749 - 1803 )

    Sombres pensée inquiètes

    Vittorio Alfieri ( 1749 - 1803 )

    Jamais, si longues si nombreuses sont mes peines,
    Je ne pourrais entièrement te les conter ;
    Dans la noire inquiétude dont mon âme est pleine,
    Je ne sais même pas ou arrêter mes pas.

    Ma misérable vie se traine, vagabonde,...
    Les lieus ou je ne suit me semblent les meilleurs
    Seul m'est serein l'air que je ne respire pas,
    Et je chasse toujours le bonheur devant moi.

    Même si je rencontre un plaisir simple et neuf,
    Quelque aimable colline, un pré, une fontaine,
    Je n'en retire que douleur et pensées sombres.

    Tu n'es pas avec moi ; cette angoisse suffit
    A toute te les dire, et si je veux décrire
    Mon triste état, je ne le peux qu'avec mes larmes.

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    Chanson de fées


    Nous qui sommes vieilles et gaies
    Ô si vieilles
    Des milliers d'années, des milliers d'années
    Pas une pareille

    Donnons à ces enfants en ce monde
    Silence et amour
    Lente rosée perlant des heures de la nuit 
    Et des étoiles autour

    Donnons à ces enfants nouveaux, en ce monde
    Repos loin de tous
    S'il est rien de meilleur, rien de meilleur
    Dites-le-nous

    A nous qui sommes vieilles, vieilles et gaies
    Ô si vieilles
    Des milliers d'années, des milliers d'années
    Pas une pareille


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