• Tchécoslovaquie

    1. Jaroslav Hašek - Le Brave Soldat Chvéïk

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  • Jaroslav Hašek - Le Brave Soldat Chvéïk

     

    Le 28 juin 1914, jour de l’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand à Sarajevo. Chveïk, marchand (trafiquant, receleur…) de chiens de son état, commente avec enthousiasme et naïveté l’événement de la journée devant un officier de police déguisé qui ne tarde pas à l’arrêter pour « haute trahison ».
    S’ensuit pour Chveïk une série de rencontres, emprisonnements et interrogatoires au cours desquels il ridiculise militaires et bureaucrates par son imbécillité à l’enthousiasme désarmant. Ainsi, face à un officier de police inflexible qui l’interroge avec insistance pour lui faire avouer des crimes politiques, il déclare avec naïveté « Si vous le désirez, honoré m’sieur, j’avouerai tout, parce que moi, ça ne peut pas me faire du tort. » et il se vante ensuite avec nonchalance devant ses camarades de prison « Je viens de reconnaître qu’il se peut que j’aie assassiné l’archiduc Ferdinand. ». Au cours de ses pérégrinations, Chveïk sera enrôlé dans l’armée, où il fera la connaissance de l’aumônier militaire Otto Katz, un prêtre ivrogne et débauché avec lequel il partagera quelques joyeuses beuveries et célébrera une messe de camp approximative pour les soldats en partance pour le champ de bataille. Echangé en remboursement d’une dette de jeu, Chveïk poursuivra son chemin comme aide de camp d’un lieutenant amateur de belles femmes auquel il vendra un chien volé à un haut gradé. La supercherie dévoilée, il sera expédié sur le champ de bataille en compagnie du malheureux lieutenant, ouvrant ainsi une nouvelle page d’aventures.

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    Jaroslav Hašek - Le Brave Soldat Chvéïk

    L'oeuvre relate sur le mode de l'absurde et du grotesque les pérégrinations de Josef Chvéïk, brave Tchèque de Prague vivant à l'époque de la Grande Guerre, sous la domination austro-hongroise. Chvéïk s'affirme à lui tout seul, comme le symbole de l'absurdité de la Première Guerre mondiale, et peut-être de toutes les guerres en général.

     « Je vous déclare avec obéissance que j’ai été reconnu par les médecins militaires comme étant un crétin notoire. » 

     Chef-d'œuvre mondialement connu. Cette satire féroce et impitoyable de l'absurdité de la guerre constitue le sommet et l'aboutissement de la carrière littéraire de l'auteur.

    Le grotesque et la satire naît certainement du décalage entre le comportement du bonhomme et la situation à laquelle il est confronté. La bêtise de Chvéïk en fait surtout un succulent pince sans rire.

    Jaroslav Hašek - Le Brave Soldat Chvéïk

     

    • Dans cette épopée cruelle et dérisoire de l'absurde, Il faut apprécier le grotesque et le persiflage du brave soldat Chveïk, son optimiste, sa bonne volonté, son imbécillité souriante, ce n'est qu'un idiot réformé pour idiotie qui s'obstine à servir l'armée autrichienne. 
      Pour comprendre Le brave soldat Chveïk, le lecteur aujourd’hui doit se rappeler que l’Autriche-Hongrie reposait alors sur trois piliers : l’armée, la bureaucratie et l’église. Tous les trois sont ici également ridiculisés à travers les caricatures des policiers et militaires qui croisent le chemin de Chveïk et bien sûr de la figure haute en couleurs du Feldkurat.

    La particularité de Chveïk est que son arme révolutionnaire n’est pas l’insolence, mais au contraire une obéissance imbécile et zélée qu’il manifeste à travers l’emploi répété de la formule traditionnelle de l’armée austro-hongroise : « Je vous déclare avec obéissance, mon lieutenant, … » (avant de débiter les pires âneries).

    Pourtant, au-delà de son contexte historique, l’œuvre acquiert une portée universelle par sa capacité à faire voler en éclats le militarisme et les idéologies politiques les plus aliénantes. Chveïk est certes un héros profondément tchèque, mais le rire libérateur qu’il suscite, lui, est de toutes les époques et de tous les pays. 

     


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  • Arnould Galopin - Le bacille

    Martial Procas, brillant scientifique comblé de talent et d’amour découvre le revers infernal de notre civilisation policée quand une de ses expériences le condamne à la difformité et la différence. Ce savant promis à la plus brillante carrière universitaire se voit du jour au lendemain déchu au rang de bête traquée par la suspicion et la vindicte collective. Victime d’une crise aiguë de cyanose qui le transforme en homme à la peau bleue, Procas survit en « éternel asphyxié », en monstre reclus, dans la banlieue de Montrouge, où il n’inspire que dégoût aux gens qui viennent à croiser son chemin et aux rares commerçants qui consentent encore à le servir. Jusqu’au jour où des enfants sont victimes d’un satyre. Les soupçons se portent alors comme naturellement sur l’homme différent, qui a tôt fait de se voir affublé du sobriquet « L’Horreur » et cristallise les peurs irrationnelles, les fantasmes sordides de tout un quartier. Aux regards en dessous succèdent les brimades, les insultes, les accusations puis les voies de fait… Quand la méchanceté des siens le prive de sa seule compagnie, un malheureux cabot qu’il a recueilli, l’ancien professeur en Sorbonne se met à mûrir sa vengeance au fond de son laboratoire, bien décidé à faire surgir l’horreur du cadavre de son pauvre Mami et de ses éprouvettes.

