• Les romans de chevalerie lui ayant tourné la tête, Alonso Quixano, gentilhomme de la Manche, eut la fantaisie de s'armer chevalier. Ainsi naquit don Quichotte qui, avec sa maigre jument baptisée Rossinante, part à la conquête du monde pour la dame de ses pensées, Dulcinée. Mais, plus ingénieux que valeureux combattant, il reçoit d'emblée quelques mauvais coups qui l'e,voie au lit. Son entourage se demande comment faire passer ces extravagances.

    Don Quichotte, à peine rétabli, entraîne son voisin Sancho Pança à la poursuite de ses chimères. Le brave Sancho, qui personnifie le bon sens, s'étonne parfois de voir le chevalier charger quelques moulins à vent pris pour des géants, mais il le suit, rêvant de posséder l'île que don Quichotte lui a promise comme salaire....

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    La silhouette longue et maigre du vieil homme, fièrement campé sur sa jument décharnée, accompagné d'un paysan courtaud monté sur un âne, est devenue familière. Car ce n'est pas la moindre qualité de don Quichotte que d'éveiller chez autrui la compassion et bientôt le respect. Chevalier revêtu d'une misérable armure, perdu dans son époque où la chevalerie n'a plus cours, don Quichotte conquiert toujours son entourage, et sa folie paraît parfois préférable à la platitude commune.

    Il y a donc, dans le Don Quichotte, comme une philosophie du cœur humain qui fait de ce roman le patrimoine de tous les peuples civilisés. Mais c'est aussi une oeuvre nationale, qui marque dans la littérature espagnole, une date importante, un pamphlet de haute critique, écrit à l'heure où l'Espagne, tardivement sortie du Moyen Age, se livrait enfin à la Renaissance.   

    Jorge Luis Borges nous dit : " Pour se moquer doucement de lui même, il inventa un homme crédule, troublé par la lecture de merveilles, à qui passe par la tête de chercher des prouesses et des enchantements dans des lieu prosaïques qui s'appellent Et Toboso ou Montiel. Vaincu par la réalité, par l'Espagne, don Quichotte mourut dans son village natal aux environs de 1614. Miguel de Cervantès lui survécut peu de temps.
    Pour l'un et pour l'autre, pour le rêveur et pour le rêve, cette trame entière consista dans l'opposition de deux mondes : le monde irréel des romans de chevalerie, le monde quotidien et banal du XVIIè siècle "    

     

     

     

     


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  • Calcutta, 1916. Un soldat anglais fuit dans les ombres nocturnes de la Cité des palais. Au creux de ses bras, il abrite des jumeaux de quelques jours qu'il vient d'arracher à un mystérieux criminel.Dès leur naissance, les jumeaux Ben et Sheere sont séparés par un terrible drame. Sherre est confiée à sa grand-mère tandis que Ben est mis à l'abri dans un orphelinat.Le jour de leur seize ans, Sheere et Ben sont réunis. Une ombre maléfique se déchaîne alors. Quelle est cette force qui s'attache aux jumeaux ? Quel secret cache cette haine féroce ? C'est au cour de l'ancienne gare de Calcutta qu'ils doivent découvrir la vérité. Dans ce lieu maudit, ravagé le jour même de son inauguration par un incendie qui a fait plus de cent morts, Ben et Sheere vont affronter les vérités de leur passé. 

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    Une histoire de fraternité de gamins qui ont grandi ensemble dans un orphelinat qui combattent une sombre créature surgie du passé de l'un d'entre eux. Une histoire d'épouvante dont le fantastique et la montée de l'angoisse bien distillée est par moment flippante et qui alterne avec des moments de franche camaraderie. Un livre fantastique, onirique, poétique et mélancolique qui ne laissera personne de marbre.

    La quête de vérité sera pleine d'embûches, de courses poursuites, de souffrance et de déceptions. Carlos Ruiz Zafon nous emmène au plus profond de l'étrange où le diable ou même les démons peuvent revêtir plusieurs facette et ira même jusqu'à pousser jusqu'au bout de l'angoisse nos jeunes héros pour sauver leur vie et celle de leurs amis !

