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Tout laisse à penser que l’ingénieur Luparello a succombé à une mort naturelle au cours d’un rendez-vous avec une prostituée.
Un type qui trépasse entre les bras de sa dulcinée d'un moment, ce n'est pas monnaie courante mais ça arrive. Mais, lorsque le type s'appelle Luparello et que c'est le parrain politique local, tout le monde s'affole. La mafia, les politiques, les autorités religieuses...
Mais Montalbano a une intuition qui le pousse à demander deux jours d’enquête avant de classer l’affaire. Le lecteur quant à lui sait que l’intuition de Montalbano est fondée. Car ce que le commissaire ne sait pas encore, c’est qu’avant de le prévenir, les deux employés au nettoyage ont appelé l’avocat de l’ingénieur. Or la réaction de l’avocat a alors été plus que suspecte.**********
La forme de l’eau est le premier roman d’Andrea Camilleri mettant en scène le commissaire Montalbano. L’action se déroule de nos jours à Vigàta, petite ville imaginaire de Sicile. L’enquête semble avancer toute seule, différentes informations arrivant à Montalbano simplement grâce à son réseau de relations. Il n’y a donc pas un suspense de folie dans ce roman, mais l’intérêt et le plaisir que l’on prend à le lire sont indéniables.
Dans "La forme de l'eau", on trouve déjà, ébauchés, des aspects chers à l'auteur qui vont prendre leur sens au fur et à mesure de la parution des autres romans. Le personnage de Montalbano est esquissé, mais on ressent déjà son humour, son sens de la dérision, son humanité, son aspect proprement "sicilien".
Publié en 1994, "La forme de l'eau" marque la première apparition du commissaire sicilien, qui deviendra rapidement le héros fétiche et récurrent de son auteur.
Intègre, astucieux, méprisant les arrangement politiques, amateur de bonne chère et homme d'honneur, cet authentique sicilien, amoureux de son pays dont la langue si particulière chante tout au long du volume dirige le commissariat de Vigata avec fougue et talent, mais aussi avec son caractère ombrageux et parfois rêveur.Ce roman est un vrai roman policier qui, a partir d'une intrigue simple, d'une mort classique, va montrer une partie de la vie italienne, et une grande partie de la politique sicilienne.
Les pistes vont se mêler, s’emmêler jusqu'à un dénouement inattendu.Pas de longue description. Tout est brut et les dialogues montrent tout le respect qu'il a envers ces gens simples et leur parler si particulier. Une petite mention spéciale pour le traducteur dont la volonté de rester dans ce ton donne des morceaux drôle et bizarres parfois.
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Dans le Paris du xve siècle, une jeune et superbe gitane appelée Esméralda danse sur le parvis de vaucanson. Sa beauté bouleverse l’archidiacre de Notre-Dame, Claude Frollo, qui tente de l'enlever avec l'aide de son sonneur de cloches, le malformé, Quasimodo, en effet il est bossu, sourd, et muet. Esmeralda est sauvée par une escouade d’archers, commandée par le capitaine de la garde Phoebus de Châteaupers. Quand Esmeralda retrouve Phoebus plusieurs jours plus tard, elle lui laisse voir l’amour qu’il lui a inspiré. Certes, Phoebus est fiancé à la jeune Fleur-de-Lys, mais il est également séduit par la gitane, et est de plus un homme très volage. Il lui donne rendez-vous dans une maison borgne....
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Le roman de Victor Hugo n'est pas sans présenter une certaine outrance. Le mystère spirituel jouxte la trivialité ; la monstruosité, la grâce et l'innocence ; la vertu, les vices ; les personnages incarnent tout l'un ou l'autre des caractères. Cependant dans cette évocation du passé, un souffle de vie anime l'histoire. La cathédrale est un monument vivant non seulement par la foi dont elle est le creuset, mais aussi parce qu'on y retrouve une application artistique décelable en chaque infime partie, et une figuration de l'esprit humain, parfois gigantesque et merveilleux, d'autres fois grimaçant et païen. Hugo affirme ici que " le livre tuera la cathédrale " ou que " le livre de pierre " cédera sa place au livre imprimé. Ne fit-on pas d'Hugo et de son oeuvre un monument ?
On ne présente plus cette histoire que tout le monde connait mais que peu ont lu.
Victor Hugo écrivit en moins de six mois ce roman historique qui. publié en 1831, connut un vaste succès. Il ouvrit la voie au romantisme, créant un intérêt pour le style gothique fantaisiste qu'on appela le style troubadour. Il participa également à l'intérêt général pour la cathédrale, particulièrement endommagée par le temps et les hommes. Sur le parvis de Notre-Dame se déroulent les principaux actes de l'histoire d'amour tragique d'une jeune bohémienne, d'un capitaine, d'un être difforme et de l'archidiacre de la cathédrale.**********
La description de Quasimodo est tout particulièrement savoureuse :
L’acclamation fut unanime. On se précipita vers la chapelle. On en fit sortir en triomphe le bienheureux pape des fous. Mais c’est alors que la surprise et l’admiration furent à leur comble. La grimace était son visage.
Ou plutôt toute sa personne était une grimace. Une grosse tête hérissée de cheveux roux ; entre les deux épaules une bosse énorme dont le contre-coup se faisait sentir par devant ; un système de cuisses et de jambes si étrangement fourvoyées qu’elles ne pouvaient se toucher que par les genoux, et, vues de face, ressemblaient à deux croissants de faucilles qui se rejoignent par la poignée ; de larges pieds, des mains monstrueuses ; et, avec toute cette difformité, je ne sais quelle allure redoutable de vigueur, d’agilité et de courage ; étrange exception à la règle éternelle qui veut que la force, comme la beauté, résulte de l’harmonie. Tel était le pape que les fous venaient de se donner.