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    Le bacille est un texte aussi sombre qu’étrange paru en 1928.
    Arnould Galopin nous fait vivre avec beaucoup d'humanité le calvaire de cet homme qui ne trouve la paix nulle part. . Partout où il va, ce ne sont que golibets et moqueries.

    Le savant fou est un thème récurrent de la littérature. Arnould Galopin nous en propose ici une variante fascinante avec Marcial Procas. En digne représentant de la littérature populaire, Arnould Galopin sait jouer avec les sentiments de ses lecteurs. La psychologie des personnages est savamment travaillée. Martial Pocras est aussi attachant que le fils du boucher est bêtement méchant. Au travers de cette histoire très accessible au grand public, Arnould Galopin met cyniquement l'accent sur nos comportements moutonniers et il questionne sur la notion de la psychologie des foules.

    Le bacille s'inscrit avec subtilité dans une démarche à la fois distrayante et instructive. C'est un roman trop longtemps oublié et qui tient en haleine jusqu'à son dénouement.

     


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  • Camille Flammarion - La fin du monde

    Au 25e siècle l’'humanité devra faire face à un danger sans précédent. Une comète, bien plus grande que la Terre, risque d’'entrer en collision avec notre chère petite planète bleue. La fin de l’'humanité est inévitable ; mais a-t-elle été un jour évitable. L'’homme ne vivra pas éternellement de toute façon. Tout ceci entraînera un large débat sur la fin du monde : quelles conséquences aura cette comète et si la catastrophe est évitée, qu'’est-ce qui attend l’'humanité. Même les astronomes de la ville équatoriale de Mars préviennent les Terriens du danger imminent en envoyant un message sous forme d'’image.

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    La fin du monde est l’un des thèmes majeurs de la science fiction.

    Camille Flammarion, astronome et vulgarisateur scientifique, évoque dans La Fin du monde d’un moyen de détruire la Terre qui connaît une fortune jamais démentie : une immense comète risque d’entrer en collision avec notre planète. La Fin du monde a des aspects apocalytptiques mais c’est aussi une anticipation car l’action se situe au XXVe siècle puis dans dix millions d’années. Flammarion décrit une société apaisée et guidée par la science mais il ne s’agit pas d’une pure utopie, on y trouve aussi la critique d’un monde devenu entièrement marchand, où même la presse est au service de l’argent avant de connaître l’apogée grâce à la science.

    Sous couvert de fiction, Camille Flammarion fait œuvre de vulgarisateur scientifique. Les discussions que mènent les plus doctes hommes au sujet de la comète est l’occasion de parler la mécanique céleste, la composition des comètes et l’histoire de leurs rencontres avec la Terre. Une évidence s'impose : « les mondes ne meurent pas d’accidents mais de vieillesse. » ce qui repousse à des millions d’années la fin de la Terre. L’auteur présente ensuite les débats théologiques qui naissent et la fin du monde à travers les âges.

    Pourtant la Terre n’est pas détruite et la seconde partie nous emmène loin dans l’avenir après le passage de la comète. L’aspect romanesque est plus marqué et ce sont dix millions d’années d’histoire de la terre que nous conte Camille Flammarion.

    Cet ouvrage est à la frontière du roman, de l'essai philosophique, et du documentaire scientifiquo-historique.


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  • Alexandra David Neel - La Puissance du néant

    Munpa, disciple et serviteur d'un saint ermite, trouve son maître assassiné. Tout à son chagrin et à sa juste colère, l'inconscient se lance sur les pas du meurtrier... sans savoir où chercher. Son enquête aux mille rebondissements le conduira du Tibet en Chine, de la prison au monastère, de la bastonnade au lit d'une aubergiste. Munpa subira bien des déceptions mais la sagesse est peut-être au bout du voyage.
    Un roman policier tibétain. Un détective inattendu, pétri de superstition et de logique, de naïveté et de roublardise, d'irrationalité et de sens pratique. De multiples coups de théâtre que n'aurait pas désavoués Agatha Christie. Mais aussi un livre tout empreint de philosophie orientale et plus précisément tibétaine, riche d'enseignement pour un esprit curieux.

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    Personnage unique et indépendant à l'étrange destin, ne se modelant sur personne et ne s'identifiant qu'à lui-même, Alexandra David-Néel est un être en recherche. Invitée de l'Histoire, elle agit, comme elle le dit, «en éclaireur», établissant le lien entre un monde qui se meurt et un autre qui va naître : la pensée bouddhique en Occident.

    La puissance du néant se lit comme un roman policier tout en portant lui aussi un enseignement d'ordre spirituel.
    Yongden laisse le soin au lecteur d'en découvrir le sens.

    Légendes, superstition, imagination d'êtres frustres... Lobzang ou Munpa n'imaginent pas le monde sans les puissances occultes, les démons, qui pèsent sur les esprits des hommes. Parfois leurs actions sont bénéfiques, lorsqu'ils sont guidés par un gourou. D'autres fois, les démons ne cherchent qu'à dévier l'honnête croyant de la voie autorisée. Tout se complique pour Munpa quand il croise les religieux chinois : ont-ils le pouvoir de le tromper, de l'égarer dans sa quête ?

    La réalité se mêle à la légende pour Munpa. Que lui arrive-t-il ? Son errance n'est-elle pas celle des morts ? Ne s'est-il pas vu dans une fresque d'un monastère chinois, à Landou ? Que de questions existentielles pour un pauvre montagnard !


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