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    A presque 40 ans, Guido Guierrieri, avocat à Bari, est plutôt déprimé et enchaîne les crises de paniques. Son cabinet tourne mollement et sa femme vient de le quitter. C'est dans ces conditions qu'il accepte une cause apparemment perdue d'avance. Il faut défendre Abdou Thiam, un vendeur ambulant sénégalais, accusé de meurtre d'un enfant dans une station balnéaire de la côte adriatique. Tous les éléments sont contre lui, et tous les témoins à charge. Ce qu'il ne sait pas encore, c'est que cette affaire va radicalement changer sa vie...

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    Le style de Carofiglio nous change un peu des polars habituels : l'auteur est magistrat et son héros avocat. L'affaire Abdou Thiam va être l'occasion pour lui de se passionner de nouveau pour son métier. Quand le procès commence, tout laisse à penser qu'Abdou va être condamné à la prison à  perpétuité. Guido n'ayant encore pas l'ombre d'une piste de défense. Et pourtant...

    En toile de fond de l'affaire judiciaire, il y a le racisme ordinaire, l'inégalité face à la justice, la fragilité des témoignages... et le style de Gianrico Carogiglio, simple et sans fioritures. Les dialogues sont souvent drôles, parce qu'il intercale entre les véritables répliques les pensées du narrateur, ce qu'il aurait pu ou aurait pu dire. La première moitié du roman est très sympathique, la deuxième est tout simplement passionnante.

    Toute cette histoire est captivante, aussi bien lorsqu'il s'agit de la vie privée de Guido, personnage très attachant pratiquant volontiers l'autodérision que de l'intrigue elle-même, charpentée par les scène de procès très réussies. L'ensemble forme un tout intègre et sans faille, qui donne une grosse envie d'y revenir.

    Loin d'un simple récit de procédure, l'auteur nous embarque au gré des humeurs de son "anti" héros à des réflexion sur la vie, le couple, les rencontres... le tout avec une finesse d'analyse. Grand lecteur, amateur de musique et de cinéma, il sème constamment des référence délicieuses.

    Notons au passage que la joute finale lors du procès est de toute beauté.

    Une belle découverte avec ce Perry Mason italien. Ne nous en privons pas.  

     

     


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    Aux temps anciens, les fées peuplaient les îles de la mer. En ce temps-là, la mer était douce et l'on pouvait la boire comme l'eau des fontaines. Sous les vagues vivaient des créatures merveilleuses. Sur les lointains rivages où les marin bretons dirigeaient leurs vaisseaux, ils rencontraient parfois des géants redoutables.

    Si vous ne craignez ni sorcière ni diable, suivez la mer cruelle. Vous rencontrerez des damnés et leurs vaisseaux fantômes, des amoureux maudits qui trinque avec les matelots, des rats qui tuent... "Le diable commande à la mer " disent les marins ; mais souvent le démon perd la partie et les flibustiers n'ont pas de place au paradis.

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    Des contes retrouvés par Irène Frain à la Bibliothèque de France et retranscrit dans ce recueil pour notre plus grand bonheur.

    Les contes sont la mémoire de l'humanité et ceux-ci reflètent le combat incessant du bien et du mal. Ils nous emporte dans les mers du globe aussi mystérieuses que dangereuses. Les êtres maléfiques qui peuple ces mers, s'ingénient à persécuter ces pauvres marins qui ne demande que de retrouver leur foyer après une longue traversée. D'autres marins, font des pactes avec le diables et autres créatures maléfiques.

    La mer est belle quand elle vous porte loin mais elle peut être terrifiante lorsque vous dévié de votre chemin ou que vous faites de mauvaise rencontre. Voyez les vaisseaux fantômes qui voguent sans équipage. Leur histoire doit être terrible.

    Géants sourcilleux, îles dérivantes, vaisseaux fantômes, sirènes et fées, seigneurs du Vent, royaumes sous-marins, châteaux inquiétant, terres ensorcelées et capitaines maudits : le Navire de l'homme triste rassemble 28 contes marins a savourer sans modération...  

    L'idée de ce recueil de contes bretons et marin est intéressante, d'autant plus que les contes sont accompagné d'une notice expliquant leur origines. 

     


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    Il était une fois un chasseur qui avait tué une femelle chamois, laissant tout seuls deux petits. Le petit mâle a grandi, seul et loin de ceux de sa race, il est devenu le plus grand, le plus fort. Il a alors rencontré les siens, a combattu les autres mâles et est devenu le roi, disposant des femelles avant les autres, ensemençant la harde.

