• Le narrateur de cette histoire est un homme du vingtième siècle qui possède une faculté étonnante ; lorsqu'il rêve, il revoit la vie de ses très lointains ancêtres, le héros de notre histoire.

    Chassé du nid par un mâle dominant, contraint à l'exil, tantôt chasseur, tantôt gibier, dormant au plus haut des arbres ou dans des failles rocheuses inaccessibles aux grands fauves, amoureux et découvrant l'amitié, l'exil, le froid et la loi du clan, le gamin du Paléolithique ignore les projet mais s'amuse pourtant. Un jour à la fois. Courir pour ne pas être massacré par Œil-Rouge ou les hommes du feu...

    Il peut ainsi nous raconter avec notre langage et nos acquis du vingtième siècle le quotidien de nos ancêtres qui ne possédaient pas encore de langage propre. Le héros est un jeune garçon plus tout à fait singe, mais pas encore entièrement un homme.  

     

    Nous allons à la rencontre de ces hommes via les rêves de notre héros et nous plonger dans ce monde impitoyable qu'est celui des premiers hommes. Nous allons assister à la naissance de l'invention du feu, des silex ainsi qu'à la domestication du cheval ou du chien. Des prémisses d'inventions commencent à surgir comme l'utilisation d'un récipient pour porter de l'eau ou la navigation à bord d'un tronc d'arbre pour échapper à ses poursuivants. 

    L'action ne se déroule pas à l'ère paléolithique, mais de nos jours... Le récit est formé par la succession des cauchemars d'un enfant actuel dont on ignore l'âge, le domicile, la nationalité. Il est dû à l'irruption de sa personnalité antérieure dans le rêve, par le biais de la mémoire raciale. En bon évolutionniste, London voyait dans l'instinct un "souvenir racial". Cet enfant narrateur, qui se considère comme "une monstruosité, un caprice de l'hérédité", n'est pas l'objet d'un phénomène de réincarnation. Il se souvient seulement d'images que ses ancêtres lui ont léguées de génération en génération, grâce à l'existence d'un "intermédiaire que Weissman désigne sous le nom de plasma germinatif chargé de conserver les souvenirs de toute l'évolution de la race."  

    Dans une correspondance avec Kempton-Wace, il écrira : " Ceux-ci sont nos ancêtres, et leur histoire est la nôtre. Aussi sûrement qu'un jour, en nous balançant aux branche des arbres, nous sommes descendus sur le sol pour y marcher dans la position verticale, aussi surement, à une époque plus reculée encore, nous nous sommes évadés de la mer en rampant, afin de nous risquer une première fois sur la terre ferme."

    Ce roman fut publié en 1907, quatre ans avant la guerre du feu dont il servit peut-être de modèle. Une histoire qui a fasciné Yves Coppens, paléontologue et préhistorien qui a préfacé une nouvelle édition de ce roman. Il dira :  " On ne peut s'empêcher de penser à ce que serait la richesse de son imagination aujourd'hui avec tout ce que nous connaissons désormais ".  

     

     


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  • Quand ils sont venus

     

    Il s'appelait Martin, et il était à allemand
    Il était à Dachau, c'est lui qui écrivait

     

    « Quand ils sont venus chercher les communistes,
    Je n’ai rien dit, je n’étais pas communiste.

    Lorsqu’ils ont enfermé les sociaux-démocrates,
    Je n’ai rien dit, je n’étais pas social-démocrate.

    Quand ils sont venus chercher les syndicalistes,
    Je n’ai rien dit, je n’étais pas syndicaliste.

    Lorsqu’ils sont venus chercher les juifs,
    Je n’ai rien dit, je n’étais pas juif.

    Lorsqu’ils sont venus me chercher,
    Personne n’a rien dit, il ne restait que moi. »


    Les années ont passé, le monde a bien changé,
    Les nazis sont partis, mais d’autres sont arrivés.
    D’autres forces en folie, qui veulent tout contrôler, 
    Au nom de la puissance ou bien de leur Déité.

    Ils viennent de Moscou, pour se battre en Ukraine, 
    Ils se regroupent en Chine et contrôlent Tienanmen.
    Ils sont au Kosovo, on massacre en Serbie,
    Bien sûr il y a l’Irak, Syrie et Somalie.

    Beaucoup ne voulaient pas, que l’on aille au Mali,
    Et répétaient sans cesse, laissons faire la Russie.
    Oublions les Chinois et la Yougoslavie, 
    A chacun ses problèmes, à chacun son pays.

