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    Jules Verne - Cinq semaines en ballon

    L'inventeur Samuel Fergusson, accompagné de son domestique Joe et de son ami Dick Kennedy, entreprend de traverser le continent africain — alors partiellement inexploré — au moyen d'un ballon gonflé à l'hydrogène. Il a en effet inventé un dispositif qui, en lui évitant de perdre du gaz ou de devoir jeter du lest pour régler son altitude, autorise de plus longs voyages. L'expédition est supposée faire la liaison entre les régions explorées par Burton et Speke en Afrique orientale et celles parcourues par Heinrich Barth dans les régions du Sahara et du Tchad. Partis de Zanzibar, les trois aéronautes effectuent la traversée au prix de quelques aventures au terme desquelles ils parviennent au Sénégal avant de retourner en Angleterre.

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    Jules Verne - Cinq semaines en ballon

    Jules Verne est un romancier et un conteur extraordinaire. Un des rare a nous faire rêver par ses voyages et sa poésie. Par ses écrit, il a conquis le monde et l’âme de millions de lecteurs. Il a donné au uns l'envie de lire et aux autres une vocation dans leur future métier. Ceci est son premier roman. Celui qui a déclenché la série des grands "voyages extraordinaires".

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    Extrait  sur les bienfaits du voyage en ballon :

    "Avec lui, tout est possible ; sans lui, je retombe dans les dangers et les obstacles naturels d’une pareille expédition ; avec lui, ni la chaleur, ni les torrents, ni les tempêtes, ni le simoun, ni les climats insalubres, ni les animaux sauvages, ni les hommes ne sont à craindre ! Si j’ai trop chaud, je monte, si j’ai froid, je descends ; une montagne, je la dépasse ; un précipice, je le franchis ; un fleuve, je le traverse ; un orage, je le domine ; un torrent, je le rase comme un oiseau ! Je marche sans fatigue, je m’arrête sans avoir besoin de repos ! Je plane sur les cités nouvelles ! Je vole avec la rapidité de l’ouragan tantôt au plus haut des airs, tantôt à cent pieds du sol, et la carte africaine se déroule sous mes yeux dans le plus grand atlas du monde ! »

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    Extrait sur "les obstacles à franchir : 


    — Les obstacles, répondit sérieusement Fergusson, sont inventés pour être vaincus ; quant aux dangers, qui peut se flatter de les fuir ? Tout est d...anger... dans la vie ; il peut être très dangereux de s’asseoir devant sa table ou de mettre son chapeau sur sa tête ; il faut d’ailleurs considérer ce qui doit arriver comme arrivé déjà, et ne voir que le présent dans l’avenir, car l’avenir n’est qu’un présent un peu plus éloigné.
    « L’homme né pour être pendu ne sera jamais noyé !

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    Propos sur le progrès :

    "D'ailleurs, dit Kennedy, cela sera peut-être une fort ennuyeuse époque que celle où l'industrie absorbera tout à son profit! A force d'inventer des machines, les hommes se feront dévorer par elles! Je me suis toujours figuré que le dernier jour du monde sera celui où quelque immense chaudière chauffée à trois milliards d'atmosphères fera sauter notre globe!"

    Jules Verne - Cinq semaines en ballon

     

     


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    Une demeure où le vent s'agite
    M'est plus chère qu'un château élevé.
    Un modeste manteau dont je me drape
    Me sied plus que des habits de lin.
    Je préfère le murmure du vent
    Au son du tambourin.
    La vie fruste à la campagne
    Plaît à mon âme plus que le style gandin.
    A ma patrie je ne veux guère de substitut,
    Qu'elle soit honnête me suffit.


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  • Guy de Maupassant (1850 - 1893)

     

    Guy de Maupassant (1850 - 1893)

    Enfant, pourquoi pleurer, puisque sur ton passage
    On écarte toujours les ronces du chemin ?
    Une larme fait mal sur un jeune visage,
    Cueille et tresse les fleurs qu'on jette sous ta main.

