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Cher Frère Blanc,
Quand je suis né, j'étais noir
Quand j'ai grandi, j'étais noir,
Quand je vais au soleil, je suis noir,
Quand j'ai peur, je suis noir,...
Quand je suis malade, je suis noir,
Quand je mourrais, je serais noir
Tandis que toi, Frère Blanc,
Quand tu es né, tu étais rose,
Quand tu as grandi, tu étais blanc,
Quand tu vas au soleil, tu es rouge,
Quand tu as froid, tu es bleu,
Quand tu as peur, tu es vert,
Quand tu es malade, tu es jaune,
Quand tu mourras, tu seras gris.
Et c'est encore toi qui as le toupet
De me traiter d¹homme de couleur !La bêtise humaine peut se soigner dans certains cas.
Les gens qui sont contaminés vivent dans la haine.
Il y a plusieurs symptômes,
Car il sont médisants, méchants.
Ils veulent nous donner des leçons,...
En nous rabaissant par toutes les façons.
Pour moi c'est bon je suis immunisée,
Car je vous l'avoue je me suis faite soigner.
Un vaccin n'est pas en vente,
Un travail sur soit même il faut entreprendre.
Si tu souffres de cette maladie, ressaisie toi.
Faire du mal au gens gratuitement, tu n as pas le droit.
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Soirée intellectuelle
J'ai lu beaucoup de textes hindous
ces dernières années
cent ouvrages étudiés à fond
mais quand je me suis trouvé ce soir-là...
près de la fille
au sari bleu
alors qu'on attendait de moi
quelque conversation brillante
je n'ai pu penser à rien d'autre
qu'au sari bleu
et à la nudité qu'il couvrait
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Le Besoin d’aimer
Pourquoi depuis un temps, inquiète et rêveuse,
Suis-je triste au sein des plaisirs ?
Quand tout sourit à mes désirs,
Pourquoi ne suis-je pas heureuse ?...
Pourquoi ne vois-je plus venir à mon réveil
La foule des riants mensonges ?
Pourquoi dans les bras du sommeil
Ne trouvé-je plus de doux songes ?
Pourquoi, beaux-arts, pourquoi vos charmes souverains
N’enflamment-ils plus mon délire ?
Pourquoi mon infidèle lyre
S’échappe-t-elle de mes mains ?
Quel est ce poison lent qui pénètre mes veines
Et m’abreuve de ses langueurs ?
Quand mon âme n’a point de peine,
Pourquoi mes yeux ont-ils des pleurs ?
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Le vieil homme et le chien
Transparent au regard des passants trop pressés,
Un vieil homme est assis, transi et affamé,
Sous un porche à l’abri des frimas de janvier.
Il implore un sourire, une pièce de monnaie....
Passe un chien dans la rue, un chien de pedigree,
Une voiture suit, heurte le canidé.
Aussitôt extirpés de leurs logis douillets
Accourent de partout des bourgeois empressés.
« Ne le laissez pas là, amenez-le chez moi
J’ai une couverture afin qu’il n’ait pas froid ! »
Quelques instants après, l’animal est pansé,
Dorloté, réchauffé, maintes fois caressé.
Au dehors dans la rue le silence est tombé
Tout le monde est rentré, a fermé ses volets.
Sous son porche à l’abri des frimas de janvier
Le vieil homme soudain s’est mis à aboyer.
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ON N'EST PAS N'IMPORTE QUI
Quand tu rencontres un arbre dans la rue,
dis-lui bonjour sans attendre qu'il te salue. C'est
distrait, les arbres.
Si c'est un vieux, dis-lui « Monsieur». De toute...
façon, appelle-le par son nom: Chêne, Bouleau,
Sapin, Tilleul... Il y sera sensible.
Au besoin aide-le à traverser. Les arbres, ça
n'est pas encore habitué à toutes ces autos.
Même chose avec les fleurs, les oiseaux, les
poissons: appelle-les par leur nom de famille.
On n'est pas n'importe qui ! Si tu veux être tout
à fait gentil, dis « Madame la Rose» à l'églantine;
on oublie un peu trop qu'elle y a droit.
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