• Bibhouti Bhoushan Banerji - La complainte du sentier

     

    Bibhouti Bhoushan Banerji - La complainte du sentier

    Apou est le fils d'un brahmane désargenté et le plus souvent itinérant. Il est donc seul avec sa mère, qui se débat un peu plus chaque jour face au quotidien et sa sœur Dourga, son ainée de quelques années. Celle-ci entraîne son jeune frère dans ses vagabondages, à la lisière de la jungle, voire ses chapardages, car, pour ces deux enfants pauvres, l'essentiel est de pouvoir répondre à la faim avec quelques fruits dénichés ici ou là. Apou, cependant s'émerveille facilement en découvrant des livres, couverts de poussières et déjà rongés, dans une vieille malle appartenant à son père. Il rêve lors d'un voyage de voir passer le train. Il se précipite aux processions et aux fêtes, à moins que ce ne soit à un spectacle de théâtre, de chant et de danse. Les drames sont là pourtant... et on pressent à chaque page leur menace... Mais il semble aussi que Banerji ait voulu, avec beaucoup d'émotion et de poésie, rendre hommage, à cette nature et à ceux qu'il a vu partir. 

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    Bibhouti Bhoushan Banerji - La complainte du sentier

    Ce récit publié en 1929, nous permet de comprendre la vie des pauvres en pays bengali. De cette humble histoire, s'élève un chant qui justifie le titre du roman. Il s'agit de la quête du bonheur, dans les pires conditions.

    Une description de la campagne indienne et de ses habitants avec leurs traditions et leur misère. Une famille de deux enfants qui jouent à des jeux tout simples dans une nature généreuse tout en grappillant de ça de là de quoi manger. Ce n'est pas un livre triste, juste à la fois poétique et réaliste.

    Dans la première partie du livre, nous faisons connaissance avec les membres de la famille. Dans la deuxième partie, c'est la vie d'Apou et de Dourga que nous suivons à travers les yeux de cet enfant.

    Ce petit garçon que vous suivrez pas à pas, vous ne l'oublierez jamais. Comme Swift, comme Alice au pays des merveilles. La complainte du sentier s'adresse à tous, les adultes n'y trouveront pas moins de joie que les enfants. C'est la marque des grands livres.

    Ce livre est tout simplement magique qu'il faut (re)découvrir pour tout amateur de littérature. 


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  • Roubachof n'est pas surpris de son arrestation. Il a déjà goûté de l'incarcération et de la torture lorsque le Parti, à peine au pouvoir, suspectait les moindres compromissions. Mais il avait été réhabilité, était redevenu l'un de ses fervents penseurs, l'un de ses directeurs actifs. Roubachof a vu arrêter et disparaître des amis, parfois il a dû les discréditer pour des raisons supérieures ; aujourd'hui, c'est son tour. 

    Son premier interrogatoire est mené par Ivanof, une vieille connaissance, du temps où la Révolution n'était qu'un complot. Roubachof accepte de feindre une abjuration publique et de se retirer. Mais ce n'est pas assez. Interrogé maintenant par Gletkin, Roubachof ne connait plus de repos des jours durant. On veut lui faire admettre que le meilleur moyen de servir un parti est d'avouer publiquement un absurde complot afin qu'on tienne le Parti quitte de son exécution...

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    « Les personnages de ce livre sont imaginaires. Les circonstances historiques ayant déterminé leurs actes sont authentiques. La vie de N.-S. Roubachof est la synthèse des vies de plusieurs hommes qui furent les victimes des soi-disant procès de Moscou. Plusieurs d'entre eux étaient personnellement connus de l'auteur. Ce livre est dédié à leur mémoire. »

    Ainsi commence Le Zéro et l'infini d'Arthur Koestler

    A travers ce récit, Koestler décortique la mentalité des partisans du régime stalinien et celle de ses opposants. L'analyse qu'il fait du régime se base sur le titre même du récit : le zéro représente alors la place de l'individu au sein de la société communiste russe, l'être humain en tant qu'entité individuelle n'existe pas et doit se sacrifier au bénéfice de la communauté : l'infini. La communauté est tout et l'individu n'est rien. A partir de cette « philosophie », tout est alors excusable, peu importe que certains meurent de famine, peu importe que d'autres soient arrêtés et condamnés arbitrairement, tant que tout cela participe au bien collectif.

    Si dans les années quarante, Le Zéro et l'Infini était un livre véritablement anticommuniste, son actualité concerne aujourd'hui une certaine forme de répression répandue depuis la Seconde Guerre mondiale. L'univers carcéral est celui de toujours. Mais sa forme nouvelle est celle de la dictature bureaucratique. Roubachof, homme public, a droit à un procès public, procès uniquement médiatique, alors qu'Ivanof, évincé de cette affaire, a "disparu". Cette vision du changement du visage des polices politiques fit le succès du livre.


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