    Nous n’avons rien à faire en Irak et Syrie,
    Pourquoi aider les Kurdes, tout est si loin d’ici.
    Qu’importe le Nigéria et les filles Kidnappées,
    Vaut mieux rester chez soi, et ne pas s’en mêler.

    Quand ils ont massacré, les femmes et les enfants,
    On regardait ailleurs, on n’avait pas le temps.
    Quand les bateaux coulaient, fuyant le Moyen-Orient,
    On a maudit ensemble, cette vague d’émigrants.

    Quand ils viendront pour moi, est-ce que tu seras là?
    Quand ils viendront pour toi, est-ce que moi, j’oserais?
    Quand ils viendront pour nous, restera t’il quelqu’un ?
    Et s’ils viennent pour nos gosses, est-ce qu’il sera trop tard?

    Pascal Desbage


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    Les amateurs d'opéra sont réunis à la Fenice ou ce soir-là, Wellauer,  le célébrissime chef d'orchestre allemand, dirige La Traviata. La sonnerie annonçant la fin de l'entracte retentit, les spectateurs regagnent leur place, les musiciens s'installent, tout le monde attend le retour du maestro. Les minutes passent, le silence devient pesant, Wellauer n'est toujours pas là... il git dans sa loge, mort. Le commissaire Guido Brunetti, aussitôt dépêché sur les lieux, conclut rapidement à un empoisonnement au cyanure. Le très respecté musicien avait-il des ennemis ? Dans les coulisses de l'opéra, Guido Brunetti découvre l'envers du décor.Donna Leon nous fait donc pénétrer dans le monde de l’opéra, celui des musiciens et des cantatrices quelques peu capricieuses et susceptibles, mais aussi nous initie à la vie vénitienne : les ruelles, les vaporetto, les palais fabuleux mais quelques peu délabrés, les cafés, les canaux. L’auteur nous montre une Venise vivante telle que les Italiens la vivent, loin du cliché romantique de la ville des amoureux.

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    En fait, Léon décrit le petit monde de l’Opéra comme un monde de cynisme caché derrière la grande musique et les beaux costumes. La personnalité du commissaire est très intéressante. Ses rapports avec sa hiérarchie, son regard désabusé sur le monde et ses relations attendrissantes avec sa famille lui donne un charme particulier.

     

    Une énigmes policière conventionnelle avec une enquête qui permet de suivre le cheminement du policier Guido Brunetti pour résoudre une énigme qui nous transportera dans le monde de la musique au milieu d'artistes talentueux mais pour certains avec des secrets ancrés au plus profond de leur être.

     

    Ce petit roman fait un bien fou, une évasion au pays de la musique et de l'amour avec un décors de rêve. On sent que l'auteur aime Venise et il nous fait partager cette passion pour cette ville mythique et extraordinairement belle.
    La Fenice, cet opéra qui est avec la scala de Milan et le théâtre San Carlo de Naples l'un des temples les plus prestigieux de l'opéra italien est bien entendu le centre d'une attention toute particulière. Les artistes ne sont pas oubliés ainsi et les airs, les vocalises, les répétitions résonnent à nos oreilles mélomanes tout au long de cette enquête.  
    Les personnages sont attachant même torturés par des démons dont ils ont du mal à se défaire.

    Je ne connaissais pas. Une belle découverte que j'invite à faire.
    Bonne lecture  

     


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  • Issac Asimov - Fondation

    En l'an 12065 la barbarie menace l'empire et ses 25 millions de planètes. Trantor, la planète-capitale, est devenue le symbole du pourrissement qui ravage inexorablement l'Empire. 

    Un psychohistorien, Hari Deldon, prévoit son effondrement imminent grâce à une science fondée sur l'étude des mathématiques des faits historiques. Grâce à elle, Seldon prévoit l'effondrement de l'Empire d'ici cinq siècles, suivit d'une ère de ténèbres de trente milles ans. Réduire cette période à mille ans est peut-être possible, à condition de mener à terme son projet : la Fondation, chargée de rassembler toutes les connaissances humaine. Les Encyclopédistes découvrent avec étonnement, à la mort du psychohistorien, que son dessein n'était pas de préserver la connaissance mais bien de changer l'histoire ! 

    La société qui s'est constituée sur Terminus va devoir faire face aux différentes crises prévues par Seldon, celle-ci étant programmée de manière à ce qu'une seule solution soit à chaque fois possible pour la Fondation...

