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    Arthur Machen - Le grand dieu Pan

     Le Dr Raymond, savant ingénieux et obstiné, décide, après des années de recherche, d'opérer une intervention sur sa pupille, Mary, et, par une légère incision à un point précis du cerveau, de lui permettre une vision dévoilée du monde, de le percevoir sous sa vraie nature, par-delà le masque du matérialisme moderne. Sous l'œil d'un ami témoin de l’opération, Clarke, la jeune femme à son réveil sombrera dans une totale folie. « Elle est idiote irrémédiablement. Mais c’était inévitable et, après tout, elle a vu le Grand Pan ».

    Le temps passe et apparaît dans le roman une jeune fille nommée Hélène Vaughan. De fillette à femme, elle répand autour d'elle mystères et morts. Qui est-elle vraiment ? Belle et pourtant dérangeante, elle semble être le point commun qui lie d'étranges événements comme le suicide de plusieurs lords, retrouvés chez eux les traits congestionnés par l’horreur… Quel est le lien entre cette créature évanescente, disparaissant et resurgissant au gré des circonstances, et la pauvre Mary, qui perdit la raison pour en avoir trop vu ?

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    Arthur Machen - Le grand dieu Pan

    Imprégné de mythologie gréco-romaine, d'occultisme, de diabolisme et de théories ésotériques, ce court roman apparaît pourtant avant tout comme une création rigoureusement originale, d'une poésie sombre et prenante.

    Le récit est court et efficace. On y retrouve une atmosphère délicieusement "lovecraftienne" dans un Londres brumeux qui pourrait être celui de Sherlock Holmes ou de Jack l'Eventreur. Une longue nouvelle fantastique sur la peur d'une chose étrange et très ancienne, un mal indicible aussi vieux que l'univers : le grand Dieu Pan.

    Arthur Machen - Le grand dieu Pan

    Ce roman mêle idées modernes de l'époque et sciences parallèles par le biais d’un récit fantastique, gardant un œil fasciné sur les techniques et faits occultes. Usant par là d’un personnage mythologique, Arthur Machen dresse une atmosphère étrange, captivante.

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    Arthur Machen - Le grand dieu Pan

     

     


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    Thomas de Quincey

    Le Roman noir anglais avait déjà plus d'un demi-siècle quand De Quincey s'avisa d'y ajouter l'Essai noir. Il imagina de considérer le meurtre sous un angle esthétique, inventant une société d'amateurs qui appréciaient la qualité esthétique des assassinats commis depuis Caïn jusqu'à Burke et Hare, qui attiraient les vagabonds chez eux pour les étouffer sous des oreillers et les vendre comme sujets anatomiques ; et jusqu'à Williams qui, tout dernièrement, avait terrifié Londres en anéantissant deux familles entières. Cette récapitulation meurtrière s'effectuait selon des variations drolatiques, sur un mode ironique et léger.

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    Considéré comme un chef-d'oeuvre d'humour noir, cet essais publié en 1827 reste néanmoins une oeuvre a part et pas toujours facile à lire destinée à des lecteurs confirmés. La fin avec la description des crimes de Williams par le menu détail est particulièrement savoureuse ( si l'on peut dire ).  

    En effet, si le lecteur sourit et rit même de bon cœur durant les deux premiers textes du recueil, la chose devient impossible dès qu'il entame le " Post-scriptum" - la partie la plus longue du récit. Il se penche dès lors sur le cas de John Williams, assassin, en 1812, des membres de deux paisibles familles londoniennes.

     Peu à peu nous passons de l'idée abstraite du meurtre à la matérialisation de ce fantasme dans une réalité encore présente pour les lecteurs de l'époque et malheureusement quasi quotidienne pour nous.

