• Né à la fin du XIXe siècle, Iouri Jivago appartient à l'intelligentsia russe. Poète par vocation, il gagne sa vie en tant que médecin. Parallèlement à la jeunesse de Jivago, Pasternak décrit celle de sa future femme, Tonia Groméko. Blessé au front pendant la Première Guerre mondiale, Jivago est soigné par Larissa (Lara) Antipova, à la recherche de son mari disparu, l'instituteur Pavel Antipov. Ensemble, ils assistent avec enthousiasme à la révolution de février 1917. Mais Jivago, peu après, retourne vivre auprès de sa femme Tonia. Cherchant à se protéger du tourbillon révolutionnaire, Jivago et sa famille se rendent dans la propriété familiale de Varykino. Le destin fait qu'il retrouve, dans une ville voisine, Lara. Ils deviennent amants. 

    Un soir, Jivago est enrôlé de force chez les partisans qui lutte contre l'armée blanche et qui sont commandés par un certain Strelnikov, qui n'est autre que Pavel Antipov, le mari disparu de Lara. Après quelques mois passés auprès des partisans, Jivago peut enfin retourner à Moscou. Mais sa famille, accusée d'antisoviétisme, à été expulsée à l'étranger et Jivago est obligé de reprendre son activité de médecin. Il vit avec Marina, la fille de son ancien concierge et meurt d'une crise cardiaque.

    Le docteur Jivago est un roman à la fois historique, politique et philosophique. Pasternak a eu beaucoup de problèmes avec les autorités soviétiques, qui voyaient dans son livre un violent pamphlet anticommuniste. Farouchement individualiste, Pasternak n'a jamais eu l'intention d'écrire une critique du régime, il expose simplement la destinée de plusieurs personnages pris dans la tourmente révolutionnaire. Jivago apparaît comme quelqu'un qui accepte, avec une certaine fatalité, les événements heureux ou tragiques, que lui apporte la vie, car pour lui, toute expérience est enrichissante et profitable. Jivago voue un véritable culte à la vie, qu'il sert en tant que médecin et dont il essaie de décrire les beautés en tant que poète. Finalement, l'existence de Jivago se réduira à une succession de hasards et de rencontres providentielles. 

     


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  • Alice entre à nouveau dans un monde fantastique, cette fois en grimpant à travers un miroir dans le monde qu'elle peut voir au-delà. Là, elle constate que, tout comme une réflexion, tout est inversé, y compris la logique (par exemple, courir vous aide à rester stationnaire, s'éloigner de quelque chose vous amène vers lui, les échecs sont vivants, les personnages de comptines existent, etc).

    Le roman commence avec Alice assise à l'intérieur, un après-midi d'hivers, recroquevillée dans un fauteuil avec son chaton pour compagnie. Alors que la neige tombe à l'extérieur, Alice demande à son chaton d'imiter l'une des pièce d'échec devant eux. Lorsque le chaton ne se conforme pas, Alice le tient devant le miroir et le menace de l'expulser ver "l'autre côté".

    A sa grande surprise, Alice se retrouve maintenant transportée dans un monde à miroir qui est disposé comme un échiquier géant, mais avec des diverse autres caractéristiques, telles que les jardins de fleurs présents. Elle trouve un poème qu'elle ne peut pas lire, parce que ses mots sont à l'envers. Beaucoup de scènes dans le roman suivent en fait les règles du jeu d'échecs (par exemple, les reines ont tendance à se déplacer beaucoup tandis que leurs maris, les rois, restent en grande partie là où sont tout au long du roman), et les personnages, y compris la reine rouge et la reine blanche, sont des pièces d'échecs qui prennent vie.