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    Issac Asimov - Fondation

    Ce premier volume ouvre le cycle de Fondation, qui a pour thème le déclin et la chute d'un Empire galactique dans un avenir très lointain. 

    Chacune des cinq nouvelles raconte les changements envisagés par la psychohistoire, dont le rôle est de prévoir et d'infléchir l'évolution de l'humanité pendant une période historique précise. Ces changements sont apportés par les seules actions humaines d'un groupe ou même d'un homme seul.

    Avec Fondation, on assiste à l'une des premières visions cohérentes du futur, où l'accent n'est plus mis sur l’aventure mais sur le raisonnement.

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    Issac Asimov - Fondation

    Lorsque parait, en mai 1942 Fondation, Issac Asimov n'a nullement conscience qu'il entame une série de récits qui va former un tout avec l"ensemble de ses romans de science-fiction. A travers ces romans, il va dépeindre une vaste fresque : celle de l'histoire du future.

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    Le public ne s'y est pas trompé, le cycle des Fondations figures parmi les meilleures ventes. Les écrivains de sciences-fiction onr également consacré le succès d'Asimov en se servant du cadre de son Empire pour plusieurs de leurs œuvres.

    Ce livre est tout simplement un monument. Une vision novatrice au sein de la science-fiction, pour son époque comme pour la nôtre. Des textes courts, presque des nouvelles écrite avec une intelligence rare. Une oeuvre phare de " L'âge d'or de la science-fiction " qui a obtenu le très prestigieux prix Hugo de la plus grande série de science-fiction/fantasy de tous les temps.

    Ce roman est d'une écriture simple et géniale tout à la fois. 

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    Issac Asimov - Fondation

    Éminent scientifique, Issac Asimov a publié près de 200 volumes. Il n'est pas seulement connu pour ses romans de science-fiction mais aussi pour ses nombreux ouvrages de vulgarisation scientifique.


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    Aventures du Baron de Münchhausen

    A la fin du XVIIIème siècle, le Baron de Münchhausen, menteur invétéré, est envoyé en mission à la cour de l’impératrice Catherine de Russie. A la suite d’imbroglios, le Baron va se retrouver en prison en Turquie. Il s’évade et atterrit à Venise, en plein carnaval. Recherché, il s’enfuit à bord d’une montgolfière en partance vers la Lune… Deux cents ans plus tard, le Baron de Münchhausen va raconter ses aventures les plus originales et les plus farfelues.

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    Aventures du Baron de Münchhausen - Gottfried Bürger

    Karl Friedrich Hiéronymus, baron de Münchhausen, a bel et bien existé (1720-1797). Officier allemand à la solde des Russes, il combattit les Turcs en 1740. Certainement nostalgique de ses exploits, il s’amusa à les raconter avec force dithyrambes à ses amis.

    Un premier écrivain Rudolph Erich Raspe  recueilli puis ordonne tous ces récits publiés en anglais en 1785. C’est ensuite à l’écrivain allemand Gottfried Bürger qu’on doit, plus qu’une traduction, un remaniement de ces histoires. Elles paraissent en 1786. Il en donne une version truculente et poétique avec une dimension littéraire de son héros que la postérité n'a jamais démentie. 

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    Aventures du Baron de Münchhausen - Gottfried Bürger

    Le Baron de Münchhausen était une sorte de Tartarin de Tarascon d'outre-Rhin devenu célèbre dans le monde entier, comme l'un des plus grands menteur et affabulateurs de l'histoire.

     

    Cet ouvrage est une pure merveille tant il permet au lecteur de s'évader et de rire tout au long de sa lecture. Les aventures du Baron sont toutes plus merveilleuses les unes que les autres, s'enchainant à un rythme fou comme s'il passait sa vie à ne voir que des miracles. 

    Aventures du Baron de Münchhausen - Gottfried Bürger

    Non content de nous raconter une aventures merveilleuse à la chasse ou en mer ou dans les batailles, il les alignent les unes à la suite des autres, à une vitesse telle que s'en devient hilarant, d'autant plus que les " histoires " sont bien souvent grotesques. C'est le propre de l'humour
    " tellement gros qu'il en devient drôle ".
     

    Un classique de la littérature qui ne risque pas de vous ennuyer qu'il faut découvrir de toute urgence. 

     

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    Notons au passage que la pathologie psychiatrique qui porte son nom reflète cette ambivalence de la maladie qui se débat entre mensonge et vérité. Si les symptômes sont simulés ou provoqués, les conséquences quand à elles peuvent être réellement dramatiques pour les personnes concernées. 

     


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