• Henry James - Le tour d'écrou*

    Le décor semble tout à fait rassurant : un manoir anglais entouré d'un parc. C'est là que débarque une jeune gouvernante anglaise, tout juste sortie d'un presbytère où elle a reçu la plus sévère des éducations. Le propriétaire des lieux, un homme particulièrement séduisant, vit à Londres et a chargé la jeune fille de s'occuper de deux orphelins, l’aîné Miles et sa cadette Flora, dont il est le tuteur. Les deux enfants sont d'une beauté et d'une gentillesse exquises, et la nouvelle venue ne comprend pas pourquoi Miles a été envoyé de son collège. Elle n'arrive pas à savoir non plus de quoi est morte la gouvernante qui l'a précédée auprès des orphelins. Parmi les domestiques, seule Mrs Grose, une brave femme toute simple chargée de l'intendance, lui inspire confiance et devient sa confidente. 

      Quelques détails inquiétants viennent vite gâcher l'apparente quiétude de cette demeure et de son parc. La jeune gouvernante a d'étranges apparitions : elle voit surgir, par instants, un couple de domestiques qu'elle n'a pas connus, réputés pour leur dépravation, et décédé quelques temps auparavant. La gouvernante est convaincue que ces revenants sont là pour prendre possession des deux enfants et les corrompre. Elle pense que ses deux petits protégés sont déjà sous l'influence et tente désespérément de les arracher à leur envoûtement...

    **********

     Toute l'histoire est racontée à la première personne par la jeune gouvernante. Le lecteur se laisse ainsi prendre à un récit qui est peut-être le fruit de l'imagination maladive d'une jeune exaltée. L'énigme est bien là, mais l'auteur se garde de nous en donner la clé. Il semble au contraire prendre plaisir à nous dérouter, en multipliant les situations ambiguës, les jeux de miroir, les silences. N'est certaine que l'angoisse qui rôde dans ce manoir et nous conduit peu à peu à la tragédie finale.

     Le champ des possibles est vaste, et toutes les fenêtres sont ouvertes...Le fantastique peut être pris au premier degré, mais c'est un peu frustrant, d'autant plus que de nombreuses ellipses titillent épouvantablement l'imagination débordante du lecteur...

    Plus qu'une nouvelle et moins qu'un roman, Le Tour d'écrou est paru pour la première fois en 1898 en feuilleton. C'est l'un des ouvrages d'Henry James les plus connus et qui a inspiré le plus grand nombre de version pour la scène et le cinéma.  

     

     


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