    Thomas de Quincey nous parle d'assassins qui ont fait l'histoire tel par le Caïn de la Bible et poursuit avec quelques "meurtres d'état" comme ceux de Henri III et Henri IV en France et celui du duc de Buckingham en Grande-Bratagne sans oublier quelques philosophes qui manquèrent d'êtres assassinés. Descartes et Spinoza sont du nombre, en terminant par une réunion d'amateur de crimes. 

    Revenons à ce fameux post-scriptum. Il use d'un tout autre ton : grave, réfléchi, il accumule les détails sur ce qui fut l'affaire Marr- Williamson, reconstitue, avec une précision qui eût fait les gestes de l'assassin au milieu des carnages qu'il provoque, et surtout, il s'interroge sur les raisons de ses actes.

    Au début, il nous laisse croire que William tuait uniquement pour l'argent et ne voulait laisser aucun témoin. Mais cela est loin de représenter la triste réalité.

    C'est la deuxième affaire qui attire notre attention. Avec une puissance d'évocation qui nous transporte sur la scène du crime en tant que témoin, nous montre que après avoir abattu Mr et Mrs Williamson ainsi que leur malheureuse servante, le tueur n'a aucune raison d'égorger la petite fille qui dort, deux étages plus haut, dans sa chambre : la petite fille ignore complètement ce qui s'est passé au rez-de-chaussée tout comme elle ignore qu'il vient de rentrer dans sa chambre dans le but de la tuer à son tour. Et pourtant, au lieu de se retirer, William s'avance et reprend sa lame de rasoir... Il faudra l'intervention quasi miraculeuse des voisins alertés par un jeune domestique qui avait réussi à s'enfuir, pour que l'enfant échappe à la mort.

    C'est à cet instant que nous découvrons chez Thomas de Quincey, la réelle profondeur de sa réflexion sur l'instinct de tuer... 

    L'idée de traiter l'assassinat comme un objet esthétique peut sembler macabre mais le talent de l'auteur nous laisse sans voix.

    Cette troisième partie est excellente. De Quincey l'a rajouté en 1854 en pensant qu'il n'avait pas assez détaillé le meurtre dans la partie
    " Conférence ". Nous avons droit à tous les détails, comme si nous y étions. 

     

     Thomas de Quincey

     


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    Richard Matheson - La Maison des damnés

    Passer une semaine dans une maison réputée hantée depuis trente ans : telle est la mission confiée au Dr Barrett et à une équipe de spirites par un milliardaire mourant, qui veut savoir si son âme lui survivra. Mission que le parapsychologue s'empresse d'accepter, espérant bien ainsi triompher des « maléfices » et vérifier ses théories scientifiques sur l'existence d'une vie après la mort.
    Arrivés sur place, les investigateurs se rendent vite compte que le lieu est à la hauteur de sa réputation : résonnant des crimes et des orgies qu'elle a accueillis par le passé, la maison Belasco semble les attendre.
    Prête à posséder les audacieux qui oseront pénétrer en son sein...

      

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    Richard Matheson


    Un des meilleurs livres sinon le meilleur sur la " maison hantée" par excellence. Richard Matheson nous emmène dans cette maison pas comme les autres et nous fait vivre une aventure plus que térrifiante. La maison prend possession des personnages et du lecteur qui ne se détache plus de ce livre. On est tellement captivé par l'intrigue que les pages défilent sans sans rendre compte.

    En effet, on se retrouve dans une demeure pour le moins terrifiante de par son passé mais surtout de par les faits étranges qui s'y sont produit et qui ont conduit à la mort ceux qui s'y sont aventuré.

    Richard Matheson

     Richard Matheson ne nous lache plus et s'amuse à nous faire croire à des choses et réussi même le tour de force de nous faire  douter des évènements qui se produise pourtant sous nos yeux au fil des pages.

     L'histoire de la maison hantée a suscité de nombreuses adaptations littéraires et cinématographiques mais ce roman de Matheson, ouvent imité, n'a jamais été égalé.

    Entrez dans cette " maison des damnée " et vous n'en sortirez pas indemne.

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    Richard Matheson

     

     


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