    Nous retrouvons avec plaisir cette touche surnaturelle, le bien contre le mal, les maléfices et les serments secrets propres à toutes les histoires de Ruiz Zafôn.

     Les héros sont plein d'énergie, ont un sens profond de l'amitié et certains tombent amoureux pour la première fois. Devant le danger qui les menaces, ils font face avec courage. L'empathie fonctionne à merveille du côté du lecteur, et Zafon nous renvoie, avec malice, à nos rêves de gosses quand nous voulions partir à l’aventure. Mais c'est sans oublier que Zafon est un écrivain de tradition gothique et qu'il va nous happer dans un déluge d'aventures et de romantisme, auquel on ne peut résister. 

     


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  • Nick Carraway, un jeune célibataire, vient de s'installer à West Egg, où vivent les nouveaux riches de l'après-guerre. Parmi ceux-ci, un certain Jay Gatsby, voisin immédiat de Carraway, qu'un mystère entoure. Qui est-il ? D'où vient sa fortune ?
    A-t-il  vraiment tué un homme , comme on le dit ? Vient-il d'Oxford, comme il l'affirme lui-même ? Et surtout, pourquoi toutes ces fêtes offertes aux noctambules de New York ? Fêtes auxquelles seul Gatsby, restant toujours sobre, semble ne pas participer. Souvent, il a le regard perdu de l'autre côté de la baie, vers East Egg, où vivent les héritiers aux fortunes établies de longue date. Lointaine cousine de Carraway, Daisy, femme adorable et frivole, réside avec son mari dans l'une des plus belles demeures d'East Egg...

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    Gatsby le magnifique n'eut pas un grand succès aux Etats-Unis à sa sortie, mais il valut à Francis Scott Fitzgerald l'éloge illustres aînés : " Je l'ai lu trois fois. Et ce n'est pas le moins du monde sous le coup de l'éloge que vous me décernez que j'affirme que Gatsby m'a intéressé et passionné plus qu'aucun romans nouveaux, anglais ou américains, ne l'on fait depuis nombre d'années. " (T.S. Eliot)

     Gatsby est un roman dit de personnages. Autrement dit un roman qui ne déroule pas son histoire faites d'intrigues et de rebondissements mais s'attarde davantage sur les motivations, les rêves et le relations complexes entre les personnages.

    Un court roman au rythme très enlevé qui noie ses personnages dans une fête ininterrompue largement arrosée de champagne et qui prend souvent des allures de pièce de théâtre.

    Ce livre dénonce une face pas très reluisante du genre humain, l'homme profiteur, centré sur son nombril, qui n'hésite pas à profiter des autres et à s'en détourner des que le vent tourne, le genre d'homme qui gravite autour de Gatsby.

    Un roman dont la langueur et l'élégance font tout le charme. Le personnage de Gatsby ne peut que séduire tout lecteur qui se plonge dans cette société huppée et tellement désabusée. C'est le roman d'une époque et du vague à l'âme.

       


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  • De retour d'un voyage d'affaires extraplanétaire, Simon Kress découvre avec amusement que ses piranhas se sont entre-dévorés et que des deux créatures exotiques qui vivaient sur sa propriété, seule une subsiste. En quête de nouveau familiers pour alimenter ses jeux cruels, Simon va mettre la main sur une colonie de rois des sables, d'étranges insectes intelligents capables de bien des surprises...  

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    Six nouvelles qui nous rappelle que l'auteur du Trône de fer est aussi à l'aise avec les textes court de la science-fiction qu'avec l'immense saga de fantasy.

    " Par la croix et le dragon ", qui ouvre le recueil, en est tout simplement le chef d'oeuvre. Martin n'écrit que rarement des textes à forte problématique. Ici, Martin s'intéresse à la " raison " de la religion. Un inquisiteur se voit confronté à un hérétique qui a inventé une nouvelle religion réhabilitant Judas, mêlant allègrement des dragons aux Écritures. Les menteurs créent des religions et des croyances car elles sont un rempart contre le nihilisme vérité, les mensonges de la foi sont un précieux réconfort...

    "La dame des étoiles", récit de la descente aux enfers d'une femme contrainte à la prostitution dans un étrange astroport est également une belle réussite, ainsi que "La cité de pierre", relatant la vaine quête d'un équipage livré à lui-même sur une planète abandonnée. La nouvelle qui donne son nom au recueil est une des plus réussie.

