• Ovide - L'Art d'aimer*

    L'art d'aimer est un poème didactique en trois livre sur les moyens de plaire. Au livre I, le poète traite du problème des lieux de rencontre et des façons de plaire. Ainsi, indique-t-il au lecteur que c'est dans les lieux publics, les dîners en ville et au spectacle qu'il a le plus de chances de faire des rencontres intéressantes. Le professeur de galanterie donne ensuite toutes sortes de prescriptions sur l'usage des billets doux, des complicités utiles, sur la façon de s'habiller, les propos à tenir (compliments et promesses).
    Le livre II énumère les moyens qui permettront aux hommes de s'attacher leurs conquêtes. Ovide recommande les cadeaux ainsi que des moyens plus psychologiques comme être en admiration perpétuelle, donner des preuves de dévouement, louer même les défauts de la femme aimée, s'arranger pour que les infidélités demeurent ignorées, mais dans certains cas,éveiller la jalousie. 
    Le livre III, à la différence des deux premiers, s'adresse aux femmes, qui séduiront les hommes par les parures du corps et de l'esprit. 

    L'art d'aimer, où Ovide place les deux sexes sur un pied d'égalité avec le même droit au plaisir, à la culture et à la liberté, fit du bruit en son temps et demeure aujourd'hui un livre plein de charme et d'humour.  

    Extrait

    " Ne va pas surtout reprocher à une femme ses défauts : combien d'amants se sont bien trouvés d'avoir dissimulé ! 
    La couleur de son teint ne fut jamais chez Andromède, critiquée par celui, qui à chaque pied, avait des ailes mobiles. On s'accordait à trouver Andromaque d'une taille démesurée : un seul homme la jugeait de taille moyenne, Hector. Ce que tu as du mal à supporter, il faut t'y accoutumer ; tu le supporteras facilement ; l'habitude atténue bien des choses, tandis que l'amour naissant remarque tout. Cette branche, nouvellement greffée sous la verte écorce, va prendre ; elle est encore délicate ; que la plus légère brise la secoue, elle tombera. 
    La fuite des jours suffit à supprimer toutes les tares physiques, et ce qui était une défectuosité cesse d'être avec le temps. 
    Lorsqu'elles n'en ont pas l'habitude, les narines ne peuvent supporter le cuir du taureau ; avec le temps elles sont domptées et ne s'aperçoivent plus de l'odeur.

    Des mots peuvent pallier les défauts : on appellera brune celle qui a le sang plus noir que la poix d'Illyrie. Louche-t-elle ? Elle est semblable à Vénus. A-t-elle les yeux jaunes ? A Minerve. Elle sera svelte, celle à qui sa maigreur laisse à peine un souffle de vie. Appelons agiles les petites, et bien prises les énormes. Bref, déguisons le défaut sous la qualité qui en est la plus voisine. "

     

     

     


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