    Chante, petit enfant, toute chose a son heure ;
    Va de ton pied léger, par le sentier fleuri ;
    Tout paraît s'attrister sitôt que l'enfant pleure,
    Et tout paraît heureux lorsque l'enfant sourit.

    Comme un rayon joyeux ton rire doit éclore,
    Et l'oiseau doit chanter sous l'ombre des berceaux,
    Car le bon Dieu là-haut écoute dès l'aurore
    Le rire des enfants et le chant des oiseaux. 

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  • Charles Baudelaire (1821 - 1867)

     

    Charles Baudelaire (1821 - 1867)

    L’étranger

    "Qui aimes-tu le mieux, homme énigmatique, dis ? ton père, ta mère, ta soeur ou ton frère ?
    - Je n'ai ni père, ni mère, ni soeur, ni frère.
    - Tes amis ?
    - Vous vous servez là d'une parole dont le sens m'est resté jusqu'à ce jour inconnu.
    - Ta patrie ?
    - J'ignore sous quelle latitude elle est située.
    - La beauté ?
    - Je l'aimerais volontiers, déesse et immortelle.
    - L'or ?
    - Je le hais comme vous haïssez Dieu.
    - Eh! qu'aimes-tu donc, extraordinaire étranger ?
    - J'aime les nuages... les nuages qui passent... là-bas... là-bas... les merveilleux nuages !"

     

    Charles Baudelaire (1821 - 1867)

    ENIVREZ-VOUS

    Il faut être toujours ivre, tout est là ; c'est l'unique question. Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve.

    Mais de quoi? De vin, de poésie, ou de vertu à votre guise, mais enivrez-vous!

    Et si quelquefois, sur les marches d'un palais, sur l'herbe verte d'un fossé, vous vous réveillez, l'ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au vent, à la vague, à l'étoile, à l'oiseau, à l'horloge; à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle heure il est. Et le vent, la vague, l'étoile, l'oiseau, l'horloge, vous répondront, il est l'heure de s'enivrer ; pour ne pas être les esclaves martyrisés du temps, enivrez-vous, enivrez-vous sans cesse de vin, de poésie, de vertu, à votre guise. 

    Charles Baudelaire (1821 - 1867)

     

    C'est la Mort qui console, hélas ! et qui fait vivre ;

    C'est le but de la vie, et c'est le seul espoir

    Qui, comme un élixir, nous monte et nous enivre,
    Et nous donne le cœur de marcher jusqu’au soir ;

    A travers la tempête, et la neige, et le givre,
    C'est la clarté vibrante à notre horizon noir ;
    C'est l'auberge fameuse inscrite sur le livre,
    Où l'on pourra manger, et dormir, et s'asseoir ; 

    C'est un Ange qui tient dans ses doigts magnétiques
    Le sommeil et le don des rêves extatiques,
    Et qui refait le lit des gens pauvres et nus ;

    C'est la gloire des Dieux, c'est le grenier mystique,
    C'est la bourse du pauvre et sa patrie antique,
    C'est le portique ouvert sur les Cieux inconnus !

     
     

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  • Alphonse ALLAIS   (1854-1905)

     

    Complainte amoureuse
     

    Oui dès l'instant que je vous vis
    Beauté féroce, vous me plûtes
    De l'amour qu'en vos yeux je pris
    Sur-le-champ vous vous aperçûtes
    Ah ! Fallait-il que je vous visse
    Fallait-il que vous me plussiez
    Qu'ingénument je vous le disse
    Qu'avec orgueil vous vous tussiez
    Fallait-il que je vous aimasse
    Que vous me désespérassiez
    Et qu'enfin je m'opiniâtrasse
    Et que je vous idolâtrasse
    Pour que vous m'assassinassiez

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    Le châtiment de la cuisson appliqué aux imposteurs

     

    Chaque fois que les gens découvrent son mensonge,
    Le châtiment lui vient, par la colère accru.
    " Je suis cuit, je suis cuit ! " gémit-il comme en songe.

    Le menteur n'est jamais cru.

     

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