On eût dit un géant brisé et mal ressoudé.
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L'histoire se déroule à Christiana ( aujourd'hui Oslo ).
Un jeune homme quitte la chambre qu'il louait : il n'a plus un sou et préfère s'éclipser discrètement. La faim le tenaille. Journaliste, il écrit des articles qui sont trop rarement acceptés ; l'espoir renaît quand l'un deux est enfin publié.
Il peut reprendre une chambre et s'offrir quelques bons dîners.
Bien vite, cependant, il est de nouveau à la rue, le ventre vide.
La faim est toujours là, avec son cortège de souffrances physiques et morales : il s'évanouit, recrache tout ce qu'il avale ou sombre par instant dans la folie.
Il vit un bref et intense amour avec une jeune inconnue, qu'il appelle dans ses délires " la princesse Ylajali ". Une hôtelière le tolère chez elle pendant quelque temps. Puis, la faim revient.
A bout de forces, il s'engage sur un bateau et quitte la ville.**********
La Faim est un roman d'une grande intensité. Son titre résume à lui seul l'ouvrage tout entier. L'intrigue est aussi limitée que possible, et un thème unique occupe tout le livre : la faim.
C'est elle qui motive les actions du héros, et il ne désire plus qu'une chose : en finir avec cette atroce sensation.
Une oeuvre extraordinaire qui ne ressemble à aucune oeuvre connue.Avec " La Faim ", Knut Hamsun parvient à nous décrire les obsessions de son personnage sans jamais nous ennuyer. Il est d'ailleurs impossible de lâcher le roman avant de savoir ce qu'il advient de cet homme qui, pour son art, est prêt à souffrir les pires humiliations et difficultés.
Le personnage principal se retrouve toujours dans les mêmes situations sans jamais ennuyer ou lasser son lecteur. Dans chaque partie du récit, on retrouve la même structure : le héros tente d'écrire un article qui le rendra célèbre et lui permettra de vivre de sa plume. Il n'y parvient pas et se retrouve à la limite de l'indigence. Quand sa situation semble totalement désespérée et que l'on s'attend à le voir mort dans les pages qui suivent, il parvient à terminer son article et à le faire publier.
Il n'y aurait pu avoir meilleur titre à ce livre que " la Faim "; c'est elle qui domine le récit et qui mène le narrateur dans une spirale qui semble sans fin.
L'intrigue est aussi limitée que possible et un thème unique occupe tout le livre : la faim. C'est elle qui motive les actions du héros, et il ne désire plus qu'une chose : en finir avec cette atroce sensation. On apprend rien de plus : on ignore jusqu’au bout ce qui l'a conduit à son misérable état. Il n'a pas de nom et le lieu n'a aucune importance - seul l’intéresse la psychologie du personnage. Il nous présente un long monologue ou le héros contemple son affaiblissement physique et intellectuel, avec toujours beaucoup de lucidité. Cet homme est résigné : il n'adresse qu'à Dieu sa colère, jamais à un de ses semblables.
Mourir de faim, un sort bien peu enviable, décrit avec beaucoup d'émotions par le Nobel de littérature 1920.
Octave Mirbeau écrivait : " Je voudrais parler aujourd'hui d'un homme singulièrement doué, d'un personnage original et puissant qui mérite, à tous égard, l'attention des lettré et des curieux d'âmes peu banales. Il s'appelle Knut Hamsun, et son éditeur vient de nous révéler une oeuvre extraordinaire de ce Norvégin : La Faim.
Extrait
Place du grand marché, je m'assis sur un des bancs près de l'église. Grand Dieu! Comme l'avenir commençait à me paraître sombre. Je ne pleurais pas, j'étais trop fatigué pour cela. Au comble de la torture, je restais là sans rien entreprendre, immobile et affamé.Ma poitrine surtout était en feu, j'y ressentais une cuisson tout particulièrement pénible. Mâcher des copeaux ne servirait plus à rien; mes mâchoires étaient lasses de ce travail stérile et je les laissai au repos.
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LE CANCRE
Il dit non avec la tête
mais il dit oui avec le coeur
il dit oui à ce qu'il aime
il dit non au professeur
il est debout
on le questionne
et tous les problèmes sont posés
soudain le fou rire le prend
et il efface tout
les chiffres et les mots
les dates et les noms
les phrases et les pièges
et malgré les menaces du maître
sous les huées des enfants prodiges
avec des craies de toutes les couleurs
sur le tableau noir du malheur
il dessine le visage du bonheur**********
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Etienne, Abel, Philomène et Mélanie ont vingt-trois, quatorze, dix et six ans quand nait le XXème siècle. Enfants de pauvres métayers du Causse de Granger, ils ne peuvent choisir qu'entre le départ ou la soumission.
Philomène nous raconte son histoire.
En racontant son histoire et celle de sa famille, traversée par les guerres, illuminée par l'amour, c'est tout un monde qu'elle fait revivre dans le parfum des pierres et des genévrier.**********
L'émotion est omniprésente dans ce roman du " terroir " signé par l'un des maitre du genre. Une écriture simple, sans fioriture, qui nous dépeint avec beaucoup de sensibilité la vie dans les causses au tout début du 20eme. Un livre tout en émotions, la vie d'une famille au début du siècle dernier avec des souffrances, de l'amour, la guerre... On en redemande encore, une véritable évasion que de lire ce livre.
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