• Les quatre voyages de Gulliver

    Les voyages de Gulliver sont évidemment une satire sociale, mais ils sont aussi, avant tout, un récit d'aventures. Les quatre voyages de Gulliver, à Lilliput, à Brobdingnang, à Laputa ou encore au pays des Houyhnhnms sont autant d'occasion, pour le héros de Swift, de vivre des aventures extraordinaires. 

    Lilliput

    Gulliver commence ses aventures sur l'île de Lilliput où il a fait naufrage lors d'un voyage vers les Indes orientales. Dès lors commencent les surprises du navigateur, qui se rend compte que les habitants de l'île ne mesurent pas plus de six pouces de haut. Sur cette île, où toutes les habitations sont à l'échelles des habitants, Gulliver devient le favori de la cour en divertissant l'empereur de Lilliput et en l'assurant de sa bonne conduite.

    Très vite, le héros comprend par ailleurs que les Lilliputiens sont en conflit avec les habitants de l'île voisine de Blefuscu. Bien que la guerre entre les deux îles semble ridicule, du point de vue de Gulliver, que les Lilliputiens appellent l'Homme-montagne, l'explorateur aide Lilliput à obtenir une victoire décisive sur Blefuscu et est alors considéré comme un héros. Néanmoins, à Lilliput comme dans toute société, la jalousie et le ressentiment font leur oeuvre. Après avoir perdu les faveurs de la cour et avoir été condamné par l'empereur, Gulliver fuit Lilliput avec l'aide des habitants de Blefuscu. 

    Brobdingnang

    La mésaventure ne décourage cependant pas Gulliver qui dix mois seulement après son retour en Angleterre, reprend la mer afin de suivre la route de Surate. Au cours du voyage, une tempête conduit le navire de notre héros à accoster le long d'une île où, après un peu d'exploration, Gulliver est abandonné par le reste de l'équipage qui est poursuivi par un géant. Le navigateur se trouve alors dans une situation inverse à celle de son premier voyage : sur l'île de Brobdingnang où Gulliver est abandonné, les habitants sont aussi grand que des clochers et tout se trouve être à leurs proportions.

    L'idée d'un soudain changement de taille serait peut-être née de l'observation de l'économie par Swift. Témoin du Krach de 1720, le père du héros avait alors vu, impuissant, la spéculation faire monter puis s'effondrer ses propres actions de la compagnie des mers du Sud, ruinant au passage bon nombre de commerçants britanniques. Gulliver serait, en sorte la figure symbolique de cet accroissement puis de cette miniaturisation de la richesse en un temps très court.

    Dans le voyage à Brobdingnang, Gulliver est en même temps un patriote aveuglé par le chauvinisme et un partisan d'un régime autocratique fondé sur l'asservissement des sujets par la force. Ces traits sont en contradiction absolue avec ceux qui caractérise le héros du premier voyage : bon sens et indignation devant l'ingratitude.

    Dans l'histoire, la petite taille du héros suscite évidemment la curiosité. Gulliver est d'abord recueilli par un fermier qui le donne en spectacle jusqu'à l'épuisement. Il est ensuite acheté par le roi de Brobdingnang et, comme à Lilliput devient le favori de la cours de l'île. Rien n'impose alors au héros de quitter l'île mais, suite à une négligence d'un des domestiques de la cour, Gulliver est emporté par un aigle puis repêché par des marins qui le reconduisent en Angleterre.

       Laputa

    Néanmoins, comme à son habitude, Gulliver ne se contente pas de son quotidien anglais et reprend la mer. L'infortune de l'aventurier lui joue encore des tours puisqu'il échoue cette fois sur une île déserte après avoir été attaqué par des pirates. Le héros est ensuite sauvé de sa solitude par les habitants de l'île volante de Laputa qui flotte au dessus du pays de Balnibarbi grâce à un mécanisme magnétique. Sur l'île volante, Gulliver s'aperçoit que les habitants de Laputa, bien que similaire à lui en taille sont obsédés par des recherches spéculatives qu'ils finances en asservissant les habitants de Balnibarbi. Lassé de ce spectacle qu'il trouve désolant, le voyageur quitte Laputa pour se rendre sur Glubbdubdrib, l'île des sorciers, sur laquelle il discute, grâce au pouvoir du gouverneur, avec des grands hommes disparus depuis longtemps. Puis il découvre Luggnagg, une île sur laquelle les habitants sont immortels mais sans connaitre une éternelle jeunesse et vivent ainsi misérablement leurs jours. Ces pérégrinations aboutissent au Japon, d'où Gulliver repart pour l'Angleterre et se promet de ne plus jamais reprendre la mer.

     La tentation de l'aventure est encore une fois trop forte pour le héros de Swift, qui devient capitaine d'un navire cinq mois seulement après avoir retrouvé l'Angleterre. L'expédition est, cela dit, de courte durée car l'équipage du vaisseau de Gulliver se mutine et l'abandonne sur une nouvelle île inconnue. Gulliver y rencontre les Houyhnhnms, des chevaux doués de raison, beaux et sophistiqués, qui exercent leur domination sur les Yahoos qui, à la grande surprise de notre héros, se trouvent être en réalité des humains laids et incapables de raisonnement. Cette aventure provoque un sérieux trouble chez Gulliver ; l'aventurier est fasciné par les Houyhnhnms et dépeint les Yahoos d'Angleterre comme étant particulièrement stupides. 

    Au final, ces récits, qui se font rencontrer la folie et le pamphlet, le fantastique et la science-fiction, annoncent les Lumières anglaises et, surtout, les personnages fantasques du merveilleux absurde d'Oscar Wilde, Lewis Carroll, mais également Edgar Poe.

     

     

     

     

     

     

     


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