• Dans un zoo, une enfant et un vieux loup borgne se fixent, œil dans l’œil. Toute la vie du loup défile de son œil : une vie sauvage en Alaska, une espèce menacée par les hommes. L’œil de l'enfant raconte la vie d'un petit africain qui a parcouru toute l'Afrique pour survivre, et qui possède un don précieux : celui de raconter des histoires qui font rire et rêver. Un roman bref qui éveille une foule d'émotions : tendresse, nostalgie, rêves d'ailleurs... 

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    Un simple regard, un simple échange et entre le vieux loup et l'enfant va se créer un lien fort dont nous partageons l'intensité et la poésie qui se dégage de ce petit livre extraordinaire.

    Daniel Pennac a choisi de raconter l'histoire du loup puis, en parallèle, celle du petit garçon. Deux histoires comparable : elles témoignent d'une égale intensité quant aux souffrances subies de part et d'autre et se rejoignent à la fin du roman dans un dénouement heureux. 

    On voyage entre le grand nord et l'Afrique. Daniel Pennac réhabilite le loup, animal fière, noble, intelligent, sensible et fidèle à sa meute. Des qualité trop souvent oublié aujourd'hui.

    Un très beau conte philosophique très court pour les enfants et les adultes qui restera longtemps gravé dans nos mémoires. 

     


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  • Un écrivain célèbre rentre chez lui, à Vienne, le jour de son anniversaire et trouve dans son courrier une épaisse lettre. C'est la lettre d'une femme inconnue qui lui révèle son amour. Un amour commencé vingt ans plus tôt lorsqu'elle avait seize ans. Vivant une vie triste avec sa mère veuve, elle le remarque lorsqu'il vint occuper l'appartement voisin. Élégant, vif et souriant, elle va en tombé éperdument amoureuse et guetter ses faits et gestes durant trois ans de manière quasi obsessionnelle. Puis sa mère se remarie et partent pour la province. Elle ne vit que pour le jour où elle pourra revenir à Vienne. Et quand ce jour arrive, elle recommence à observer cet homme pour lequel elle se consume d'amour...

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    Pourtant jamais l'homme ne s'est rendu compte de cet amour. Alors, bien des année plus tard, celle qui est maintenant devenue une femme prend la plume et écrit son histoire insensée, cet amour absolu, exempt de toute possessivité. dans cette longue lettre qui arrive par la poste le jour du quarante et unième anniversaire de l'écrivain, pas la moindre ligne de reproche, aucun ressentiment. Simplement il lui faut dire, il lui faut raconter. En ce sens, c'est une vraie leçon d'écriture qu'elle donne à cet écrivain frivole qui n'a pas su voir.

    Stefan Zweig reprend ici son thème favori, celui d la passion dévastatrice, mortifère et obsessionnelle. Il en démonte tous les rouages avec une minutie d'horloger. Son analyse, comme chacun de ses textes, est d'une grande finesse psychologique porté par une des plus belle plume de toute la littérature. Le lecteur devient la jeune fille et ressent la beauté de l'amour infini. Zweig parvient donc encore une fois à nous désorienter, et c'est, certes, un beau sentiment que nous ressentons lors de cette lecture, mais une sensation particulièrement désagréable qui nous envahit à la fin de l'oeuvre.

    C'est un amour loin du romantisme, obsessionnel, pathologique, destructeur dans tous les cas. Un amour tenu secret toute une vie et révélé en une longue confession qui fait frissonner. Que l'on puisse aimer à ce point, avec cette pureté, cette sensualité, cette intensité effraye et fascine à la fois. On sent toute la tension qui habitait cette femme enfin libérée par les mots qu'elle écrit, toute la souffrance.

    C'est court, mais tellement poignant que cette nouvelle se lit rapidement. C'est ce qui fait la force de cette histoire. Il ne faut qu'une heure pour la dévorer.

    Alors, qu'attendez-vous ?  


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  • Un pasteur recueille une jeune orpheline, Gertrude, aveugle et inculte. Malgré les réticences de sa famille, il se consacre à son éducation, qui progresse rapidement. La jeune fille, dont l'acuité d'esprit pallie la cécité, découvre en écoutant la Symphonie pastorale l'harmonie du monde, de ses colorations et l'amour de Dieu. Jacques, fils du pasteur, s'éprend de Gertrude et l'annonce à son père. Celui-ci l'éloigne immédiatement. Gertrude déclare au pasteur son amour et celui-ci, se rassurant, reconnait là un amour spirituel. Jacques de son côté renonce à changer le pasteur et se trouve en opposition profonde avec lui. 

    Or Gertrude va pouvoir recouvrer la vue par une opération qui réussit. Mais avant de retourner chez le pasteur elle tente de se noyer ; le monde apparaît très beau mais aussi le front des hommes très soucieux. Son cœur voit alors que c'est Jacques qu'elle aime, mais lui, ayant renoncé à l'épouser entre dans les ordres...  

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    La symphonie pastorale, c'est l'histoire d'une tentation ourdie par le diable contre un homme pieux mais que rien n'a préparé à une lutte inégale. La jeune fille, aveugle, est l’innocence même : " Si vous étiez aveugle, vous n'auriez point de péchés " (Nouveau Testament). Mais dès que le pasteur l'instruit de l'amour divin et de l'harmonie terrestre, l'amour humain naît tout naturellement chez la jeune fille. Devant l'ivresse sensuelle qui participe à son exaltation religieuse, le pasteur ne peut qu'opposer une discipline puritaine, alors que lui-même ignore ou feint d'ignorer cet amour. 

