• Alfred de MUSSET (1810-1857)*

    Alfred de MUSSET   (1810-1857)

     

    Alfred de MUSSET   (1810-1857)

    J'ai dit à mon coeur, à mon faible coeur :
    N'est-ce point assez d'aimer sa maîtresse ?
    Et ne vois-tu pas que changer sans cesse,
    C'est perdre en désirs le temps du bonheur ?

    Il m'a répondu : Ce n'est point assez,
    Ce n'est point assez d'aimer sa maîtresse ;
    Et ne vois-tu pas que changer sans cesse
    Nous rend doux et chers les plaisirs passés ?

    J'ai dit à mon coeur, à mon faible coeur :
    N'est-ce point assez de tant de tristesse ?
    Et ne vois-tu pas que changer sans cesse,
    C'est à chaque pas trouver la douleur ?

    Il m'a répondu : Ce n'est point assez
    Ce n'est point assez de tant de tristesse ;
    Et ne vois-tu pas que changer sans cesse
    Nous rend doux et chers les chagrins passés ?

    **********

     

    Alfred de MUSSET   (1810-1857)

     

     

    On ne badine pas avec l'amour (acte 2 scène V)

     


    Adieu Camille, retourne à ton couvent, et lorsqu'on te fera de ces récits hideux qui t'on empoisonnée, réponds ce que je vais te dire :
    Tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleux et lâches, méprisables et sensuels ; toutes les femmes sont perfides, artificieuses, vaniteuses, curieuses et dépravées ; le monde n'est qu'un égout sans fond où les phoques les plus informes rampent et se tordent sur des montagnes de fange ; mais il y a au monde une chose sainte et sublime, c'est l'union de ces deux êtres si imparfaits et si affreux. On est souvent trompé en amour, souvent blessé et souvent malheureux ; mais on aime, et quand on est sur le bord de sa tombe, on se retourne pour regarder en arrière, et on se dit : J'ai souffert souvent, je me suis trompé quelques fois : mais j'ai aimé. C'est moi qui ai vécu et non pas un être factice créé par mon orgueil et mon ennui.

     

     

    Chanson de Barberine

    Beau chevalier qui partez pour la guerre,
    Qu’allez-vous faire
    Si loin d’ici ?
    Voyez-vous pas que la nuit est profonde,
    Et que le monde
    N’est que souci ?

    Vous qui croyez qu’une amour délaissée
    De la pensée
    S’enfuit ainsi,
    Hélas ! hélas ! chercheurs de renommée,
    Votre fumée
    S’envole aussi.

    Beau chevalier qui partez pour la guerre,
    Qu’allez-vous faire
    Si loin de nous ?
    J’en vais pleurer, moi qui me laissais dire
    Que mon sourire
    Était si doux.

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