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    Franz Kafka

    Le personnage principale de la Métamorphose, Gregor Samsa, représentant de commerce faisant vivre son père, sa mère et sa soeur, employé, fils et frère modèle, se transforme un beau matin en gros insecte. Enfermé dans sa chambre par sa famille pour qui il est un objet de dégoût et de honte, il se fait nourrir par sa soeur. Gregor se trouve peu à peu abandonné : sa chambre vidée de ses meubles devient un débarras, on le nourrit irrégulièrement.
    Parallèlement à cette déchéance, le père recouvre la force physique et morale qu'il avait perdue et la sœur, auparavant timide et douce, s'affirme avec force.
    Après avoir provoqué le départ des locataires que sa famille hébergeait pour gagner un peu d'argent, Gregor, blessé par son père, sent qu'il nuit aux siens et se laisse mourir...

    Franz Kafka

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    Cette nouvelle, divisée en trois chapitres, se présente comme une tragédie au quotidien, mettant en scène des personnages de classe, d'intelligence et de niveau culturel moyen, uniquement préoccupé par leur condition matérielle.

    Le discours essentiellement narratif, entrecoupé de quelques monologues et dialogues, est fait de simples notations d'où est absente toute charge émotionnelle, ce qui permet d'introduire logiquement dans le quotidien, le monstrueux et le fantastique.

    La métamorphose monstrueuse peut se lire de diverses manières : exclusion de l'individu faible ne réussissant pas à s'adapter au monde matérialiste et inhumain ; ou bien la fuite dans la folie et le suicide d'un être étouffé par son " surmoi ".

    En effet, la métamorphose représente le refus de Gregor de continuer à s'échiner pour la famille. Il abandonne avec sa métamorphose la façade du voyageur de commerce surmené et fait remonter à la surface une tendance plus profonde et cachée. Il se retire, inconsciemment d'ailleurs, sur un lit de paresse, et laisse les autres l'entretenir. La métamorphose fonctionne pratiquement comme une fuite devant la responsabilité, le travail et le devoir. 

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    Franz Kafka

    Cette nouvelle est parue en 1915 et a contribué à faire connaitre Kafka en France dès 1928.

      


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    Mary Shelley - Frankenstein

      

    Pour mémoire, rappelons que Frankenstein n'est pas le monstre, mais le créateur du monstre. Le jeune Victor Frankenstein a une vingtaine d'année quand il quitte Genève et sa famille pour suivre des études scientifiques dans une université. Ce n'est pas un vieux savant fou mais un jeune étudiant sain d'esprit qui décide d'essayer de donner vie à une créature de forme humaine, pensant avoir découvert le secret de la mort, secret qui ne sera pas dévoilé au lecteur, car ce serait une révélation bien trop dangereuse. Notre jeune Frankenstein a en effet vêcu une existence bien malheureuse à cause de sa création…

    Mary Shelley - Frankenstein

    Une fois la créature vivante, Frankenstein réalise l'horreur de son acte et s'enfuit, ne pouvant supporter la responsabilité de sa création. La créature disparaît. Mais quand des proches de Frankenstein sont tués, le savant comprend que la créature le provoque, et il recherche le monstre pour se mettre en contact avec lui. Lors d'un face à face, le monstre raconte son histoire à son créateur. Il le supplie de lui donner une compagne, et en contrepartie, le monstre arrêtera de tuer. Frankenstein hésite, puis refuse. La créature continue alors à tuer les proches du savant. Ce dernier passera donc le reste de sa vie à traquer sa créature pour la détruire, et se détruire lui-même.

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    Mary Shelley - Frankenstein

    Du point de vue du savant, sa création est un monstre horrible, à l'âme perverse, foncièrement mauvaise. Mais l'est-il vraiment ? On est certes touché par la destinée de ce savant malheureux, mais plus encore par celle du monstre, incompris, et qui, à cause de sa différence, est rejeté de tous.

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    Mary Shelley - Frankenstein

    Mary Shelley n'a pas encore 19 ans lorsqu'elle écrit ce roman d'épouvante, au cours d'un séjour en Suisse en compagnie de son mari et de Lord Byron.
    La lecture commune de contes fantastiques allemands les incite à un défi singulier, celui d'écrire chacun un récit de ce type.
    Mais seule Mary, mène son projet à bien.
    Si son Frankenstein fait appel à certains effets de terreur propres au roman gothique, il inaugure un genre nouveau de fiction qui mêle le fantastique et le scientifique.
    Un récit de la révolte de la créature contre son créateur : à travers la figure du savant, dans le désir d'égaler Dieu, mais également à travers celle du monstre, dans son désir d'égaler l'homme.

