• Le cadavre d’un inconnu est retrouvé au matin dans un petit immeuble paisible de la non moins tranquille rue Marlot, dans le quartier du Marais. C’est la consternation dans cette petite communauté. Qui est l’inconnu ? Comment a-t-il pu pénétrer dans l’immeuble? Pourquoi et comment a-t-il été tué ? L’habile William Dow dénouera l’énigme de ce roman aux personnages troubles...

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    Le N°13 de la rue Marlot est le premier volet de Mémoires d'un détective, l'histoire de William Dow, légiste-limier, probablement le premier détective scientifique de la littérature. Nous le retrouvons dans " La femme de cire " et " Le cas du docteur Plemen "

    Un court roman policier écrit par le grand-père de Sacha Guitry


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  • En 1767, Côme, douze ans, ayant refusé de manger des escargots à la table familiale, s'installe dans les arbres. Le Baron, son père, l'Abbé Fauchelafleur, son précepteur et bien d'autres tentent de l'en faire descendre. En vain... Au fil des ans, cet excentrique, nullement misanthrope, se forge un mode de vie fort acceptable. Il attire la sympathie des villageois en leur signalant les feux de forêts et les loups, se livre à des lectures encyclopédiques, écrit un projet de constitution, poursuit une aventure galante avec une amie d'enfance, assiste à l'enlèvement de son oncle, reçoit la visite de Napoléon...

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    C'est le livre qui donne à Calvino, jusqu'alors auteur de nouvelles néo-réalistes le goût du roman. Les années 1950 lui inspire cette fable ou ce conte philosophique burlesque, qui masque une réflexion sur la participation de l'homme à l'histoire et sur la place de l'intellectuel dans  la société.

    Au fil des années suivrons-nous l'existence imaginaire et poétique de ce doux excentrique, peuplée de rencontres et de péripéties extravagantes, toujours perchée entre rêve et réalité. 

    On voit dans ce livre une critique de la société. Le Baron n'a pas son pareil pour pointer ça et là les dysfonctionnement de la société. Le Baron prend de la hauteur et invente une société nouvelle avec ses propres règles.

    Italo Calvino - Le Baron perché

    L'écrivain met dans ce court chef-d'oeuvre ses nostalgies, ses doutes et quelques-unes de ses certitudes, a savoir " qu'être vraiment avec les autres consiste à imposer obstinément aux autres et à soi-même cette solitude de chaque heure qui est la vocation du poète, de l'explorateur, du révolutionnaire. "

     N'y-a-t-il pas quelque chose de Don Quichotte et de Robinso dans ce héros, cet enfant qui se révolte contre l'autorité paternelle, se réfugie dans les arbres et décide un jour de ne plus jamais en redescendre ? 

    Philosophe, amoureux de la nature, amoureux tout court, il reste en prise avec l'histoire de son pays, l'histoire du monde même.

    L'allégorie de l'observateur à la fois détaché des hommes et mêlé à leurs problèmes et à leurs espoirs est évidente et permet à Calvino une subtile méditation sur les déceptions qu'inflige l'histoire à un esprit existant. 

    Cette situation toute particulière permet également à Italo Calvino d'employer à fond les inépuisables réserves de son humour. 

    Un livre magnifique servi par une écriture sublime propre à Italo Calvino. Son écriture est reconnaissable entre toutes. Elle est unique, sensible, plaisante et envoûtante. L’imagination d’Italo Calvino est également particulière, originale et singulière. Il invente des situations irréalistes et les développe avec un réalisme et une logique implacables.


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  • J'ai faim

    J'ai faim ! j'ai faim ! dit le corps,
    Je n'ai pas le nécessaire ;
    Le ver ronge moins les morts
    Que les vivants, la misère.
    Quand donc aurais-je du pain ?
    J'ai faim, dit le corps, j'ai faim !

    J'ai faim ! j'ai faim ! dit l'esprit,
    Je ne vais pas à l'école ;
    En vain la nature écrit,
    On croit l'erreur sur parole.
    Quand donc aurai-je du pain ?
    J'ai faim, dit l'esprit, j'ai faim !

    J'ai faim ! j'ai faim ! dit le cœur,
    Et je n'ai pas de famille ;
    Mon fils est un escroqueur
    Et ma fille est une fille.
    Quand donc aurai-je du pain ?
    J'ai faim, dit le cœur, j'ai faim !

    J'ai faim ! j'ai faim ! dit le tout,
    Faim d'amour et de justice ;
    Sème ton grain, que partout
    La triple moisson jaunisse.
    Alors l'homme aura du pain,
    Nature n'aura plus faim !


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  • Eugenio Montale (1896 - 1981)

    Désir de mains

     

    Avoir des mains

    Avec des doigts de soleil

    Pour toucher le cœur des gens

    Et le réchauffer,

    Des mains aux ongles fuselés

    Pour pincer les émotions sur un violon,

    Des mains puissantes

    Pour étreindre la douleur

    Et la regarder en face souriantes,

    Des mains aventurières

    Qui suivent leur propre instinct

    Et qui s'ouvrent franches aux dons,

    Des mains richissimes

    Qui ne possèdent rien

    Mais qui contiennent l'amour, 

    Des mains très grandes

    Et malgré tout encore trop petites

    Pour signer l'immensité d'un sentiment,

    Des mains très longues

    Pour effleurer le ciel

    Et penser que moi aussi

    Un jour j'aurai

    Des mains comme des ailes 

     


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  •  

    La vie idéale

     

    Une salle avec du feu, des bougies,
    Des souper toujours servis, des guitares,
    Des fleurets, des fleurs, tous les tabacs rares,
    Où l'on causerait pourtant sans orgies.

    Au printemps lilas, roses et muguets,
    En été jasmins, œillets et tilleuls
    Rempliraient la nuit du grand parc où, seuls
    Parfois, les rêveurs fuiraient les bruits gais

    Les hommes seraient tous de bonne race,
    Dompteurs familiers des Muses hautaines, 
    Et les femmes, sans cancans et sans haines,
    Illumineraient les soirs de leur grâce.

    Et l'on songerait, parmi ces parfums
    De bras, d'éventails, de fleurs, de peignoirs,
    De fins cheveux blonds, de lourd cheveux noirs,
    Aux pays lointains, aux siècles défunts.

     


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