• Johann Wolfgang von Goethe - Faust*

    Johann Wolfgang von Goethe - Faust

    Le vieux docteur Faust a usé sa vie aux savantes recherches des secrets de la nature ; pourtant, son existence le désespère. Un ange du mal, Méphistophélès, lui achète son âme, contre quoi il lui rend le goût de vivre. Faust signe le pacte et, rajeuni, courtise Marguerite. Mais Méphisto manigance la mort de la mère et du frère de celle-ci, qui mourront de la main même de Faust. Marguerite, emprisonnée pour infanticide, refuse l'aide diabolique de Méphisto et expire sur le gibet au désespoir de son amant...

    Ailleurs et plus tard, Faust s'éveille, régénéré ; Méphisto est toujours à ses côtés. Il s'éprend de la vision d'Hélène de Troie. Transporté avec Méphisto dans la Grèce mythique, Faust, dont la quête est redevenue plus spirituelle, épouse la beauté antique sous les traits d'Hélène. De cette union naît un fils, qui se tue en reproduisant la tentative d'Icare. Faust, vieux et aveugle, s'est engagé à la construction d'une cité idéale pour laquelle il jouit enfin de pouvoirs suffisants . Il succombe à l'instant de joie que lui procure le bruit des travaux ; mais c'était Méphisto qui creusait sa tombe. Toutefois, par la perfection de son oeuvre grandiose, Faust a obtenu son salut ; Méphisto est vaincu.

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    Les divers Faust littéraires s'inspirent d'un personnage historique, nommé Georg Faustus, ayant existé entre 1480 et 1540. Après Marlowe en 1604, Goethe redonna une ampleur qui le transforme en mythe à cet adepte de la science des mages. La magie était soupçonnée d'entretenir des rapports avec les forces diaboliques, dont on se demandait si elles était partie intégrante de la matière dès la Création. L'univers médiéval suscite une vision assez romantique de ce problème comme celui du salut.   

    C'est pourquoi Goethe transporte son Faust dans la Grèce antique, où il devient l'architecte d'une cité idéale après avoir épousé Hélène dont on se souvient qu'elle est à l'origine de la destruction de Troie. Leur fils, à l'instar d'Icare, fils de l'architecte Dédale, meurt en tentant un vol trop audacieux. La cité ne verra pas le jour car c'est la fin de Faust, qui s'est aliéné les puissances diaboliques, mais celui-ci sera tout de même sauvé car " celui qui s'efforce toujours et cherche dans la peine " peut toujours être sauvé.

    "Faust" : ce simple mot, cette syllabe robuste et trapue comme le poing qu'elle désigne couramment, est un signe aussi fort, dans l'histoire culturelle des pays allemands, que lorsqu'on dit Don Quichotte en terre espagnole ou Dante en Italie... Le personnage du docteur Faust existait avant Goethe et il a connu après lui encore d'innombrables avatars... Parmi les œuvres de tous genres qu'a produites Goethe au cours de sa longue carrière, Faust est à coup sur à la fois la plus savante et la plus populaire. 

    Faust n'est qu'un rêveur et un pédant, qui n'a point compris l'essence de l'univers ; son développement est celui d'un infirme, et on ne saurait qu'applaudir lorsque que Goethe lui fait faire son apprentissage du monde. Mais il vaudrait mieux qu'il apprenne ce qu'il y a à apprendre, et ce à la première et si belle occasion, l'amour de Marguerite. Hélas, comme le poète est heureux de pouvoir le tirer des profondeurs de cet amour pour lui faire un beau matin oublier purement et simplement toute cette histoire, et pour qu'il déroule devant son pouvoir de contemplation objective, avec le maximum de plaisir, ce que l'on appelle l'univers, le monde, l'art antique, le monde pratique et industriel (Lettre à Mathilde - 1858)

     

     


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