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    Ainsi, Frankenstein s’est pris pour Dieu, a voulu le singer et ne peut assumer son rôle de créateur. A l’instar de Dieu il a crée un être, toutefois son œuvre semble être le produit du diable puisque sa créature est d’une laideur repoussante. Est-ce une punition divine ? Le savant considère lui-même son œuvre comme maléfique.

    Mary Shelley - Frankenstein

    Mais qui est vraiment ce monstre ?

    Le monstre, géant, hideux mais sensible et intelligent, tente de s'intégrer dans la communauté humaine dont il acquiert par imitation les habitudes et les rites. Cependant, son aspect grotesque et terrifiant éloigne toutes les personnes qu'il rencontre. Ulcéré par sa solitude forcée, aigri par l'abandon dont il est l'objet, il cherche à se venger de son créateur et sème la terreur dans son entourage.

     

    Mary Shelley - Frankenstein

    Quand à son créateur, la culpabilité le rongera et le poursuivra même dans ses rêves, il sera hanté par cette vision d’horreur, ce cadavre ambulant. Ses rêves ont d’ailleurs une résonnance macabre et  semblent de très mauvais augure. Enfin, le sentiment profond qu’éprouve Frankenstein à la vue de sa création est la répulsion. Ce dégoût de la créature le pousse à l’abandonner derrière lui sans se soucier même de ce qu’elle adviendra.

    Frankenstein, le créateur incarnation moderne de Prométhée a tenté l’impossible, devenir Dieu. Il sera puni pour son orgueil.

    Dans l’histoire, la créature devient monstrueuse parce qu’elle l’est aux yeux des autres et qu’elle est convaincue d’être une abomination. L’homme né pure et innocent. La créature à son réveil n’est pas foncièrement mauvaise, c’est le regard de Frankenstein qui la rend odieuse et cruelle, c’est son chagrin et le refus de son créateur qui amorce le drame.

    Mary Shelley - Frankenstein

    Le monstre n'est pas toujours celui que l'on pense. La monstruosité qui n’est pas  toujours là où on l’attend.

    Un récit d'une grande poésie et une histoire qui restera longtemps gravée dans les mémoires.

    A propos de ce livre, Sheridan Le Fanu dira : 

     « C’est un récit où s’ouvrent des portes qui auraient dû rester fermées et où le mortel et l’immortel font prématurément connaissance. »

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    Ray Bradbury - Fahrenheit 451

    Montag est pompier Son casque et la manche de son uniforme portent le nombre 451 : température à laquelle un livre se consume. Il vit mécaniquement dans une société dictatoriale robotisée où la lecture est interdite et le bonheur " obligatoire ".
    Spectatrice assidue d'une télévision omniprésente, son épouse Mildred est une citoyenne modèle.

    Ray Bradbury - Fahrenheit 451

     Montag croise l'idéaliste Clarisse McClellan et, lors d'une mission en compagnie du capitaine Beatty, il " s'éveille " : une vieille femme refuse de quitter ses livres et se laisse brûler parmi eux.

    Montag cache ces objets proscrits et devients dès lors un dangereux criminel. Un intellectuel retraité, Faber, va l'aider à donner un sens à son existence. Son épouse, Mildred dénonce son mari. Montag doit brûler sa propre maison et s'enfuit.
    Traqué, il retrouve un groupe d'"hérétique " ayant tous mémorisé les pages d'un auteur. L'univers de Montag est anéanti par une guerre nucléaire. Avec ses nouveaux compagnons et leur savoir, il espère reconstruire un monde meilleur.

    Ray Bradbury - Fahrenheit 451

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     Ray Bradbury est connu comme le poète de la science-fiction. Son propos dans Fahrenheit 451 n'est pas seulement de nous éblouir ou d'étourdir par les sortilèges de l'imagination. Le livre ne se borne pas à distraire, il inquiète, mais avec tant de discrétion et de pudeur qu'un lecteur pressé peut oublier d'entendre le message qu'il transmet sous les formes modernes et les visages froids d'une civilisation technomécanicienne avancée. Trop avancée...  Les abus du progrès scientifique ( dans les domaines de la communication ou des transports ) et la déshumanisation qu'ils entraînent amènent Bradbury, non pas à proférer une condamnation, mais à pousser un cri d'alarme indigné. Ici il s'oppose avec son héros à la destruction des livres. 

