• René Bazin - La terre qui meurt*

     

    L'action se déroule en Vendée, au nord-ouest de la Roche-sur-Yon, entre deux petits villages ruraux nommés Challans et Sallertaines. C’est là que se trouve la métairie de la Fromentière, où habite la famille Lumineau. Veuf, Toussaint Lumineau y vit avec ses cinq enfants, trois garçons et deux filles. L’aîné, Mathurin, devait être celui qui reprendrait l’exploitation à la mort de son père, mais huit ans auparavant, il a été victime d’un grave accident de carriole qui l’a laissé paraplégique. Ne pouvant se déplacer qu’à l’aide de béquilles.

    Juste après lui vient François, un garçon rondouillard et nonchalant, bien encombré par l’héritage de la ferme qui pèse sur ses épaules suite à l’accident de Mathurin. Ensuite, il y a Éléonore, femme effacée et d’une beauté moyenne qui a pris la place laissée vacante par sa défunte mère, et se charge du ménage et de la cuisine. Le plus jeune des garçons, André, surnommé Driot, est en Algérie, au moment où commence cette histoire, et il y effectue son service militaire. Pour Toussaint, son fils cadet est aussi un bon élément pour reprendre la métairie. Enfin, il y a Marie-Rose, que tout le monde appelle Rousille, une petite beauté rousse de quinze ans avec un cœur d’or et une âme travailleuse. Toussaint veille particulièrement sur elle.

    C'est de François que viendra la première rupture familiale. Il revient un soir en annonçant s’être fait embaucher par les chemins de fer. C’est une industrie alors en plein développement, qui recrute à tours de bras.

    Pour Toussaint, le patriarche, c'est une trahison cruelle. Le seul espoir de reprise de la ferme, c'est le frère cadet, André, qui va bientôt rentrer d'Algérie. Le retour d’André, bruni et maturé par son service militaire en Algérie, se fait vite remarquer dans le village. De ses voyages sous l’uniforme français, et des rencontres qu’il y a effectuées, André a ramené des idées d’exploitations modernes, inspirées de ce qui se fait sous les colonies.

    André acquiert des connaissances théoriques cruciales qui ont toujours fait défaut à son père. Il réalise bientôt que la terre de la Fromentière est en bien mauvais état. Mais André entretient une correspondance avec un ancien camarade de caserne qui lui propose de créer de toutes pièces une exploitation agricole en Argentine, non loin de Buenos Aires, sur une terre arable vendue à un prix misérable et sur laquelle, selon lui, on peut se construire une fortune. André est trop jeune, trop plein d’aventure, pour ne pas se sentir irrésistiblement appelé par cette carrière. Ne voulant pas affronter son père, ni assister aux pleurs de Rousille, André s’enfuit une nuit, comme un voleur, sans même laisser de message.

    Pour Toussaint Lumineau, c’est un choc d’une violence inattendue...

    **********

    Ce livre est l'illustration accomplie des difficultés que rencontre le monde paysan a l'aube du XXe siècle. Tout ce que le vieux Lumineau considérait comme immuable s'écroule. 

    Le roman paysan, évocation mélancolique et poétique du terroir, est un genre littéraire apparu au premier tiers du XIXe siècle, et initié en grande partie par George Sand dont les romans "La Mare au Diable", François Le Champi" et "La Petite Fadette" furent d'immense succès littéraires.

    René Bazin n'est paradoxalement ni paysan lui-même, ni fils de paysan. Il nous a longuement décrit, avec autant de poésie que d’exactitude, un certain nombre de villages couvrant les anciennes régions de l’Anjou et de la Vendée, ainsi que d’autres bourgs du centre de la France. Si ses personnages étaient imaginaires, René Bazin n’a jamais « inventé » un endroit qui n’existait pas. Le lieu où il se trouvait était généralement la base de son intrigue. Il lui est arrivé d’improviser un roman après avoir été invité à un mariage dans un petit village d’Auvergne, où il s’est contraint à séjourner pour pouvoir le décrire avec exactitude.  

    Un petit mélange de Jean Giono, de Maurice Genevoix et de Clavel qui ravira tous les amateurs du genre. 

     


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