    La grande faute du pasteur consiste, non à aimer à son tour la jeune fille, mais à trouver une légitimation à cette passion dans une interprétation inconsciente et personnelle de la Bible, puis à se prévaloir de cette interprétation pour répandre le malheur autour de lui. 

    Toutes les fois où dans La Symphonie pastorale un point vient à être touché, c'est toujours un de ces points que l'on est obligé d'appeler point d'humanité, un de ceux où affleure toute la vulnérable complexité humaine. Il est dans la Symphonie pastorale plus d'une scène, plus d'un entretien où d'un bout à l'autre il semble que par dessous la prudente retenue des paroles qui s'échangent, l'on perçoive les vibrations successives dont chacun des interlocuteurs est ébranlé.   

     

     


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  • Un jour, Nils, quatorze ans, fils d'humbles fermiers de Scanie, se moque d'un "tomte", sorte de lutin haut comme un revers de main et génie familier qui hante les foyers scandinaves. Pour se venger, celui-ci ensorcelle le gamin et le transforme en tomte. Désolé, Nils contemple dans le miroir sa minuscule silhouette. Il s'aperçoit avec stupeur qu'il comprend désormais le langage des animaux. Oubliant sa petitesse, il saute sur le dos du jars Martin, qui s’apprête à s'envoler pour suivre l’irrésistible appel des oies sauvages survolant la ferme. Voici Nils juchz sur sa monture en partance vers la Laponie, où les oies se rendent chaque printemps. La vieille Akka, chef des oies, l'acceuille avec humeur mais, peu à peu, la bande adopte cet étrange compagnon qui, tout au cours de la randonnée, déjoue par son astuce et sa ténacité les pièges tendus par les chasseurs ou les renards. Enlevé par des corneilles, capturé par un ours, Nils connait mille aventures dont il se tirera toujours grâce à sa bonne entente avec les animaux et à son courage. Nils retrouvera sa forme humaine en regagnant la maison familière sur le dos du jars Martin.    

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    Sur un thème pourtant imposé, Selma a donné naissance à un chef-d'oeuvre qui enchante au sens propre, les petits et grand. 
    Le lecteur, quel que soit son âge, s'identifie au héros, symbole de liberté. Nils, par son appartenance provisoire à un monde magique, échappe à la condition humaine. La richesse d'imagination de l'auteur, sa puissance d'évocation de la nature, son interprétation poétique des signes, l'observation pleine de finesse des relations de Nils avec les animaux, le moralisme sous-jacent teinté d'humour, tout concourt à faire du Merveilleux Voyage une épopée pleine d'enseignement. Selma Lagerlöf alterne, très habilement, le récit de légendes anciennes ou de fantaisie, les leçons de sciences naturelles, les descriptions des provinces qui défilent sous les yeux éblouis de Nils. 

    Deux chefs-d'oeuvre replongent l'enfant humain dans la vie primitive : Le Livre de la jungle et Le Merveilleux voyage de Nils Holgersson sont nés à peu près en même temps, à l'orée du siècle qui a le plus sauvagement saccagé et désacralisé la nature et, ce faisant, l'homme. Selma Laferlöf admettait avoir été influencée par Kipling mais ces deux livres issus de deux tempérament différents se ressemblant aussi peu que la jungle hindoue et la lande lapone. Le Livre de la jungle et le Merveilleux voyage ont le même sort qui est d'être considérés comme des livres d'enfant alors que leur sagesse et leur poésie s'adressent à tous. Selma Lagerlöf, il est vrai, avait sciemment écrit pour les écoliers suédois mais, par delà eux, elle nous parle.  

     

     

     

     


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  • Le remorqueur interstellaire Nostromo vogue vers la Terre, lointaine encore, quand son Cerveau Central interrompt soudain l'hibernation de l'équipage. Venu d'un astéroïde inconnu, un appel de détresse a retenti. Le code spatial est formel et trois navigateurs se portent volontaires.

    Quand ils regagnent le Nostromo, l'un d'eux, inconscient, n'est plus qu'un poids mort porté par ses camarades : sur son vidage s'est plaqué, incrusté, une sorte de mollusque-ventouse, doté d'un œil sans regard...

    Avec ce "huitième passager", c'est la mort qui a pénétré dans l'astronef. Un combat sans merci s'engage... 

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    Novélisation du film mythique de Ridley Scott et Alan Dean Foster nous fait vivre cette aventure de l'intérieur. Nous sommes proche des membres d'équipage. Le suspense est bien dosé, distribué lentement avec intelligence et l'angoisse se fait sentir au fil des pages.

    Capturer l'atmosphère intense et la chaire de poule du film était un pari difficile à gagner. On a beau connaitre l'histoire par cœur, on se laisse prendre au jeu. Ce livre tiens toute ses promesses avec de délectables passages à faire frémir. 

    Le livre est davantage basé sur le scénario original que sur le montage final du film. Il existe donc de nombreuses différences entre le livre et le film en raison de ce timing. Et ce n'est pas une mauvaise chose : cela donne un aperçu intéressant de la plupart des premiers concepts et récits de l'histoire, et pas seulement ce que nous avons vu dans les salles de cinéma. Et dans ce cas, certains ajouts donnent lieu à de très belle scènes. 

      


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