• Le récit s'ouvre sur un viel homme dans une pièce close à la fenêtre condamnée. M. Blank, ainsi que le nomme le narrateur, n'a plus de souvenirs. Il ne sait pas pourquoi il est dans cette chambre, qui il est, qui sont les personnes sur les photographies empilées sur le bureau. Ce qu'il sait, c'est que son cœur est empli d'un implacable sentiment de culpabilité. En même temps, il ne peut se défendre de l'impression qu'il est victime d'une injustice terrible.

    A mesure que la journée se déroule, Mr Blank rencontre différentes personnes et apprend ou réapprend l'existence d'individus qu'il aurait envoyés en mission. Pour faire quoi ? Il ne s'en souvient pas, mais ces personnes nourrissent à son égard un profond ressentiment. Sur le bureau, il y a le manuscrit d'un certain Sigmund Graf : ce narrateur raconte une histoire dans un univers inconnu. Mais l'histoire n'est qu'une ébauche et c'est à M. Blank de combler les blancs...

    **********

    Tout le récit va se dérouler entre ces murs avec ce vieil homme que nous appellerons Mr Blank, muré dans une cellule blanche et habillé de la tête au pieds en blanc par une garde malade amoureuse et totalement dévouée.

    Sommes-nous dans le monde réel ou dans l'imaginaire de ce malade ? Ce livre flirte avec la fiction et la réalité.  Pourquoi donc lui fait-on prendre des cachets qui lui font perdre la mémoires et l'équilibre ? Pourquoi ressent-il ce terrible sentiment de culpabilité ? Qui sont ces fantômes qui le hantent sitôt qu'il ferme les yeux et qui semblent réclamer justice ?  

     Nous ne sommes pas très loin de Kafka tant les situations sont absurdes et les personnages incompréhensible.

    Il est très difficile de résumer un livre sans en dire trop. Sachez simplement que ce livre est d'une rare intelligence, un de ces bouquins qui marquent à jamais et que tout jeune écrivain devrait lire.

       

     


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    Iégorouchka, un enfant d'une dizaine d'année, est arraché à sa mère. Pour sa scolarité, il doit aller habiter de l'autre côté de la steppe. Encore faut-il traverser celle-ci, interminable, sauvage et écrasée de chaleur.
    Iégorouchka est confié à une convoi. Le chariot, peuplé de personnages hétéroclites - un prêtre, un vieillard, un vendeur de laine, un jeune cocher enthousiaste, etc, - parcourt cette plaine infinie.
    Difficile de savoir combien de jour dure ce voyage que l'on voit avec les yeux de l'enfant : tout est magique, les oiseaux, les sauterelles, le bruit du vent, et tout fait peur. Les moissonneurs semblent des géants menaçants. On croise la tombe
    fruste de voyageurs assassinés par des bandits de grand chemin.

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    "Que serait cette nouvelle vie qui commençait pour Iégorouchka ?" nous demande le narrateur au terme de sa relation d'un voyage de quatre jours dans la steppe. La magie s’évanouira-t-elle au contact de la vie rigoureuse du lycée ?

    A un ordre naturel quasi liturgique du temps, pour celui qui se rappelle l'aventure inoubliable de cette traversée, va succéder l'ordre tristement régulier de l'étude. Il ne s'agit pas en effet d'une véritable histoire avec début et fin mais d'un simple récit de voyage.

    Pour dire ce bonheur du souvenir, Tchekhov use d'une écriture sobrement impressionniste : une sensation que suit sa cause naturelle. Son réalisme symbolique le sert pour animer l'inanimé. 

    Tchekhov se souvient des voyages qui duraient plusieurs jours pour arriver chez son grand-père, régisseur de la comtesse Platov, voyages ponctués de "feux allumés le soir, de jeux, de chants et de visages entrevus". Aussi bien, Iégôrouchka-Anto ne peut que s'étonner face au spectacle du pays fantastique. 

    Dans ce poème à la gloire de la steppe, Tchekhov, qui disait ne pas aimer la poésie, se révèle pour la première fois comme un grand lyrique qui célèbre la joie de vivre et la joie d'être jeune. 

    Tchekhov excelle à nous faire éprouver ces émotions simples et tragiques de l'enfance. On aurait voulu, comme le petit garçon, que la traversée de la steppe ne s’arrête jamais.      

     

     

     

     


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  • Il ne fait pas bon s'appeler Smith à Londres en ce moment! Car ce patronyme est celui du tueur qui profite du brouillard et de la nuit pour tuer impunément. Avec pas moins de sept victimes en seulement deux mois, Mr Smith met Scotland Yard sur les dents et terrorise les braves londoniens. L'enquête piétine quand soudain apparaît une lueur d'espoir : grâce à un informateur, on connait l'adresse du tueur! D'abord fortement réjoui, l'inspecteur-chef Strickland déchante quand il se rend compte que l'adresse indiquée, le 21 Russel Square, est celle de la pension de famille Victoria, fermement tenue par Mrs Hosson. L'assassin est forcément l'un des pensionnaires. Oui, mais lequel? le Major Farchild, l'ancien officier des Indes? Mr Andreyew, le russe énigmatique? Mr Collins, le représentant bègue et timoré? Miss Holland l'auteure de contes pour enfants? Un autre?

    **********

    Dans ce roman policier, le lecteur mène l'enquête, il cherche les indices parsemés ici et là par Stanislas André Steeman qui nous interpelle par deux fois, nous lecteur attentif à chaque mot afin de dénicher l'indice qui nous fera découvrir l'assassin. Il nous nargue et n'hésite pas à nous poser la question tant attendue et rarement posée par un auteur de polar : " Avez-vous résolu l'intrigue ? ", et nous revoilà revenu une fois de pus en arrière pour cherche ce fameux indice qui nous aurait échappé.

    Oui, une enquête passionnante avec des pistes qui se multiplient et qui ne cesse de nous tromper. Des indices livrés au compte goutte qui maintiennent habilement le suspens et qui nous font soupçonner un personnage en particulier. Nous pensons avoir trouver la solution, découvert le coupable, nos doutes semblent se confirmer jusqu'au prochain suspect tout aussi évident et louche que le précédent.

    Vous l'aurez deviné ; ce livre est un chef-d'oeuvre en matière d'intrigue. Stanislas maîtrise le ménage en bateau avec beaucoup d'aisance et nous laisse tourner en rond du début à la fin. Une enquête du commissaire Wens que nous n'oublierons pas de sitôt.  

    Le film de Henri-Georges Clouzot sorti en 1942 avec le grand Pierre Fresnay est de toute beauté    

     

     


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