    Ces nouvelles sont toutes des années 70, et ont une remarquable homogénéité de thèmes : les souterrains qu'on explore, les constructions mystérieuses, les manipulations génétiques et les mutations, les fêtes décadentes, les religions stupides et délirantes, la monstruosité cachée sous des airs avenants...

    Plusieurs de ces textes sont de vrais petits bijoux, ils sont à découvrir sans hésitation !   

     


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  • Apparu sous la forme d'une aventure de six pages dans Detective Comics n°27 en mai 1939, The Batman, héros de papier, est né d'une commande. Devant l'immense succès de Superman, le premier super héros, Harry Donenfield et Jack Liebowitz demandent au dessinateur Bob Kane de créer un nouveau super héros. Dans son atelier du Bronx, Kane dessine un "Batman" sous multiples influences. La première est un film muet de Roland West, The Bat (1926) dans lequel un criminel, déguisé en chauve-souris, terrorise les occupants d'une villa. La seconde est une paire d'aile inspirée de l'ornithoptère, une machine volante semblable à un planeur conçue par Léonard de Vinci.   

    Si, dès son origine, Batman se manifeste comme un héros pulp, Bill Finger, le scénariste, modifie très rapidement sa silhouette. Ses ailes sont remplacées par une cape festonnée, le rouge de son justaucorps devient gris, il porte des gants.

    Autres références, Batman est un détective qui analyse minutieusement chaque détail pour arriver à la vérité. Il est donc également inspiré du célèbre enquêteur britannique Sherlock Holmes, dont il partage l'esprit analytique et le caractère introverti et solitaire.

    Enfin, Batman a souvent été décrit comme le "Citizen Kane des comics" en raison de son esthétique avant-gardiste. Influencé par la photographie et les ambiances expressionniste du film d'Orson Welles, Bob Kane assimile Bruce Wayne à une réminiscence du fameux Charles Foster mis en scène par le réalisateur de Citizen Kane.

    Bob Kane et Batman

     Synthèse d'un certain nombre d'archétype de héros, il préfigure James Bond avec plus de dix ans d'avance. Il utilise des gadgets perfectionnés issus le plus souvent de son laboratoire souterrain, la Batcave. Il possède une Batmobile et deux engins volants le Batplane et le Batgyro. David Mazzucheli explique que l'origine de Batman " a toujours été fonction des circonstances : pas de meurtre, pas de Batman Ce point crucial a déjà été débattu, mais à ma connaissance jamais éliminé. Malgré les précédents historiques, je n'ai jamais été à l'aise avec l'idée de la vengeance comme un idéal héroïque. Un héros ne doit-il pas incarner davantage que ça ? ".

    Pour Franck Miller, Batman " est clairement un homme qui a une mission, mais celle-ci, n'est pasla vengeance personnelle. Il est plus grand que ça. Il veut que le monde soit un endroit meilleur, où jamais un jeune Bruce Wayne ne serait une victime. En un sens, il veut se rendre lui-même superflu ; Batman est un héros qui rêve de na pas avoir à exister ".

    A la différence de Superman, Batman ne posède aucun pouvoir ou accessoir suraturel. Il combat ses adversaire à l'aide de sa force, de son courage, de son intelligence et n'en acquiert que plus d'humanité. Dans sa quête de justice, il bénéficie de l'aide discrète du commissaire Gordon, un policier juste et intègre. Wayne a aussi un faire-valoir, l'orphelin Dick Grayson, qui endosse le costume de Robin et l'accompagne dans ses aventures.

    Batman fonctionne comme un mythe qui répond aux code de l'ère moderne. C'est un être humain auquel n'importe qui peut s'identifier, et qui défend des valeurs de justice qui résonnent avec nos aspirations. De Momotaro, héros du folklore japonais, à Moïse, la littérature mondiale raconte des histoires d'orphelins adoptés qui, découvrant leur spécificité une fois adulte, deviennent des héros. Batman fait partie de cet archétype populaire et répond en quelque sorte à nos peurs et à nos fantasmes les plus primitifs : ceux de la perte et de l'abandon.  

      


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