• Anton Tchekhov - La steppe*

     

     

    Iégorouchka, un enfant d'une dizaine d'année, est arraché à sa mère. Pour sa scolarité, il doit aller habiter de l'autre côté de la steppe. Encore faut-il traverser celle-ci, interminable, sauvage et écrasée de chaleur.
    Iégorouchka est confié à une convoi. Le chariot, peuplé de personnages hétéroclites - un prêtre, un vieillard, un vendeur de laine, un jeune cocher enthousiaste, etc, - parcourt cette plaine infinie.
    Difficile de savoir combien de jour dure ce voyage que l'on voit avec les yeux de l'enfant : tout est magique, les oiseaux, les sauterelles, le bruit du vent, et tout fait peur. Les moissonneurs semblent des géants menaçants. On croise la tombe
    fruste de voyageurs assassinés par des bandits de grand chemin.

    **********

    "Que serait cette nouvelle vie qui commençait pour Iégorouchka ?" nous demande le narrateur au terme de sa relation d'un voyage de quatre jours dans la steppe. La magie s’évanouira-t-elle au contact de la vie rigoureuse du lycée ?

    A un ordre naturel quasi liturgique du temps, pour celui qui se rappelle l'aventure inoubliable de cette traversée, va succéder l'ordre tristement régulier de l'étude. Il ne s'agit pas en effet d'une véritable histoire avec début et fin mais d'un simple récit de voyage.

    Pour dire ce bonheur du souvenir, Tchekhov use d'une écriture sobrement impressionniste : une sensation que suit sa cause naturelle. Son réalisme symbolique le sert pour animer l'inanimé. 

    Tchekhov se souvient des voyages qui duraient plusieurs jours pour arriver chez son grand-père, régisseur de la comtesse Platov, voyages ponctués de "feux allumés le soir, de jeux, de chants et de visages entrevus". Aussi bien, Iégôrouchka-Anto ne peut que s'étonner face au spectacle du pays fantastique. 

    Dans ce poème à la gloire de la steppe, Tchekhov, qui disait ne pas aimer la poésie, se révèle pour la première fois comme un grand lyrique qui célèbre la joie de vivre et la joie d'être jeune. 

    Tchekhov excelle à nous faire éprouver ces émotions simples et tragiques de l'enfance. On aurait voulu, comme le petit garçon, que la traversée de la steppe ne s’arrête jamais.      

     

     

     

     


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