    Aujourd'hui, le roi des chamois sens le poids des ans, son règne déjà exceptionnelle long, il sait qu'un plus jeune et plus fort va venir le détrôner.

    Le chasseur, homme rude et solitaire, repart au soir de sa vie dans la montagne. Il veut vaincre ce roi des chamois, le défier, terminer son existence sur cette victoire.

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    Erri De Luca nous offre en 60 pages, Une des plus belles fables intemporelles, un court récit d'une grande poésie, âpre et beau, qui touche à l'essence de la vie, à côté duquel il serait dommage de passer.

    Un livre incroyable, si petit et si puissant, il est le légèreté de l'air, la pureté de la neige, l'abrupte des montagnes, la virginité des hauteurs, le silence rugissant des solitudes, des mots qui épousent l'hivers et le vertige de l'homme et de la bête.

    L'écriture est sublime, lumineuse, les mots choisis, économes, savamment semés sous nos yeux, telles de petites étoiles propres à créer l'éblouissement.

    C'est une histoire de vieillesse et de fin de vie, c'est l'histoire d'un vieux chasseur et d'un vieux chamois, c'est une histoire pleine de tendresse et de poésie, c'est une histoire qui résonnera longtemps en nous. Une fois de plus, l'immense poète et grand amoureux de la montagne, Erri de Luca vise juste. En très peu de pages, il arrive à exprimer tant de choses.

     

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    Rome tremble sous le cruel Néron : la belle Lygie, fille du roi des Lygiens, est otage à Rome ; elle est confiée à Pomponia, convertie au culte de Chrestos (Le Christ), et est enlevée par Néron, qui la veut en son palais ; son intention est de lui faire épouser le patricien Vinicius, qui est fou amoureux de la jeune fille, lui a dit son favori le poète Pétrone. Le colosse Ursus, fidèle esclave de la princesse, réussit à la délivrer ; Lygie se réfugie dans une communauté chrétienne clandestine. Vinicius retrouve sa trace et se sent attiré par cette religion. Rome brûle ; Néron, l'incendiaire, accuse les chrétiens du crime et va les livrer aux fauves. Lygie est condamnée à cette horrible fin... 

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    " Je songe à une grande épopée chrétienne où je voudrais introduire saint Pierre, saint Paul et Néron, la première persécution, et donner une série de tableau tellement universels et magnifiques que l'on serait obligé de les traduire du polonais dans toutes les langues " : telle était l'ambition de Henryk Sienkiewicz lorsqu'il entreprit la rédaction de Quo Vadis ?

    Pari gagné : nous sommes littéralement transporté dans la Rome de Néron, écoutant les discours plein de sagesse et de poésie de Pétrone, vivant le terrifiant incendie de Rome aux côtés de ses habitants, nous marchons dans les pas des apôtres Pierre et Paul, nous accompagnons les martyrs chrétiens jusque dans l'arène.  

    C'est la lecture des Annales de Tacite et un séjour à Rome qui incitent Sienkiewicz à situer son roman dans la ville éternelle ; avant d'aborder son oeuvre, il se livre à de sérieuses recherches sur l'aube du christianisme et les persécutions. Une inscription à demi effacée sur la pierre d'une chapelle romaine lui donne son titre. La légende veut que l'apôtre Pierre fuyant les sbires de Néron, ait rencontré le Christ et, l’interrogeant : " Quo Vadis, Domine ? ("Où vas-tu Seigneur ?) se soit entendu répondre : " Puisque tu abandonne tes brebis, je retourne à Rome pour être crucifié à nouveau ".

     

    Un grand roman historique romain qui déroule sous nos yeux les jeux du cirque, la vie quotidienne, l'organisation de la société, des esclaves aux patriciens en passant par les vestales, mais aussi les délires, les excès et les fêtes des puissants.

    Lire aujourd'hui Quo Vadis ?, c'est faire un fabuleux voyage au cœur de la capitale du monde, fascinante et bariolée, antre de tous les délices et de toutes les perversions.

    Au milieu des victimes et du sang des juste, les deux amants accompliront leur destinée, sous la protection du bon géant Ursus. Tout comme le fera Pierre, honteux de sa fuite devant les supplices, mais que sa vision de Jésus transformera en glorieux martyr.

     


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