    Carroll place tout son livre dans le contexte d'un rêve. Le rêve de qui il s'agit reste incertain, mais Alice reconnait définitivement qu'elle vivait des aventures dans le rêve de quelqu'un, sinon le sien. Ce qui est si important à ce sujet est le fait que l'absence de la réalité n'a pas d'importance pour le protagoniste, et cela n'a manifestement pas d'importance pour le protagoniste, et cela n'a manifestement pas d'importance pour l'auteur. En fait, Carroll semble croire que rêver est idéal, surtout pour les jeunes enfants, comme le suggère le poème à la toute fin du livre. Il va jusqu'à suggérer qu'il n'y a peut-être pas de réalité fixe du tout, et que la vie n'est que des rêves.          

    Si l'on retrouve Alice dans cette suite, Alice de l'autre côté du miroir est une œuvre finalement assez différente, plus complexe par certains aspects et déroutante de prime abord. Certes, on retrouve ce nonsense typiquement anglais, qui côtoie une logique poussée à l'extrême, avec la présence de nombreux jeux de mots souvent intraduisibles en français mais dans lesquels Henri Parisot, qui offrit la meilleure traduction, su trouver de brillants équivalents afin de retranscrire le charme et l'étrangeté surréaliste des livres.     


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  • A Séville, le comte Almaviva, Grand d'Espagne, est épris d'une jeune orpheline, Rosine, qu'il cherche à rencontrer. Il lui chante des aubades, essaie de lui transmettre des billets doux. Mais un vieux médecin, Bartholo, son tuteur, la séquestre chez lui et la surveille avec vigilance.

    Le comte retrouve alors son ancien valet, Figaro, devenu barbier. Celui-ci lui révèle que le vieil homme se prépare à épouser Rosine. Tandis que le tuteur jaloux, va vérifier auprès de Bazilz, maitre à chanter, les derniers préparatifs du mariage du comte, sous l'identité d'un étudiant nommé Lindor, avoue son amour à Rosine. 

    Figaro, après avoir administré diverses drogues aux domestiques, va, quant à lui, révéler l'identité de Lindor à Rosine. C'est aussi sous le déguisement d'un bachelier venu remplacer Bazile, Alonzo, que le comte va se rendre chez Rosine. Pour mieux gagner la confiance du tuteur, il lui présente un billet écrit par Rosine à l'intention du comte. Bartholo comprend trop tard qu'il a été abusé par Figaro et Alonzo, qu'il chasse ; dan la nuit, le comte et Figaro viennent enlever Rosine. Bazile, quant à lui, amène le notaire, qui vient signer le contrat de mariage entre Almaviva et Rosine

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      Le Barbier de Séville garde une verve, une gaieté, un rythme plein d'entrain, alors que l'intrigue est simple. Beaumarchais, pour soutenir le comique, sollicite la connivence du spectateur, évite un dénouement précoce et use de toute une série de rebondissement, de coups de théâtre ; le hasard guide alors la trame de l'action.

    La réalité des personnages tient dans leur désir d'échapper au rôle de convention qui leur est assigné. Ainsi Bartholo n'est pas seulement le barbon soupçonneux et manœuvré, mais aussi un homme de sagacité et d'intelligence quand il est question d'intrigue ou d'argent. Rosine n'est pas seulement la douce ingénue, mais elle révèle aussi une énergie et une révolte intérieure face à Bartholo. Et même Figaro outrepasse ses droits de valet de comédie, se faisant l'interprète direct de l'auteur.

    On retrouve dans Le Barbier de Séville une intrigue qui n'est pas sans faire penser à celle de L'Ecole des femmes de Molière. Mais l'intérêt de la pièce tient ici d'avantage à l'utilisation du langage. Le jeu du langage se justifie avant tout par le plaisir qu'il suscite chez le spectateur. Beaumarchais conduit son intrigue grâce au brio des dialogues qui confère à la pièce son éternelle jeunesse. Beaumarchais a constamment retravaillé le texte de sa pièce pour l'améliorer de sorte que nous possédons aujourd'hui quatre versions du Barbier de Séville. Leur étude montre que le dramaturge tend à la perfection de l'expression. C'est à ce titre que la pièce, faite aussi de précision dans les mécanismes dramatiques pour enchainer les situations, annonce une dramaturgie moderne.          

     


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