• H-G Wells*

    H.G. Wells

    En 1895 paraît à Londres un curieux roman, qui connaît un succès immédiat.
    Son titre : La Machine à explorer le temps. Son auteur : un certain Herbert Georges Wells.

    C'est un roman de science-fiction, où le héros " l'Explorateur du temps " invente une fantastique machine qui lui permet de se déplacer dans le temps comme on le fait dans l'espace.

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    Son premier voyage l'entraine en l'an 802 701 de notre ère. Là, il rencontre de curieuses créatures, les Eloïs, toutes très belles, mais dont les activités se résument à jouer, manger et dormir. Mais ce qui frappe notre héros, c'est leur peur tenace de l'obscurité.

    Il en découvre rapidement la raison. Dans les profondeurs de la terre vit une curieuse population, les Morlochs. Se sont des êtres désagréables à voir, à cause de leur ressemblance avec l'homme, mais actifs et astucieux. En fait, les Morlochs sont les véritables maitres de la planète. Et l'affreuse vérité surgit : les Morlochs se nourrissent des Eloïs, leurs anciens maitres, dont la faculté de lutte s'est estompée, et les maintiennent dans un état de servitude en leur fournissant tout ce dont ils ont besoin.

    Ce paradis apparent n'est jamais qu'un enfer.

    Avec ce roman, Wells avait trouvé sa voie, celle du merveilleux scientifique sur fond de messianisme social. Lutte du Bien ( prolétaires ) contre le mal ( les patrons et les bourgeois ).

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    Contrairement aux œuvres de cette génération, celle de Wells est une fantastique machine de guerre contre la société de son temps. Il sait de quoi il parle.

    Né en 1866 à Bromley, dans le Kent, où son père tenait un minable magasin de faïence et de porcelaine, cet enfant fragile se réfugie dans la lecture des récits de voyage du capitaine Cook. A 14 ans, il quitte l'école, puis les différents emplois qu'il occupe. Il cherche alors à échapper  à tout prix à cette vie " sordide " et à ce déterminisme social qui pèse sur les gens de sa condition.

    En 1884, il s'inscrit comme boursier au Muséum de South Kensington à Londres pour y suivre des cours de biologie de botanique et de mathématiques. 
    Là, il fait une rencontre capitale, celle du grand biologiste T.H. Huxley. Il épouse alors les théories de Darwin et celles de Spencer sur l'évolutionnisme.
    Toute son œuvre est imprégnée de ces théories nouvelles.

     Un des tout premier, il a compris le fossé qui sépare le monde de la croyance du monde de la technique, et leur incompatibilité. Pour Wells, le problème est là : comment l'humanité peut-elle affronter l'âge de l'électricité et de l'atome avec un ensemble d'idées de vie, le sexe et la morale qui date du Moyen-Age ?

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    Il quitte alors le professorat pour se consacrer entièrement à son œuvre.
    En 1896, il publie L'Ile du docteur Moreau, un roman fantastique dont la facture rappelle le Frankenstein de Mary Shelley. Ici le docteur Moreau se livre à des expériences sur les animaux pour les arracher à leur condition bestiale et en faire des hommes. L'inquiétude puis l'horreur ne naissent pas de la mutation de la bête en homme, mais un léger manque de mise au point : un bras trop long, une épaule voutée, un œil de biais. Ce n'est plus un ours ou un loup, pas encore un homme.

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    Le côté prophétique et messianique s'accentue alors dans son œuvre, entre autre
    dans Récits de l'espace et du temps, dans Les Premiers hommes dans la Lune et dans L'Homme invisible, où nous assistons au combat d'un jeune homme pauvre, qui a trouvé le moyen de se rendre invisible, contre la société. L'homme invisible fait peur et, pour cette raison, il finira lynché par la foule. Dans cette œuvre, Wells se déchaîne contre une société figée dans sa morale et ses statuts sociaux.

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    Dans Une utopie moderne, Wells rêve de fonder une aristocratie nouvelle qui trouverait dans la science les voies d'un pouvoir absolu sur la nature et sur elle-même. Rien ne résiste à cette plume diabolique qui traque dans une vision onirique et scientifique tous les conformisme et toutes les pesanteurs d'une société pudibonde qui n'accorde de sexe qu'aux animaux.

    Jusqu'à la fin de sa vie, Wells mènera, seul, le même combat. A ce titre, son œuvre demeure un témoignage : jamais les problèmes capitaux de notre civilisation n'avaient été évoqués avec une telle force.

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