    Ray Bradbury nous lance ici, dans le portrait d'une civilisation en décadence, un avertissement puissant. En effet, au contraire de nombreux romans d'anticipation, ici, c'est la société qui refuse de lire, de s'informer, de réfléchir, d'observer et de s’intéresser au monde,... bref qui s'opprime elle-même.


    Ce livre très agréablement écrit peut se relire à n'importe quel moment de la vie : sa beauté formelle reste époustouflante et sa clairvoyance fera toujours peur. Il peut nous aider à nous réveiller à tout âge. C'est ce qui en fait une œuvre qu'il ne faudra jamais brûler dans nos esprits.
    Ce livre a sa place dans toutes les bibliothèques, au-delà des genres et du temps. Un incontournable quand on aime les livres et la lecture. Et en cadeau, un vrai bonheur de lire ces pages.

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    Ray Bradbury - Fahrenheit 451

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  • Esope

    La fermière et son pot de lait

     

    Une fermière se rendait un jour au marché.
    Elle portait en équilibre sur sa tête un plein pot de lait frais. Tout en avançant, elle songeait à l'argent qu'elle allait gagner en vendant son lait.

     

    « J'achèterai des poules et elles me donneront chacune un œuf par jour. Ensuite je vendrai tous ces œufs à la femme du pasteur. Puis, avec cet argent, je m'offrirai une belle robe et un joli ruban gris car c'est la couleur qui me va le mIeux. »

     

    Elle se voyait déjà, joyeuse et fière, cheminant gaiement pour le bal du village.

    En imaginant ces jolis habits, la fermière s'exclama:

    « Je serai si ravissante que tous les jeunes hommes du village m'inviteront à danser.

    Mais je refuserai d'un signe de tête, comme ça ! » s'écria-t-elle.

     

    Mais lorsqu'elle pencha le visage, le pot de lait tomba à terre et se brisa en mille morceaux. Tout le lait se répandit sur le sol et avec lui s'en furent les doux rêves de la fermière.
    Ainsi, il ne faut jamais vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué!

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    Le chêne et les roseaux

     

    Un superbe chêne vivait fièrement non loin d'une rivière. Un jour, un violent orage survint et faillit tuer net l'arbre si fort. Lorsque la tempête se calma, le chêne, blessé, vit que les roseaux du bord de l'eau étaient encore debout.

     

    « Comment est-ce possible? s'écria-t-il très surpris.

     - C'est simple, répondit l'un d'eux, tu es bien trop orgueilleux pour plier, même un peu. Mais moi, je sais que je ne suis qu'un humble roseau. Alors, lorsque le vent me pousse, je penche la tête. Voilà pourquoi je suis encore sain et sauf. Il vaut mieux plier un peu que de céder tout à fait », conclut sagement le roseau.

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     L’Oie aux œufs d’or

     

    Un fermier découvrit un jour que son oie regardait étrangement l’œuf qu’elle venait de pondre. S’approchant d’elle, il s’aperçut qu’elle avait pondu un œuf en or.

     
    Elle recommença le jour suivant, puis le surlendemain et ainsi plusieurs jours d’affilée. Croyant qu’elle avait un tas d’or caché dans le ventre, il réfléchit et pensa la chose suivante :

    « Si je la tue, tout cet or sera à moi. »

    Il lui ouvrit donc le ventre mais ne trouva rien du tout !

    A désirer davantage que ce que l’on possède déjà, on risque de tout perdre à la fois !

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     L’enfant qui criait au loup 

     
    A
     trop crier au loup, on en voit le museau. Un enfant bâillait comme un pou tout en gardant sont troupeau. Il décide de s’amuser.
    "Au loup ! hurle-t-il. Au loup ! Vos troupeaux sont en grand danger ! " Et il crie si fort qu’il s’enroue. Pour chasser l’animal maudit, les villageois courent, ventre à terre, trouvent les moutons bien en vie, le loup, ma foi, imaginaire…
    Le lendemain, même refrain. Les villageois y croient encore.
    Troisième jour, un vrai loup vint et c’était un fin carnivore.
    "Au loup ! cria l’enfant. Un loup attaque vos troupeaux ! "
    "Ah! Le petit impertinent ! Mais il nous prend pour des nigauds! " s’écrièrent les villageois.

     

    Le loup fit un festin de roi.

     

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  • BD

    BD

     

    1. Bob Kane et Batman
    2. Boulouloum et Guiliguili
    3. Gil Jourdan - Libellule s'évade - Maurice Tillieux
    4. Hägar Dünor - Dik Browne
    5. Iznogood - Goscinny & Tabary
    6. Schtroumpfs (Les) 

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