• Boris Vian

    La vie, c'est comme une dent
    D'abord on n'y a pas pensé
    On s'est contenté de mâcher
    Et puis ça se gâte soudain

    Ça vous fait mal et on y tient...
    Et on la soigne et les soucis

    Et pour qu'on soit vraiment guéri
    Il faut vous l'arracher...
    La vie

     


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  • Chansons historiques de France

    Auprès de ma blonde

    Dans les jardins de mon père,
    Les lilas sont fleuris ;
    Tous les oiseaux du monde
    Viennent y faire leurs nids.

    Refrain
    Auprès de ma blonde,
    Qu'il fait bon, fait bon, fait bon,
    Auprès de ma blonde,
    Qu'il fait bon dormir.

    Tous les oiseaux du monde
    Viennent y faire leurs nids,
    La caille, la tourterelle
    Et la jolie perdrix.

    Refrain

    La caille, la tourterelle
    Et la jolie perdrix
    Et ma joli’ colombe,
    Qui chante jour et nuit.

    Refrain

    Et ma joli’ colombe,
    Qui chante jour et nuit
    Ell’ chante pour les filles
    Qui n'ont pas de mari.

    Refrain

    Ell’ chante pour les filles
    Qui n'ont pas de mari.
    Pour moi ne chante guère,
    Car j'en ai un joli.

    Refrain

    Pour moi ne chante guère,
    Car j'en ai un joli,
    _ Mais dites-moi donc belle
    Où est votre mari ?

    Refrain

    Mais dites-moi donc belle,
    Où est votre mari ?
    Il est dans la Hollande,
    Les Hollandais l'ont pris !

    Refrain

    Il est dans la Hollande,
    Les Hollandais l'ont pris !
    Que donneriez-vous, belle
    A qui l’ira quérir ?

    Refrain

    Que donneriez-vous, belle,
    A qui l’ira quérir ?
    Je donnerais Touraine,
    Paris et Saint-Denis.

    Refrain

    Je donnerais Touraine,
    Paris et Saint-Denis,
    Les tours de Notre-Dame,
    Le clocher d’ mon pays.

    Refrain

    Les tours de Notre-Dame
    Le clocher d’ mon pays,
    Et ma jolie colombe,
    Qui chante jour et nuit.

     

     

     


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  • Charles Baudelaire (1821 - 1867)

     

    Charles Baudelaire (1821 - 1867)

    L’étranger

    "Qui aimes-tu le mieux, homme énigmatique, dis ? ton père, ta mère, ta soeur ou ton frère ?
    - Je n'ai ni père, ni mère, ni soeur, ni frère.
    - Tes amis ?
    - Vous vous servez là d'une parole dont le sens m'est resté jusqu'à ce jour inconnu.
    - Ta patrie ?
    - J'ignore sous quelle latitude elle est située.
    - La beauté ?
    - Je l'aimerais volontiers, déesse et immortelle.
    - L'or ?
    - Je le hais comme vous haïssez Dieu.
    - Eh! qu'aimes-tu donc, extraordinaire étranger ?
    - J'aime les nuages... les nuages qui passent... là-bas... là-bas... les merveilleux nuages !"

     

    Charles Baudelaire (1821 - 1867)

    ENIVREZ-VOUS

    Il faut être toujours ivre, tout est là ; c'est l'unique question. Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve.

    Mais de quoi? De vin, de poésie, ou de vertu à votre guise, mais enivrez-vous!

    Et si quelquefois, sur les marches d'un palais, sur l'herbe verte d'un fossé, vous vous réveillez, l'ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au vent, à la vague, à l'étoile, à l'oiseau, à l'horloge; à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle heure il est. Et le vent, la vague, l'étoile, l'oiseau, l'horloge, vous répondront, il est l'heure de s'enivrer ; pour ne pas être les esclaves martyrisés du temps, enivrez-vous, enivrez-vous sans cesse de vin, de poésie, de vertu, à votre guise. 

    Charles Baudelaire (1821 - 1867)

     

    C'est la Mort qui console, hélas ! et qui fait vivre ;

    C'est le but de la vie, et c'est le seul espoir

    Qui, comme un élixir, nous monte et nous enivre,
    Et nous donne le cœur de marcher jusqu’au soir ;

    A travers la tempête, et la neige, et le givre,
    C'est la clarté vibrante à notre horizon noir ;
    C'est l'auberge fameuse inscrite sur le livre,
    Où l'on pourra manger, et dormir, et s'asseoir ; 

    C'est un Ange qui tient dans ses doigts magnétiques
    Le sommeil et le don des rêves extatiques,
    Et qui refait le lit des gens pauvres et nus ;

    C'est la gloire des Dieux, c'est le grenier mystique,
    C'est la bourse du pauvre et sa patrie antique,
    C'est le portique ouvert sur les Cieux inconnus !

     
     

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    La vie idéale

     

    Une salle avec du feu, des bougies,
    Des souper toujours servis, des guitares,
    Des fleurets, des fleurs, tous les tabacs rares,
    Où l'on causerait pourtant sans orgies.

    Au printemps lilas, roses et muguets,
    En été jasmins, œillets et tilleuls
    Rempliraient la nuit du grand parc où, seuls
    Parfois, les rêveurs fuiraient les bruits gais

    Les hommes seraient tous de bonne race,
    Dompteurs familiers des Muses hautaines, 
    Et les femmes, sans cancans et sans haines,
    Illumineraient les soirs de leur grâce.

    Et l'on songerait, parmi ces parfums
    De bras, d'éventails, de fleurs, de peignoirs,
    De fins cheveux blonds, de lourd cheveux noirs,
    Aux pays lointains, aux siècles défunts.

     


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  • Corneille

    & Tristan Bernard

    Marquise, si mon visage
    A quelques traits un peu vieux,
    Souvenez-vous qu'à mon âge
    Vous ne vaudrez guères mieux.

    Le temps aux plus belles choses...
    Se plaît à faire un affront
    Et saura faner vos roses
    Comme il a ridé mon front.

    Le même cours des planètes
    Règle nos jours et nos nuits
    On m'a vu ce que vous êtes;
    Vous serez ce que je suis.

    - Peut-être que je serai vieille,
    Répond Marquise, cependant
    J'ai vingt-six ans, mon vieux Corneille,
    Et je t'emmerde en attendant.

     


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