• Jean-Baptiste Grenouille naît à Paris. Il vient au monde au milieu de légumes et de poissons avariés, lors "d'une des journées les plus chaudes de l'année". Sa mère, accusée d'infanticide est condamnée et décapitée. Le petit Jean-Baptiste est confié à plusieurs nourrices. Aucune ne le garde. Trop inquiétant car il ne possède aucune odeur.

    L'une des nourrices le ramène au père Terrier, moine au cloître de Saint-Merri. Ce dernier est frappé par l'extrême sensibilité olfactive du nourrisson. Inquiet, il se débarrasse vite de Grenouille. Il sera alors confié à Mme Gaillard, une femme sans odorat. Dans cette maison, Grenouille survit dans un milieu hostile. Il apprend à distinguer les odeurs environnantes.

    Cet odorat d'exception fait de lui un quai surhomme. Un odorat hyper-développé qui lui permet de se diriger dans l'obscurité et de "voir" à travers les murs et placards. Un talent exceptionnel qui fait de lui un homme insensible à tout ce qui l'entoure. Rien ne peut l'émouvoir, tout lui est indifférent y compris la beauté et la vie humaine. Seul les odeurs l'intéresse.Il recherche le parfum absolu, celui qui grise tout le monde, les hommes et les femmes. La quête de sa vie. 

    Il deviendra l'un des plus grands tueur en série de l'histoire de la littérature pour capturer l'odeur des femmes qu'il cherche à collectionner.

    Dans ce roman à la fois très documenté et baroque, Patrick Süskind nous propose une réflexion sur notre animalité et notre sensualité. Poussant "l'empire du sens" à son comble, il fait de son héros un demi-dieu terrifiant qui magnétise les hommes en les tenant par le bout du nez.   

     


    votre commentaire
  • Pendant l'été 1944, Bucky Cantor, un jeune homme de 23 ans, vigoureux, doté d'un grand sens du devoir, anime et dirige un terrain de jeu. Lanceur d javelot, haltérophile, il a honte de ne pas avoir pris part à la guerre aux côtés de ses contemporains an raison de sa mauvaise vue. Tandis que la polio provoue des ravages parmi les enfants qui jouent sur le terrain, Roth nous fait sentir chaque parcelle d'émotion que peut susciter une telle calamité : peur, panique, colère, perplexité, souffrance et peine. Bucky Cantor est désarmé, mais il fait face...

    **********

    Elevé par un grand-père aimant et rigoureux, il veut, même après sa mort, s'en montrer digne. Mr Cantor prend sur lui, il va voir les parents dévastés par le chagrin, il calme aussi la frénésie vindicative de ceux qui cherchent un bouc émissaire. Cependant, après avoir une première fois refusé de déserter Newark pour rejoindre Marcia, la femme dont il est éperdument amoureux, dans un camp de vacances loin de l'épidémie, il cède quand elle accepte sa proposition de se fiancer avec lui. Le destin le rattrapera.

    Roth s'interroge sur la destinée, la culpabilité, sur nos croyances. Il ne porte pas de jugement, n'apporte pas de pistes, il relate juste l'histoire d'un homme trop sensible, qui refuse l'inacceptable, qui s'accable de tous les maux. Mais qui préfère se couper des autres, se plonger dans la solitude pour payer sa part de malheur. 

    Bien sûr on pense à " La Peste " d'Albert Camus que Philip Roth dit avoir relu quand il préparait " Némésis ". La peste s'identifie à la peste brune, l'occupation de la France par les Allemands. " Némésis " peut-elle s'identifier à l'antisémitisme, évoqué par la grand-mère de Cantor alors que nous sommes à l'été 44, quelques mois avant l'ouverture des camps d'exterminations. Le roman de Camus symbolisait aussi la Résistance en lui donnant une dimension de tragédie universelle alors que celui de Roth se concentre sur une culpabilité individuelle. 

      


    votre commentaire
  • Berlin fin 1964. Les forces de l'axe ont gagné la guerre. La paix nazie règne sur l'Europe et des millions de personnes vivent sous le joug du fürher. Dans quelques jours le président Joseph Kennedy viendra fêter l'anniversaire d'Hitler et sceller un accord de collaboration avec les dignitaires du IIIème Reich. La capitale allemande est en ébullition et la découverte de deux cadavres d'anciens SS de haut-rang va mettre l'inspecteur March dans une situation périlleuse. Alors qu'il avance dans son enquête, Xavier March découvre l'existence d'un complot visant à éliminer tous les participants de la conférence à des fins diplomatiques, en vue d'un rapprochement politique de l'Allemagne avec les États-Unis. 

    **********

    Roman policier uchronique avec un cas de figure intéressant, à savoir que serait l'Allemagne aujourd'hui si elle avait gagner le seconde guerre mondiale ? Que serait-elle dans les années 1960 ? Quelle histoire serait enseignée dans les écoles ?

    Robert Harris nous propose avec ce livre une une version de l'histoire revisitée parfaitement réaliste sous forme d'un thriller. 

    Une uchronie basée sur des faits bien réels, puisque l'auteur choisi de ne changer le cours des événement qu'à partir de l'année 1942. Avec une documentation extraordinaire, nous entrons dans une Allemagne telle que Adolf Hitler la voyait. Le décor étouffant de Berlin écrasé par le gigantisme académique des monuments nazis est planté avec une grande vérité. Spécialiste de l'histoire du Reich, Robert Harris dose avec habileté les détails qui rendent crédible cet univers hallucinant. Un monde tout de brutalité, de soumission et de conformisme.

    Beaucoup d'intervenants sont des personnages historiques réels et la conférence mentionnée dans le résumé a bien eu lieu. Nous apprenons beaucoup de ce thriller/policier qui ne nous laissera pas indifférent.

     


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique