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    Arthur Conan Doyle - La ceinture empoisonnée

      Le professeur Challenger reconnait dans une modification de l'apparence des spectres dans l'espace le signe d'un changement de la nature de ce vide interstellaire (nommé éther à l'époque) qui provoquerait d'abord la démence puis l’asphyxie des être vivants. Il convie ses compagnons chez lui en leur demandant de se procurer des bouteilles d'oxygène et ils se réfugient tous dans une pièce confinée lorsque le début des empoisonnements commence. Grâce à l'oxygène, leur explique le professeur, ils peuvent retarder les effets de l'empoisonnement et représenter l'arrière garde de la fin du monde. Par la fenêtre fermée, ils assistent, impuissants, aux derniers instants de personnes qu'ils voient succomber au loin...

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    Deuxième épisode des aventures du professeur Challenger et de ses amis. Nous retrouvons ainsi le colérique Challenger, le dubitatif Summerlee, le flegmatique Roxton et l'impétueux Malone réunis pour assister à ce qu'ils croient être la fin du monde.

    C'est donc la bonne humeur et l'émotion qui président à ce roman catastrophe qui n'en est finalement pas un, mais qui offre à Challenger une nouvelle occasion d'asséner ces réflexions cinglantes dont il a le secret.

     

    Arthur Conan Doyle - La ceinture empoisonnée

     

    Extrait :

    - J'attends pour aujourd'hui la fin du monde, Austin.
    - Bien, Monsieur. A quelle heure, Monsieur ?
    - Je ne sais pas, Austin. Avant ce soir.
    - Très bien, Monsieur.
     

    Ce roman est un  huis-clôt de science-fiction. Les protagonistes attendent la fin du monde avec sérénité. Aucune angoisse ne semble les affecter.

    Après Sherlock Holmes, le professeur Challenger est un personnage clé de Conan Doyle. Une histoire assez naïve pour notre époque mais un divertissement certain.
     


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  • Attentat

     Épiphane Otos est un monstre de laideur mais d'une grande culture. Éthel est une jeune comédienne astucieuse mais surtout d’une beauté incroyable. L’histoire est celle de l’Amour qu’Épiphane voue à Éthel. Un amour total et difficile à vivre car Ethel tombe amoureuse d'un artiste d'une grande beauté mais d'une grandeur d'âme largement inférieure d'Epiphane...

      

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    On peut être époustouflé en voyant les vérités qui émanent de cette romancière belge.

    La référence à Quasimodo et Esméralda est flagrante.
    Amélie disserte sur la beauté et de ses critères.

     Quasimodo vit donc de très peu de choses - sa seule relation humaine, son amour : une jeune fille l'égalant presque par son intelligence, et tous deux constatent l'idiotie ou les absurdités qui truffent notre monde bien aimée...

    Dans ce style si particulier qui n'appartient qu'à elle, avec une plume acérée, parfois très crue, Amélie Nothomb entraîne le lecteur dans une lecture effrénée qui commence à la première ligne pour ne s'arrêter qu'au point final en apothéose avec cette phrase : "Il n'y a pas d'amour impossible ".

    L'histoire est amusante, comme sont les propos décalés du Quasimodo moderne, un personnage antipathique dans la vie, mais sympathique au lecteur. On lit avec intérêt, et sans se lasser, ses péripéties. La qualité majeure du livre est de parvenir à communiquer les sentiments profonds d'un homme moche, tout en étant écrit par une femme. 

    On aime le cynisme de Amélie Nothomb, ses personnages originaux qui sortent toujours des sentiers battus. On aime son côté immoral, abject, ses chutes inattendues, ses confrontations morbides. Ça détend et ça se lit très vite.

    En quelques 200 pages, Amélie Nothomb passe en revue des sujets comme la " sexualité des moches ", l'hypocrisie, la littérature et ceci avec un humour, une cruauté et un génie qui n'appartient qu'a elle. 

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    La description de sa laideur est savoureuse :

    Extrait

     

    Mon visage ressemble à une oreille. Il est concave avec d’absurdes boursouflures de cartilages qui, dans les meilleurs cas, correspondent à des zones où l’on attend un nez ou une arcade sourcilière, mais qui, le plus souvent, ne correspond à aucun relief facial connu. A la place des yeux, je dispose de deux boutonnières flasques qui sont toujours en train de suppurer. Le blanc de mes globes oculaires est injecté de sang, comme ceux des méchants dans la littérature maoïste. Des pupilles grisâtres y flottent, tels des poissons morts.

    Ma tignasse évoque ses carpettes en acrylique qui ont l’air sales même quand on vient de les laver. Je me raserais certainement le crâne s’il n’était pas recouvert d’eczéma.

    Par un geste de pitié pour mon entourage, j’ai songé à porter la barbe et la moustache. J’y ai renoncé, car cela ne m’eût pas dissimulé assez : en vérité, pour être présentable, il eût fallu que la barbe me pousse aussi sur le front et le nez.
    Quant à mon expression, si c’en est une, je renvoie à
    Hugo parlant du bossu de Notre-Dame : " La grimace était son visage ".

      

     


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  • Arthur Bernède - Belphégor

     Belphégor est un mystère. Le mystère le plus troublant que l'on puisse imaginer et dont nous n'avons pas le droit de soulever, même légèrement, le voile...

    L'intrigue ? Elle tient dans la première ligne du livre : " Il y a un fantôme au Louvre ! Telle était l'étrange rumeur qui, le matin du 17 mai 1925, circulait dans notre musée national... "

     

    Arthur Bernède - Belphégor

     

     Prenez un lieu mythique: le Louvre. Une histoire qui flirte avec le fantastique. Un jeune et beau reporter aux histoire de cœur embrouillées, héroïque, accusé à tort et une jolie fille, bien sûr.
    Ajoutez y une police un peu bête qui fonce sagement dans tous les pièges que lui tend le criminel. N'oublions pas le détective ou plutôt le roi des détectives qui avec un flegme à tout épreuve va démêler cette affaire en un tour de main. Il est certain que vous passerez un excellent moment: rythme effréné, retournement de situation, faux semblants, on est plus dans le vaudeville façon Arsène Lupin que dans le polar. Et ça marche! le personnage de Belphégor est furieusement bien construit, complexe et insaisissable, et l'on sait qu'on l'a sous les yeux depuis le début sans arriver à mettre le doigt dessus. On se prête volontiers au jeu de l'élimination des suspects presque dans la joie et la bonne humeur pourtant. Une intrigue diablement efficace qu'on ne peut pas s'empêcher de suivre.

     

     


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